Un film noir classique mais bien fichu avec Diana Dors dans le rôle de la femme fatale dont deux frères tombent amoureux… pour le pire

Tread Softly Stranger (1958)

(Le coup de minuit)

Réalisé par Gordon Parry

Ecrit par George Minter et Denis O’Dell d’après la pièce de Jack Popplewell

Avec Diana Dors, George Baker, Terence Morgan, Patrick Allen, Jane Griffiths, Joseph Tomelty,…

Direction de la photographie : Douglas Slocombe / Direction artistique : Elven Webb / Montage : Anthony Harvey / Musique : Tristram Cary

Produit par Denis O’Dell pour George Minter Productions

Crime / Drame

90mn

UK

Diana Dors a souvent joué les rôles de femmes fatales blond platine dans des films noirs. En 1957, elle fait même une incursion à Hollywood avec « The Unholy Wife » réalisé par John Farrow. Elle est donc ici dans sa zone de confort et a largement gagné depuis ses débuts au cinéma, dix ans plus tôt, le droit d’avoir son nom tout en haut de l’affiche. D’autant que son récent rôle de femme condamnée à mort dans « Yield to the Night » (1956) de J. Lee Thompson a montré qu’elle n’était pas juste une pin-up glamour !

Dans « Tread Softly Strange », Diana Dors est Calico, une danseuse qui travaille dans un bar dans une ville industrielle du nord de l’Angleterre. Elle est courtisée par Dave (Terence Morgan), un comptable qui vole dans la caisse de l’aciérie où il travaille comme comptable pour lui offrir des cadeaux. Tout change quand le frère de Dave, Johnny (George Baker) débarque après avoir quitté Londres de façon précipitée pour cause de dettes impayées auprès de bookmakers. Mais Johnny ne s’attend pas à trouver son frère transformé en voleur ! Ça devient compliqué. Dave panique et devient paranoïaque. Tandis que Calico tombe amoureuse de Johnny et que ce dernier n’est pas insensible à ses charmes.

Calico a un côté opportuniste mais si elle jouera une part non négligeable dans le drame qui ne va pas tarder à éclater, elle est aussi objectifiée par les deux frères. Pour sa part, elle n’a probablement pas demandé l’attention et les cadeaux de Dave, mais n’hésitera pas à l’instrumentaliser en retour quand l’occasion se présentera. Qui se ressemble s’assemble ? Les trois vont en tout cas bientôt voir leurs destins liés.

La réalisation de l’Anglais Gordon Parry aurait pu être plus nerveuse, mais le film bénéficie d’une belle photo noir et blanc de Douglas Solcombe (Kind Hearts and Coronets, The Servant,…). L’un des intérêts du film est l’aciérie de la ville de Rawborough qui sert de décor à une partie du film. Mais précisions toute de suite que cette ville n’existe pas, il s’agit en fait de Rotherham, ville moyenne du Yorkshire dans le Nord Est de l’Angleterre qui a largement contribué à l’industrie charbonnière puis sidérurgique.

Le casting est très sympathique avec en plus de Diana Dors, George Baker vu deux ans plus tôt dans « The Ship That Died of Shame« ,  Terence Morgan (« Mandy ») parfait dans le frère torturé, ou encore Patrick Allen qui était déjà passé outre-atlantique par Hitchcock (« Dial for Murder », 1954) et qu’on verra bientôt dans l’un des Hammer les plus surprenants « Never Take Sweets from a Stranger » (1960).

Alors que j’écris ces lignes (août 2025), le film fait partie des séries B britanniques qui ont fait leur apparition dans le catalogue français d’Amazon Prime mais dans une copie médiocre et avec des sous-titres incompréhensibles (rabattez-vous sur les sous-titres en anglais si vous pouvez)… Espérons qu’une copie convenable nous parviendra un jour !