Un thriller horrifique avec du beau monde à l’écran mais qui est desservi par un scénario et une exécution peu convaincants
Dominique (1979)
(Dominique : Les Yeux de l’épouvante)
Réalisé par Michael Anderson
Ecrit par Edward Abraham et Valerie Abraham d’après la nouvelle d’Harold Lawlor
Avec Cliff Robertson, Jean Simmons, Jenny Agutter, Simon Ward, Judy Geeson, Ron Moody,…
Direction de la photographie : Ted Moore / Production design : David Minty / Montage : Richard Best / Musique : David Whitaker
Produit par Milton Subotsky et Andrew Donally pour Sword & Sorcery Productions
Thriller / Horreur
UK
Dominique (Jean Simmons) est persuadé que son mari David (Cliff Robertson) tente de la rendre folle et de la conduire au suicide. Ce qu’elle finit par faire. Mais après la mort de Dominique, c’est bientôt au tour de David d’entendre des voix et de subir des apparitions !
Après la fermeture d’Amicus Productions, célèbre notamment pour ses anthologies horrifiques (« Asylum« , « The Vault of Horror« ,…), le producteur Milton Subotsky fonde Sword & Sorcery Productions pour financer une adaptation des romans d’heroic fantasy de Lin Carter. Un projet qui tombe à l’eau suite au désistement de United Artists. Il revient alors à ce qu’il sait faire, l’horreur.
Pour « Dominique », Subostky réussit à convaincre Michael Anderson qui sort du film de Science-Fiction « Logan’s Run » (1976) et du film d’horreur maritime « Orca » (1977). Ils referont équipe pour la mini-série « The Martian Chronicles » (1980) adaptée de Ray Bradbury.
Avec « Dominique » on se situe dans le genre du thriller psychologique avec un fond d’horreur qui reprend les codes des films de maison hantée : bruits de pas dans le silence de la nuit, silhouette qui apparait et disparait, voix désincarnée, piano qui joue tout seul,… Après avoir été victime de ces hallucinations qui la mène au suicide, Dominique semble bien décidée à se venger de son époux.
L’ambiance inquiétante est plutôt bien menée, notamment sur le plan sonore. Par contre, Anderson a un peu trop tendance à se concentrer sur le visage, pas toujours très expressif, de Cliff Robertson, pour faire monter la tension. L’intrigue se déroule sans grande surprise jusqu’à la révélation finale moyennement convaincante. Apparement des scènes auraient été coupées au montage, ce qui pourrait se justifier pour une question de rythme (le film est déjà très lent) mais par contre laisse plusieurs questions en suspens, notamment sur le rôle réel du Dr Rogers.
En tout cas, « Dominique » peut se targuer d’un joli casting. Dans le rôle principal et en tant que « star américaine », on a droit à Cliff Robertson, souvent abonné aux rôles secondaires mais oscarisé en 1968 pour « Charly ». Malheureusement, comme je l’ai mentionné plus haut, il est ici un peu trop statique. C’est un plaisir de retrouver Jean Simmons (Hamlet, Black Narcissus, Spartacus,…) sur grand écran mais le rôle est trop classique pour une si grande dame. Dans des rôles secondaires mais centraux, Jenny Agutter (Walkabout) et Simon Ward (Frankenstein Must be Destroyed, Young Winston,…) font ce qu’ils peuvent, mais le film se concentre bien trop sur David (Cliff Robertson) et la complexité de leurs personnages n’apparait qu’à la fin.
Le film marque la dernière apparition à l’écran de Jack Warner, fameuse figure paternelle du cinéma britannique d’après guerre. Il a ainsi souvent joué les policiers bienveillants comme dans « The Blue Lamp » en 1950 ou le père Joe dans la série de comédies consacrées à la famille Huggett à partir de « Holiday Camp » en 1947). Ici il incarne brièvement un sculpteur de pierres tombales.
Au jour de la publication de cette chronique (septembre 2021), « Dominique » est disponible en combo blu-ray/DVD US non zoné.
Blu-ray/DVD US (non zoné). Studio Vinegar Syndrome (2019). Version originale avec des sous-titres optionnels en anglais. Bonus : interviews