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On 17 décembre 2021
Last modified:24 décembre 2021

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La réalisation assurée de David Greene et l'ambiance tendue sauvent "The Shuttered Room" d'un scénario bancal inspiré très librement de Lovecraft

La réalisation assurée de David Greene et l’ambiance tendue sauvent « The Shuttered Room » d’un scénario bancal inspiré très librement de Lovecraft

The Shuttered Room (1967)

(La malédiction des Whateley)

Réalisé par David Greene

Ecrit par D.B. Ledrov et Nat Tanchuck d’après August Derleth et Lovecraft

Avec Gig Young, Carol Lynley, Oliver Reed, Flora Robson,…

Direction de la photographie : Ken Hodges / Direction artistique : Brian Eatwell / Montage : Brian Smedley-Aston / Musique : Basil Kirchin et Jack Nathan

Produit par Phillip Hazleton pour Seven Arts Productions et Troy-Schenck Productions

Thriller / Horreur

99mn

UK

Mike Kelton (Gig Young) et sa jeune épouse Susannah (Carol Lynley) se rendent sur l’île de Dunwich où cette dernière a vécu ses premières années mais dont elle ne garde que de vagues souvenirs. Mais les indigènes ne sont guère accueillants et Tante Agatha (Flora Robson) leur recommande de repartir de suite pour éviter la malédiction qui pèse sur la famille de Susannah.

Comme le nom de l’île a pu le suggérer aux connaisseurs, « The Shuttered Room » est inspiré par l’auteur américain d’épouvante HP Lovecraft. Mais en fait, la nouvelle éponyme est une création d’August Derleth, écrite après la mort de Lovecraft et (plus ou moins) tirée des notes de ce dernier. En l’occurence, il ne reste pas grand chose de l’esprit de Lovecraft dans la nouvelle et le film.

Le scénario des Américains D.B. Ledrov et Nat Tanchuck n’est pas des plus convaincants. L’histoire est toute simple, mais finalement l’histoire familiale de Susannah n’a guère d’importance. En fait, la tension principale vient non d’un Grand Ancien mais d’un gang de jeunes mené par Ethan (Oliver Reed) qui tourne autour de Susannah.

Oliver Reed est à l’époque spécialisé dans ces rôles de jeunes meneurs de gang (The System, The Party’s Over, The Damned,…), versant patibulaire et provocateur de la jeunesse des années 60. Ici Ethan et ses amis cherchent un peu d’excitation dans un quotidien bien morne, et sans surprise le mauvais garçon est séduit par la sculpturale blonde, Susannah. Le gang ne tarde pas à faire monter la tension, des coups de poing sont échangés et Ethan se fait de plus en plus pressant.

Cet axe scénaristique fait furieusement penser à « Straw Dogs » (Les chiens de paille, 1971). Oliver Reed et le réalisateur David Greene savent faire monter la tension sexuelle du triangle « amoureux » a tel point que l’énigme autour du passé familial de Susannah devient secondaire.

Le final qui a nécessité un incendie réel d’un moulin abandonné (au grand dam des habitants du village) est néanmoins réussi et forme une sorte de purification du passé.

Si l’action est censée se dérouler en Nouvelle Angleterre, sur les terres de Lovecraft, le tournage a eu lien dans le Kent. Dans le rôle principal, Gig Young rejoint les rangs bien garnis des acteurs américains au creux de la vague venus faire un petit tour en haut de l’affiche sur un film britannique. A ses côtés, on retrouve  la blonde new yorkaise Carol Lynley, qui avait déjà fait un passage remarqué en Angleterre sur « Bunny Lake Is Missing » (1965).

S’il est desservi par un scénario déséquilibré, le réalisateur anglais David Greene trouvait ici le moyen de finalement percer sur le grand écran, après 14 ans de télévision. La réalisation, très convaincante, est l’un des grands atouts de « The Shuttered Room » et qui le permet de rester comme un classique mineur de l’horreur de la fin des années 60.

« The Shuttered Room » reste malheureusement pas facile à trouver aujourd’hui, mais Warner Archive a sorti le film en « double bill » en DVD avec « It! » (1967), autre petit classique de l’horreur britannique des années 60, avec des sous-titres en français.

DVD US. Studio Warner Archive. Version originale avec sous-titres optionnels en français.