Un thriller seventies sur un enfant pas si innocent et sa confrontation avec sa jeune et séduisante belle mère. Un duel malsain assez terrifiant !

Night Hair Child (1972)

Réalisé par James Kelley et Andrea Bianchi

Ecrit par Trevor Preston d’après une histoire d’Andrea Bianchi et Erich Kröhnke

Avec Mark Lester, Britt Ekland, Hardy Krüger, Lilli Palmer, Harry Andrews,…

Direction de la photographie : Luis Cuadrado et Harry Waxman / Montage : Nicholas Wentworth / Musique : Stelvio Cipriani

Produit par Graham Harris

Thriller

UK / Italie / Espagne / Allemagne

Elise (Britt Ekland) est une belle jeune femme mariée depuis quelques mois à Paul (Hardy Krüger), un écrivain célèbre. Alors que Paul est en voyage, Elise, qui est restée seule dans leur luxueuse propriété en Espagne, est surprise de voir arriver Markus (Mark Lester), le fils de Paul, âgé de 12 ans. Il faut dire que celui-ci devrait être dans son école privée en Angleterre. Elise ne sait pas comment réagir avec le jeune garçon énigmatique qui a parfois des gestes et propos déplacés. Exagère-t-elle, comme le pense Paul ? Markus est-il encore traumatisé par la mort de sa mère deux ans auparavant ? Ou est-ce un pervers menteur, voyeur et cruel ?

Dans les folles années 70, décennie de la permissivité absolue, même les enfants perdent leur innocence. Rien qu’en 1976, un petit garçon à la bouille d’ange incarne le mal absolu, l’Antéchrist (« The Omen ») et un groupe d’enfants liquident les adultes sur une ile espagnole (« ¿Quién puede matar a un niño? »).

Quatre ans plus tôt, Mark Lester, alors âgé de 14 ans, et devenu une star du grand écran grâce à « Oliver! » (1968) et « Black Beauty » (1970), incarne dans « Night Hair Child » un jeune adolescent sacrément pervers.

Film encore aujourd’hui difficilement trouvable, « Night Hair Child » (connu également sous le nom de « Night Child » ou encore « What the Peeper Saw ») est tout d’abord conçu comme un film d’exploitation. Il s’ouvre sur la séquence où une jeune femme nue meurt électrocutée dans son bain (on devinera par la suite que cette scène montre la mort de la mère de Markus). La jolie actrice suédoise Britt Ekland y est également souvent dénudée, et dans une scène provocante, effectue un strip tease complet devant son beau-fils pour tenter d’obtenir la vérité !

Mais au-delà de cet aspect « exploitation » gratuite et très seventies, « Night Hair Child » est un thriller psychologique étonnamment réussi. Il faut dire que le film s’appuie sur un trio d’acteurs expérimentés.  Petit bonus très agréable, Britt Ekland hérite d’un rôle bien plus complexe que ce à quoi elle est accoutumée. Le scénario n’est pas toujours très probable, mais la confrontation malsaine et perverse entre Markus et Elise est bien construite et interprétée jusqu’à un final débordant d’humour noir.

L’histoire a été développée par Trevor Preston, scénariste chevronné de la télévision britannique, et à qui on doit au cinéma notamment les scénarios originaux de « Billy the Kid and the Green Baize Vampire » (1987) pour Alan Clarke et « I’ll Sleep When I’m Dead » (2003) pour Mike Hodges. Ici il se base sur une histoire co-signée par l’italien Andrea Bianchi (qui participe également à la réalisation) et qui n’est pas crédité dans la version anglaise pour une raison que j’ignore. Seul est crédité à la réalisation l’Anglais James Kelley, scénariste passé à la mise en scène sur le film d’horreur « The Beast in the Cellar » l’année auparavant.

Si vous voulez voir ce film, il faut se tourner vers l’éditeur américain VCI qui l’a sorti il y a quelques années de ça en DVD et en blu-ray sous le titre « What the Peeper Saw ».