Thriller / Horreur:
Curtis Harrington

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3
On 29 mars 2022
Last modified:29 mars 2022

Summary:

Un thriller horrifique qui s'inspire du conte des frères Grimm "Hansel et Gretel" avec Shelley Winters en mère dévastée aux obsessions pas très saines

Un thriller horrifique qui s’inspire du conte des frères Grimm « Hansel et Gretel » avec Shelley Winters en mère dévastée aux obsessions pas très saines

Whoever Slew Auntie Roo? (1972)

(Mais qui a tué tante Roo?)

Réalisé par Curtis Harrington

Ecrit par Robert Blees et Jimmy Sangster d’après une idée de David D. Osborn

Avec Shelley Winters, Mark Lester, Chloe Franks, Michael Gothard, Ralph Richardson, Judy Cornwell, Lionel Jeffries, Hugh Griffith,…

Direction de la photographie : Desmond Dickinson / Direction artistique : George Provis / Montage : Tristam Cones / Musique : Kenneth V. Jones

Produit par Samuel Z. Arkoff, James H. Nicholson et Jimmy Sangster pour AIP et Hemdale

Thriller / Horreur

UK

Christopher (Mark Lester) et sa petite soeur Katy (Chloe Franks) sont deux jeunes enfants placés en orphelinat. Après une tentative de fuite, ils ne sont pas dans les bons papiers de la direction, et quand il s’agit de choisir les 10 enfants les plus méritants pour aller passer noël chez une bienfaitrice Mme Forest (Shelley Winters), ils ne sont pas retenus. Qu’importe, Christopher et sa soeur se cachent dans le coffre du véhicule qui amène les enfants à la fête. Quand ils sont découvert par le majordome Albie (Michael Gothard), ils sont quand même invités à la fête par Mme Forest. Cette dernière qui a perdu sa fille quelques années auparavant, s’éprend de Katy, mais Christopher se méfie.

L’histoire de « Whoever Slew Auntie Roo? » s’appuie sur le fameux conte « Hansel et Gretel » des frères Grimm. L’un des contes que Christopher raconte à sa petite soeur pour l’aider à s’endormir le soir. Evidemment, quand il va voir l’étrange obsession de Mme Forest pour les enfants et surtout Katy, son imagination ne va faire qu’un tour. Et si Mme Forest était une sorcière qui voulait les manger ?

Il faut dire que la découverte d’un cadavre momifié, celui de la fille de Mme Forest, dans une chambre secrète de la grande maison va plutôt le renforcer dans son idée !

Mme Forest est en fait un personnage pathétique, détruit par la mort de sa fille, qui vit seule dans sa vaste demeure avec deux serviteurs et se fait rouler par un médium (le toujours fabuleux Ralph Richardson)… L’histoire prend rapidement un tour très cruel avec un brin d’ironie bien noire.

Une belle cinématographie, un lot d’acteurs secondaires crédibles et habitués du grand écran, et l’enfant star britannique Mark Lester (qui commence à tourner dans les années 70 dans quelques thrillers adultes dont notamment le dérangeant  » Night Hair Child » également en 1972). Rajoutez à cela la présence bien sûr de la star du film, Shelley Winters, et vous aurez un thriller horrifique tout à fait recommendable (même s’il aurait pu profiter d’une réalisation moins conventionnelle) !

« Whoever Slew Auntie Roo? » est l’un des nombreux films d’horreur qui s’inscrivent dans la suite du triomphe de « What Ever Happened to Baby Jane? » (1962) avec Bette Davies et Joan Crawford. Les stars féminines américaines vieillissantes sont alors très demandées par les producteurs des deux côtés de l’Atlantique afin d’incarner les méchantes dans des films d’horreur et des thrillers ! On pourrait trouver à juste titre que ce n’est pas très reluisant, mais de nombreuses actrices, abandonnées par le cinéma, ont sauté le pas pour relancer leur carrière.

En Angleterre, la Hammer a ainsi recruté Bette Davies pour le thriller horrifique « The Nanny » (1962) et la comédie noire « The Anniversary » (1968) ou encore Tallulah Bankhead pour « Fanatic » (1965). Ici les producteurs américains de American International Pictures, qui ont produits nombre de films d’horreur en Grande Bretagne, s’allient à Hemdale et Jimmy Sangster (le scénariste phare de la Hammer) et recrutent Shelley Winters, star hollywoodienne des années 40 et 50, et qui a désormais passé le cap de la cinquantaine.

Shelley Winters venait juste de tourner aux USA un autre film de ce sous-genre typique de l’époque « What’s the Matter with Helen? » (1971) réalisé par le californien Curtis Harrington. Pour ce nouveau projet, les producteurs décident d’embarquer également le réalisateur qui signe ici son seul film britannique. Shelley restera elle au Royaume-Uni pour tourner le thriller « Something to Hide » (1972) ainsi qu’un épisode (« The Vamp ») pour l’anthologie d’ITV « Saturday Night Theatre ».