Pour une fois, j’ai pris mon temps pour vous faire un récapitulatif de cette nouvelle édition du festival Ecrans Britanniques, la 25e, qui s’est tenue fin mars à Nîmes. Cela fait maintenant un petit nombre d’années que je participe chaque année au festival (7 ou 8 ans ?) et que je m’implique de plus en plus dans son organisation aux côtés de Bernard Raynaud, président d’Ecrans Britanniques, Isabelle Cases, directrice artistique, l’inusable Francis Rousselet, fondateur du festival… sans oublier une équipe de bénévoles toujours aussi efficace sans qui rien de tout ça ne serait possible.
Cette 25e édition aura été vraiment un ascenseur émotionnel de mon côté. Pour les 25 ans du festival, Ecrans Britanniques a réussi l’exploit d’avoir trois invités d’honneur mythiques : les réalisateurs Terry Gilliam et Stephen Frears ainsi que (moins connue mais tout aussi mythique) l’actrice de la nouvelle vague et du swinging London, Rita Tushingham.
Malheureusement (?) pour moi, je venais juste de décrocher un nouveau boulot donc pas question de prendre un jour de vacances, et j’ai suivi une bonne partie du festival de ma chambre d’hôtel à Nîmes. Frustrant !
Le premier week-end était consacré à Terry Gilliam. Ancien membre des Monty Python pour qui il signait les fameuses animations, Gilliam est un réalisateur qui marque les films auxquels il participe de la marque indélébile de sa personnalité excentrique (Brazil, The Adventures of Baron Munchausen, The Imaginarium of Doctor Parnassus ,…). Fan absolu de Monty Python et de plusieurs de ses films (dont Brazil), j’étais très nerveux à l’idée de rencontrer une de mes idoles.
Arrivé avec un jour de retard au festival, à cause d’une invitation à la dernière minute à une soirée chez l’ambassadeur français à Londres, Gilliam, âgé pourtant de 82 ans, est une sacrée boule d’énergie. Il est toujours partant pour une rencontre et une discussion avec le public avec qui il pose inlassablement pour des selfies et partage avec humour et auto-dérision toutes ses meilleurs anecdotes. Les moments partagés avec lui ont été divins, et c’est un sentiment largement partagé par le public ! La présentation de « Brazil » devant des lycéens nîmois a permis de constater que le film, et son message, n’a pas vieilli.
Malheureusement, il n’était pas question de projeter son dernier film « The Man Who Killed Don Quixote » (2018), bloqué du fait du contentieux avec l’ex producteur du film, Paulo Branco. Par contre, on a pu projeter l’un des films préférés de Gilliam, le méconnu « Tideland » (2005).
Pour la première fois depuis que je participe à Ecrans Britanniques, je n’ai pas pu m’empêcher de demander à ce qu’on prenne une photo de moi avec Gilliam (d’où la photo qui introduit cet article) !
Autre rencontre passionnante durant ce premier week-end, celle avec le réalisateur Mac Munden à qui on doit l’excellent téléfilm « Help » (2021) sur un scénario de Jack Thorne. « Help » traite de l’abandon par les autorité des adultes en perte d’autonomie hébergés dans les structures privées en pleine période de COVID à travers le regard d’une jeune infirmière. Voir « Help » sur grand écran m’a permis de juger à sa juste mesure la précision du travail de réalisation effectué par Munder sur le téléfilm, notamment sur la profondeur de champ afin de renforcer le sentiment de claustrophobie.
Durant la semaine, l’hommage à Rita Tushingham à travers cinq de ses films classiques des années 60 (A Taste of Honey, The Bed Sitting Room, The Girl with Green Eyes, The Leather Boys, Smashing Time) m’a laissé un petit goût d’inachevé. D’abord parce que Rita a finalement renoncé à venir à Nîmes, ensuite parce que du fait d’un manque de disponibilité de ma part, j’ai livré des traductions pour les sous-titres de deux de ses films qui étaient bâclées.
Enfin, le dernier week-end était consacré à Stephen Frears que le créateur du festival Francis Rousselet avait jusque là invité en vain à Nîmes. Malgré son âge avancé, il est comme Gilliam octogénaire, Frears est quasiment tout le temps en tournage que ce soit pour le cinéma ou la télévision. Malgré une fatigue évidente, Frears s’est plié, avec moins d’enthousiasme que Gilliam mais avec bonne volonté, à l’exercice des rencontres avec le public et de la presse. Les projections ont été notamment l’occasion de revoir quelques uns de ses classiques : « The Hit » (1984), « Liam » (2000), « The Queen » (2006).