Un Psycho-like pas honteux signé par le scénariste de « Dracula ». Avec un Oliver Reed grand guignolesque dans le rôle du taré de service !
Paranoiac (1963)
(Paranoïaque !)
Réalisé par Freddie Francis
Ecrit par Jimmy Sangster
Avec Oliver Reed, Janette Scott, Alexander Davion,…
Directeur de la photographie Arthur Grant
Produit par Anthony Hinds pour Hammer Film Productions
Thriller
80 mn
UK
Simon (Oliver Reed) et Eleanor (Janette Scott) sont élevés par leur tante depuis la mort de leurs parents richissimes. Simon est bientôt majeur et a hâte de toucher sa part du pactole familial afin de pouvoir donner libre cours à ses goûts de luxe. Mais son frère Tony (Alexander Davion) , présumé mort, refait surface.
« Paranoiac » est l’un des thrillers de la Hammer écrits par Jimmy Sangster, l’une des plus fameuses plumes du studio. Celui-ci avait, dès les début des années 60, montré une certaine lassitude envers le style d’horreur gothique qui avait fait sa renommée et celle de la Hammer (il est l’auteur des scripts de « Dracula » et de « The Revenge of Frankenstein » pour Terence Fisher).
Dans le genre du thriller, ses scénarios les plus connus restent « Taste of fear » (1961) avec Susan Strasberg et « The Nanny » (1965) avec Bette Davis.
« Paranoiac » fait pour sa part partie de la flopée de films qui tentent de répliquer la recette magique de « Psycho ». Dans le rôle du dérangé de service, on trouve ici Oliver Reed qui a obtenu ses premiers rôles importants grâce à la Hammer.
On y retrouve aussi le thème de la jeune femme aliénée et en détresse qui était également présent dans les deux autres thrillers écrits à la même époque par Sangster pour la Hammer : « Maniac » (1963) et « Nightmare » (1964).
Ici, le personnage clé féminin est celui de la soeur, Eleanor, perturbée, qui ne s’est jamais remise de la mort de ses parents et aussi du suicide présumé de son frère ainé. Ainsi quand un mystérieux jeune homme se présente comme étant son frère disparu, elle y croit dur comme fer, juste parce qu’elle a envie d’y croire. Et elle en tombe amoureux parce que, ben,… Bref, en tout cas cette relation incestueuse va faire trembler la censure qui va demander de nombreuses modifications du script.
Du côté du spectateur c’est plus nuancé. On se doute que quelque chose cloche, mais le mystérieux individu qui se fait passer pour Tony (ou qui est bien Tony) ne semble guère inquiétant. En fait il existe surtout par sa relation d’amour avec Eleanor.
De fait, le personnage de Tony est surtout remarquable par son absence totale de charisme. A tel point que, quand son identité est enfin confirmée, à mi chemin du film, cela ne change pas grand chose aux yeux du spectateur, sinon la relation qui s’établie entre lui et Eléonore.
Non on s’intéresse rapidement davantage à la folie du jeune frère, Simon.
Malheureusement, bien que déjà plus charismatique, le personnage de Simon est très éloigné de l’inquiétant Norman Bates parce qu’il est finalement plus puéril que menaçant (notamment à cause de l’interprétation grand guignolesque livrée par Reed).
« Paranoiac » reste une réussite en mode mineure des studios Hammer. Pas follement original ni cohérent, et encore moins crédible, le film bénéficie toutefois de la réalisation encore une fois très compétente de Freddie Francis qui n’a pas oublié les effets d’ambiance utilisés avec Jack Clayton sur « The Innocents » (1961) où il officiait en tant que chef op’.
DVD Universal Pictures. Zone 2 FR. Version originale sous titrée en Français et version française.