Comédie / Crime:
John Landis

Reviewed by:
Rating:
4
On 21 août 2021
Last modified:21 août 2021

Summary:

Les aventures de Burke et Hare passées à la moulinette de la comédie noire. Un retour plutôt réussi pour John Landis avec un sacré casting !

Les aventures de Burke et Hare passées à la moulinette de la comédie noire. Un retour plutôt réussi pour John Landis avec un sacré casting !

Burke and Hare (2010)

(Cadavres à la pelle)

Réalisé par John Landis

Ecrit par Piers Ashworth et Nick Moorcroft

Avec Simon Pegg, Andy Serkis, Jessica Hynes, Isla Fisher, Tom Wilkinson, David Hayman, Ronnie Corbett, David Schofield, Tim Curry, Bill Baley, Christopher Lee,…

Direction de la photographie : John Mathieson / Production design : Simon Elliott / Direction artistique : Bill Crutcher / Montage : Mark Everson / Musique : Joby Talbot

Produit par Barnaby Thompson pour Ealing Films, Fragile Films,…

Comédie / Crime

91mn

UK

Edinburgh, 1828. Burke (Simon Pegg) et son comparse Hare (Andy Serkis) vivent tant bien que mal de petites arnaques. Quand ils découvrent suite à la mort d’un locataire de Hare que l’anatomiste Dr Knox (Tom Wilkinson) paie un bon prix pour des cadavres, ils font une belle vente. Mais Hare est bien décidé à exploiter le filon. Quant à Burke il a des doutes mais il a besoin d’argent car il s’est épris de Ginny (Isla Fisher), une ex-prostituée qui veut monter « Macbeth » et a accepté de financer la pièce ! Les deux compères se décident donc rapidement à créer des cadavres. Une entreprise florissante qui va attirer les regards des autres brigands et de la police !

Près de 30 ans après la comédie horrifique « An American Werewolf in London » (1981), voici que le réalisateur américain John Landis revient en Angleterre pour tourner un nouveau film. C’est un double événement car Landis n’avait pas tourné de film depuis 1998. Si ses films des années 90 n’ont pas marqué les esprits, John Landis est un cinéaste culte des années 70 et 80.

Reste à savoir si ce grand retour allait tenir ses promesses et si John Landis allait retrouver l’inspiration. Ici il travaille avec un scénario de Piers Ashworth et Nick Moorcroft, ceux qui avaient signé en 2007 le remake très libre des aventures des jeunes fills rebelles de St. Trinian’s, classique de la comédie britannique des années 50, co-réalisé par Barnaby Thompson qui est ici producteur.

Ici les scénaristes reprennent une histoire criminelle écossaise célèbre, celle des de Burke et Hare qui ont fait une bonne dizaine de victimes afin de procurer des cadavres à l’éminent anatomiste Dr Knox. Cette histoire avait déjà donné lieu à deux films d’horreur (“The Greed of William Hart“ en 1948 et “The Flesh and the Fiends“ en 1960), une comédie dramatique bizarre (« Burke & Hare » en 1972) et une reconstitution historique luxueuse (« The Doctor and the Devils » en 1985).

Ici le ton est bien différent. Les scénaristes ont décidé de s’affranchir de la réalité historique sur de très nombreux points (ce qui est annoncé dès le générique par l’avertissement « C’est une histoire vraie, à part pour ce qui a été inventé »). Mais ils signent surtout une comédie noire comme savait si bien en faire Ealing (« Kind Hearts and Coronets » et « The Ladykillers« ). Ce qui tombe bien car à la production on retrouve Ealing Studios, la nouvelle incarnation du studio encore active – bien qu’évidemment elle n’ait plus grand chose à voir avec la maison de production de la grande époque de Michael Balcon et qui avait donc également produit « St. Trinian’s » (2007) entre autres.

Bref, revenons au film. Le scénario s’éloigne considérablement de la réalité historique et fait de Burke et Hare, deux braves garçons qui ont juste trouvé le bon filon. Deux entrepreneurs à succès qui permettent à la médecine de faire un bon en avant en procurant au Dr Knox des cadavres frais qui sont photographiés grâce à… Nicéphore Niépce. Les scénaristes s’amusent à mélanger un peu de tout, et proposent un drôle de mélange en multiplient les blagues obscures et des blagues un peu lourdes.

De même pour le casting extrêmement riche. Quel beau monde ! De nombreux comiques font des apparitions plus ou moins longues (Bill Baley et Ronnie Corbett ont de jolis rôles). Simon Pegg retrouve Jessica Hynes avec qui il était la star de « Spaced » (1999), la série culte qui les a fait découvrir. Christopher Lee est la 2e victime de nos criminels. Les stars de « An American Werewolf in London »  font des apparitions, ainsi que les réalisateurs Michael Winner ou Costa-Gavras (ce dernier accompagné de toute sa famille !). Alors évidemment c’est très amusant pour ceux qui ont les références, et il est difficile de reconnaitre personne, mais ça ne fait pas un bon film pour autant !

Alors que penser ce « Burke and Hare » ? Si cette comédie noire est un peu trop sage pour casser des briques, on n’en passe pas moins un beau moment. C’est enlevé, il y a du beau de monde et l’histoire si elle s’éloigne énormément de la réalité (j’insiste sur ce point), est plutôt bien fichue. Il faut dire que l’histoire de Burke et de Hare est un bon sujet pour une comédie noire à condition de prendre des libertés, et John Landis arrive à désamorcer le côté trop morbide de leurs aventures pour réussir à faire sourire.

Notons qu’en France, on doit se contenter d’un DVD. Le film existe bien en blu-ray mais pas sur notre territoire. Attention d’ailleurs, ne pas confondre avec « DES cadavres à la pelle », une comédie avec Jean Lefebvre !

DVD FR. Version originale sous-titrée en français et version française.