Aventures:
Terence Young

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3
On 28 janvier 2023
Last modified:28 janvier 2023

Summary:

Le quatrième Opus de James Bond (en quatre ans !) se démarque par des séances sous-marines. Des requins, mais aussi un peu de lassitude, pointent leur nez

Le quatrième Opus de James Bond (en quatre ans !) se démarque par des séances sous-marines. Des requins, mais aussi un peu de lassitude, pointent leur nez

Thunderball (1965)

Réalisé par Terence Young

Ecrit par Richard Maibaum, John Hopkins basé sur une idée de Kevin McClory, Jack Whittingham et Ian Fleming

Avec Sean Connery, Claudine Auger, Adolfo Celi, Luciana Paluzzi, Bernard Lee, Earl Cameron, Martine Beswick Desmond Llewelyn,…

Direction de la photographie : Ted Moore / Production design : Ken Adam / Direction artistique : Peter Murton / Montage : Ernest Hosler / Musique : John Barry

Produit par Kevin McClory pour Eon Productions

Thriller

130mn

UK

Et voici le quatrième James Bond en tout juste quatre ans ! Albert R. Broccoli et Harry Saltzman ne chôment pas et font pondre la poule aux oeufs d’or à un rythme industriel. Pris dans la tornade et passé au stade de star internationale, Sean Connery arrive quand même à se dégourdir les pieds en tournant dans « Woman of Straw » (1964), Marnie (1964) et « The Hill » (1965). Mais il s’agace d’être harassé par les paparazzi et d’être transformé en « une pièce de marchandise, une institution publique ». Il réduit au maximum la promotion pour le film et parle ouvertement de son envie de passer à autre chose.

Le tournage de « Thunderball » a en tout cas eu essentiellement lieu dans un lieu paradisiaque, les Bahamas, où Sean Connery tourne de nombreuses scènes aquatiques, entouré de jolies filles soit, mais sûrement un peu trop souvent à son goût et celui des cascadeurs, de requins. Plusieurs de ces derniers posent problème, et Connery devra sortir en panique d’une piscine infectée de requins suite à une barrière en plexiglass qui n’aura pas eu l’effet protecteur prévu.

Guy Hamilton, qui avait réalisé le 3e opus « Goldfinger » (1964), déclare forfait pour « Thunderball », s’estimant « créativement vidé ». Les producteurs vont alors taper à la porte de Terrence Young, réalisateur des deux premiers James Bond (« Dr.No » et « From Russia With Love« , qui reprend donc les commandes une dernière fois. Assez pour qu’il soit désormais catalogué comme réalisateur de grosses productions internationales pour le reste de sa carrière (Red Sun, Mayerling, Cold Sweet, L’avventuriero,…) à quelques exceptions près (Wait Until Dark,…).

A voir le film, il est assez amusant de considérer que « Thunderball » aurait dû en fait être le premier Bond à la place de « Dr No ». Avec ses nombreuses scènes filmées sous l’eau, souvent spectaculaires, et ses bateaux qui explosent, on peut légitimement se demander ce que le résultat aurait donner avec un budget neuf fois inférieur (neuf millions pour « Thunderball » contre un million pour « Dr No »).

Mais le plus gros problème rencontré par « Thunderball » est autre. En 1958, l’irlandais McClory et le britannique Jack Whittingham avaient décroché un accord avec Ian Fleming, le créateur de James Bond, pour développer ensemble un scénario original. Le projet n’aboutira pas sur un film et Ian Fleming adapte le scénario en roman sous le nom de « Thunderball » (1961) sans créditer ses deux comparses. Des complications légales s’ensuivent tandis qu’Eon Productions sort « Dr No » en 1962. Conscient du danger et afin d’empêcher que McClory tourne « Thunderball » de son côté, Eon Productions le crédite ici comme producteur, contre son engagement de ne pas tourner de version de « Thunderball » pendant dix ans. De fait il attendra le début des années 80. McClory s’assure les services de Sean Connery (qui avait entre temps passé la main sur la franchise officielle à Roger Moore) pour tourner une nouvelle adaptation de « Thunderball » baptisée (ironie) « Never Say Never Again » (1983) !

Mais revenons à nos moutons. Enfin, plutôt nos requins (les vrais). Si « Thunderball » bénéficie de décors paradisiaque et de jolies scènes, on sent parfois un essoufflement et quelques longueurs. Heureusement l’acteur sicilien Adolfo Celi incarne quand même un méchant pas trop fadasse (on reverra Celi deux ans plus tard dans la parodie bondesque « OK Connery » avec le frère de Sean, Neil !). Et les James Bond Girl sont là ! La superbe actrice française, et ancienne Miss France à l’âge de 15 ans (!) Claudine Auger est de la partie (même si sa voix est doublée). Mais il y aussi l’italienne Luciana Paluzzi en assassin de SPECTRE et deux anglaises : Martine Beswick (déjà vue dans « From Russia with Love », 1963) et Molly Peters.

Sean Connery quant à lui n’en a donc pas fini avec James Bond, et « You Only Live Twice » débarquera sur les écrans deux ans plus tard.

DVD/BR FR. Studio MGM / United Artists (2020). Version originale sous-titrée en français et version française.