Une dénonciation efficace de la peine de mort avec une Diana Dors époustouflante

Yield to the night (Diana Dors)

Yield to the Night (1956)

(Peine capitale)

Réalisé par J. Lee Thompson

Ecrit par John Cresswell d’après le roman de Joan Henry

Avec Diana Dors, Yvonne Mitchell, Michael Craig,…

Directeur de la photographie : Gilbert Taylor

Produit par Kenneth Harper pour Kenwood Productions

Drame

UK

yield-to-the-night-BE afficheMary Price Hilton (Diana Dors) attend son exécution dans le couloir de la mort. Alors qu’elle espère toujours un report de dernière minute, elle n’arrive pas à regretter son geste, un crime de vengeance.

Diana Dors était jusque là cantonnée à des rôles de blonde pulpeuse, une Marilyn Monroe anglaise dont on ne prenait pas la peine de mettre en valeur les talents potentiels d’actrice. Autant dire que « Yield to the night » a été un véritable choc. Et pour cause. Diana Dors est juste impériale dans ce rôle complexe de jeune femme qui a commis un crime de sang froid pour venger son amoureux et qui ne regrette pas son geste. Rejetant son ex-mari encore amoureux d’elle et sa mère qui la mine, elle semble souvent froide et peu sympathique.

Pourtant si le film in fine est efficace dans sa dénonciation de la peine de mort c’est que Diana Dors a réussi à donner au personnage pas facile de Mary une présence et une souffrance qui forcent à la compassion.

Au-delà de la composition magistrale de Dors, le film bénéficie d’une réalisation efficace de J. Lee-Thompson. Reste que les scènes les plus puissantes sont celles, anodines et pourtant électriques, qui composent le quotidien de Mary en prison.

Les flashbacks qui nous ramènent à l’origine du drame, sont nettement moins convaincants (on a droit à une histoire d’amour bien trop banale), mais peut être nécessaire pour nous faire entrer dans ce qu’a vécu le personnage – et la rendre émotionnellement accessible. On peut regretter en tout cas l’utilisation un peu lourde des pensées de Mary en voix off. Parfois quelques images suffisent, pas besoin d’enfoncer des portes ouvertes.

La dramaturgie maîtrisée des scènes en prison (hors voix off), les relations de Mary avec les gardiennes, la lumière au plafond qui reste allumée jusqu’à la fin, la porte sans poignée qui s’ouvrira le jour J pour l’amener vers sa mort…. le tout couronné par la composition de Dors (on ne le signalera jamais assez !) font de ce film une dénonciation très efficace de la peine capitale.

A sa sortie, le personnage interprété par Diana Dors a bien entendu fait pensé au cas de Ruth Ellis, la dernière femme pendue en Grande-Bretagne, juste l’année auparavant. Ironie du sort, Diana Dors avait en outre figuré cinq ans plus tôt au générique de « Lady Godiva Rides Again » (1951) où l’on retrouve également Ruth Ellis dans un tout petit rôle sans dialogue.

L’année suivante, J.Lee-Thompson réalisera son chef d’oeuvre « Woman in a Dressing Gown » (avec Yvonne Mitchell qu’on retrouve ici également dans le rôle d’une gardienne qui se prend d’amitié pour Mary). De son côté Diana Dors n’arrivera pas à se débarrasser de son image de blonde pulpeuse, mais en tout cas elle aura pu montrer avec « Yield to the Night » et quelques autres qu’au-delà de sa plastique, c’est tout simplement une très bonne actrice quand on lui en donne l’occasion !

DVD Optimum. Zone UK. Version originale avec des sous-titres en anglais.

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