Une excellente version des crimes horrifiques des trafiquants de cadavres Burke et Hare réalisée par John Gilling avec Peter Cushing et Donald Pleasence très en forme. Un classique !

The Flesh and the Fiends (1960)

(L’impasse aux violences)

Réalisé par John Gilling

Ecrit par Leon Griffiths d’après une histoire de John Gilling

Avec Peter Cushing, Donald Pleasence, George Rose, Renee Houston, Dermot Walsh, Billie Whitelaw, John Cairney,…

Direction de la photographie : Monty Berman / Direction artistique : John Elphick / Montage : Jack Slade / Musique : Stanley Black

Tourné aux studios de Shepperton

Produit par Robert S. Baker et Monty Berman pour Triad Productions

Crime / Horreur

94mn

UK

1828. Le Dr Knox (Peter Cushing) est un anatomiste reconnu d’Edinburgh qui a sa propre école. Afin de poursuivre son enseignement il a besoin de cadavres, frais de préférence. Il est fourni par deux trafiquants de cadavres, William Hare (Donald Pleasence) et  William Burke (George Rose). Mais ceux-ci afin de répondre à la demande et empocher plus d’argents décident de créer les cadavres eux-mêmes !

Assistant réalisateur depuis le milieu des années 30, John Gilling passe à l’écriture de scénarios et à la réalisation après guerre. Il se spécialise déjà dans les films criminels et horrifiques. Ce qui lui vaut de signer en 1948 le scénario de « The Greed of William Hart« , une version des crimes de Hare et Burke portée par le fameux acteur Tod Slaughter et réalisée par Oswald Mitchell (dont il est également l’assistant sur le film).

Douze ans plus tard, le revoici avec une nouvelle version de ce fameux fait divers qu’il réalise. Le scénario est quant à lui écrit par un nouveau venu Leon Griffiths, qui fera par la suite une carrière essentiellement à la télévision (la série « Minder ») mais à qui ont doit également le scénario adapté de l’excellent polar seventies « The Squeeze » (1970) pour Michael Apted. Reste que Griffiths travaille ici sur une histoire de John Gilling.

Bien que « The Flesh and the Fiends »  s’ouvre sur un avertissement prévenant que « Tout est vrai », Gilling livre une version plus libre des événements. Cette fois-ci tout les personnages portent leur vrai nom (contrairement à la version de 1948) mais Burke et Hare sont ici des personnages secondaires par rapport au Dr Knox incarné par Peter Cushing.

Le Dr Knox est un scientifique pur et dur. Son ambition est de former des médecins compétents (contrairement aux autres médecins qu’il exècre). Et pour ses cours, il a besoin de cadavres. Le Dr Knox ferme ansi les yeux sur leur provenance douteuse. Mais il va bientôt devoir se rendre compte qu’il est allé trop loin. Si Burke et Hare sont montrés comme d’immondes personnages sans foi ni loi, le Dr Knox est montré sous un beau jour et la fin présage qu’il a appris de ses erreurs et a réintégré la société édinbourgeoise. La réalité est bien plus nuancée.

En dehors du triangle Knox-Burke-Hare, John Gilling et Leon Griffiths multiplient les rôles secondaires et développent deux romances centrales, l’une tragique entre une prostituée  et un étudiant en médecine, contre point de la romance très sage entre le collègue du Dr Knox et sa nièce.

Les décors et la photographie (en noir et blanc) nous plongent dans l’ambiance et appuient le contraste entre l’école très propre et bien éclairée de Knox et les rues, bars et bordels mal famés d’Edinburgh. Pour son époque « The Flesh and the Fiend » est à la fois violent et peu timide sur la nudité (la version actuellement disponible est la version continentale qui comme son nom l’indique était destiné aux pays du continent où la censure était plus permissive).

Donald Pleasence et George Rose forment un excellent duo, effrayant à souhait. Pleasence n’est pas encore une star de l’horreur mais il tourne vite et beaucoup depuis la moitié des années 50, pour la télévision et le cinéma. Rien que sur l’année 1960, on le voit cinq fois sur le petit écran et dix fois sur le grand ! Moins connu, George Rose est un acteur de second rôle également très actif à cette époque.

Le directeur de la photographie Monty Berman est aussi co-producteur du film. Ce londonien infatigable a éclairé une trentaine de films entre 1935 et 1961, en a produit tout autant sur la même période avant de se consacrer à la télévision où on le retrouvera derrière des classiques d’ITC, comme « The Saint », « The Champions », « Department S » ou encore « Jason King ».

Notons pour finir que ce classique de l’horreur britannique n’est à ce jour disponible en blu-ray qu’aux US chez KL Studio Classics. Dommage !

Blu-ray US. Studio KL Studio Classics. Version originale avec des sous-titres optionnels en anglais. Bonus : Audio Commentary by Film Historian Tim Lucas, Version US de 74mn