Née le 6 janvier 1934 à Londres, Sylvia Simms est passée par la prestigieuse RADA (Royal Academy of Dramatic Art) et a fait ses débuts professionnels au théâtre à 20 ans.

Dès l’année suivante, elle fait ses débuts sur petit écran dans un téléfilm « The Romantic Young Lady » (1955)  puis dans le sitcom « Life with the Lyons » (1995-60) et enchaine avec cinéma avec « My Teenage Daughter » (1956) où elle joue aux côtés d’Anna Neagle et sous la direction du mari de cette dernière, le réalisateur et producteur Herbert Wilcox.

Belle blonde aux yeux bleus, mais avec également de la personnalité et un jeu subtil, elle perce l’écran et devient rapidement très demandée au cinéma avec trois films en 1957 dont le classique du kintchen-sink drama « Woman in a Dressing Gown » réalisé par J. Lee Thomson. Ce dernier lui donnera également son premier grand succès marquant en tête d’affiche avec « Ice Cold Alex« , un film d’aventures où elle donne la réplique à John Mills, qu’elle retrouvera dans le film sur les conflits raciaux « Flame in the Street » (1961).

Autres chouettes films de cette époque, preuve de la diversité de ses rôles, elle joue une strip teaseuse dans le film musical avec Laurence Harvey et Cliff Richard « Expresso Bongo » et une nonne dans le film de guerre « Conspiracy of Hearts » (1960) ou encore une jeune fille poussée par sa mère dans les bras d’un gangster dans les bas fonds de l’East End londonien pour sauver son jeune frère dans « No Trees in the Street » (1959), encore pour J. Lee Thompson.

Elle joue dans sa première production internationale, le peplum « Le vergini di Roma’ (1961) mais surtout la même année, elle donne la réplique à Dirk Bogarde dans le thriller sur l’homosexualité « Victim« . En 1962, on la retrouve aux côtés de Patrick McGoohan dans le film criminel « The Quare Fellow »

A partir de la seconde moitié des années 60 elle est de plus en plus présente à la télévision (notamment pour la série « The Saint » avec Roger Moore et des téléfilms de prestige), tout en continuant à tourner occasionnellement dans des grosses productions (Operation Crossbow, The Desperados) ou de plus petites productions (« Hostile Witness »). C’est le même chemin qu’elle parcourra dans les décennies suivantes, consacrant de plus en plus de temps à la télévision et apparaissant dans de petits rôles au cinéma (« The Tamarind Seed » en 1974, « Absolute Beginners » en 1986, « Shirley Valentine » en 1989, « Dirty Weekend » en 1993).

Bien que travailliste déclarée, elle incarnera deux fois la dame de fer sur petit écran (pour le téléfilm « Thatcher: The Final Days » en 1991 et « Half the Picture », un épisode de l’anthologie « Screen Two » en 1996), ainsi qu’au théâtre.

Au début des années 2000, elle joue la reine mère dans « The Queen » (2006) aux côtés d’Helen Mirren, et le portrait très émouvant d’une pensionnaire d’une maison de retraite qui perd la tête dans « Is Anybody There? » (2008) aux côtés de Michael Caine. Elle tourne son dernier rôle au cinéma dans « Together » (2018) et à la télévision dans un épisode de la série « Gentleman Jack » (2019).

En 2018, elle déclarait encore qu’il n’était pas question pour elle de prendre sa retraite, et que si on lui offrait un rôle qu’elle pouvait faire, elle l’accepterait avec plaisir.

Sylvia Syms est morte un peu plus de deux semaines après sont 89e anniversaire, le 27 janvier 2023 à Denville Hall, une maison de retraite spécialisée pour les gens du divertissement, situé dans le Nord Ouest de Londres et par lesquels sont passés notamment Richard Atttenborough (qui en fut président également), David Warner et Billie Whitelaw.

On se souviendra avec émotion de sa grande période de la fin des années 50 au début des années 60. Une période aussi courte qu’intense pendant laquelle elle aura marqué les écrans britanniques avec quasiment un sans faute dans les rôles choisis, diversifiés et osés pour l’époque.