Le dernier Dracula de la Hammer nous propose un mix improbable d’horreur et de films de kung-fu. Pourtant il vaut bien mieux que sa médiocre réputation

Les sept vampires d'or (1974)

The Legend of the 7 Golden Vampires (1974)

(Les sept vampires d’or)

Réalisé par Roy Ward Baker (et Cheh Chang)

Ecrit par Don Houghton

Avec Peter Cushing, David Chiang, Julie Ege, Robin Stewart, Shen Chan, Szu Shih, John Forbes-Robertson, Han Chen Wang,…

Direction de la photographie : Roy Ford et John Wilcox / Direction artistique : Johnson Tsao / Montage : Chris Barnes / Musique : James Bernard

Produit par Don Houghton et Vee King Shaw pour Hammer Films et Shaw Brothers

Horreur / action

89mn

UK / Hong Kong

Au tout début du XIXe siècle, Kah (Shen Chan) se rend en Transylvanie pour demander de l’aide au Comte Dracula (John Forbes-Robertson) afin de ramener à la vie les sept vampires d’or qui lui assurent son pouvoir. Mais Dracula décide de se saisir l’enveloppe mortelle de Kah et de prendre lui même le contrôle des vampires.

Cent ans plus tard, le descendant du fameux chasseur de vampires le professeur Van Helsing (Peter Cushing) se rend en Chine afin d’étudier les légendes locales sur les vampires. Mais à l’université de Chungking, il est accueilli par l’incrédibilité. Seul Hsi Ching (David Chiang) est prédisposé à l’écouter. En fait il veut que Van Helsing l’accompagne jusqu’à son village où sévissent toujours les vampires de la légende.

Accompagné par Hsi Ching, ses six frères et sa jeune soeur, tous experts en arts martiaux, ainsi que par son fils Leyland (Robin Stewart) et une riche veuve norvégienne Vanessa Bruen (Julie Ege), Van Helsing se rend sur place pour affronter les vampires… et son pire ennemi.

« The Legend of the 7 Golden Vampires » (1974) est le neuvième et dernier film de la série Dracula de la Hammer, une tentative désespérée pour le studio alors au bord du gouffre et qui tentait sa chance en produisant des adaptations cinématographiques de sitcoms, afin de remettre son monstre fétiche au goût du jour. Ici la Hammer ne va pas par les quatre chemins et propose un mélange improbable de film d’horreur et de film de Kung fu ! Le mélange est pour le moins audacieux !

La Hammer s’allie donc avec le studio hong kongais mythique des Shaw Brothers pour produire cet ultime Dracula. Manque de pot, cette fois-ci Christopher Lee, LE Dracula de la Hammer refuse de reprendre le rôle. Il faut dire que le script ne lui donne pas beaucoup de temps d’écran. C’est donc John Forbes-Robertson qui reprend enfin le rôle après l’avoir manqué de justesse dans « Scars of Dracula » (1970) suite à la décision in extremis de Lee d’incarner à nouveau le plus fameux des vampires. Mais Forbes-Robertson étant décidément maudit en ce qui concerne Dracula, il sera doublé pour la voix par un autre acteur, David de Keyser.

« The Legend of the 7 Golden Vampires » n’a pas une très bonne réputation et c’est fort dommage. Pourtant on retrouve ici la qualité de production habituelle des meilleurs films de la Hammer. Il est entièrement tourné à Hong Kong, le vétéran Roy Ward Baker est aux manettes (appuyé par Cheh Chang, l’un des piliers du film de kung-fu à Hong Kong durant les années 70 – non crédité au générique).

Bref, le mélange aussi improbable soit-il fonctionne à mon humble avis. Les deux studios mythiques nous proposent un « The Legend of the 7 Golden Vampires » bien produit et bien fichu avec le légendaire Peter Cushing entouré de très bons acteurs hong-kongais. La photo est belle (avec ses dominantes vertes et rouges très appuyées), les combats très corrects et la violence au rendez-vous. Et on a des romances inter-ethniques en bonus !

Le film ne fut malheureusement pas un gros succès, et fut distribué aux Etats-Unis seulement cinq ans plus tard, largement charcuté, sous le titre de « The 7 Brothers Meet Dracula ». Un chant du cygne décevant pour la créature mythique si bien servie par Christopher Lee et la Hammer en dépit de quelques épisodes faiblards.

Notons que c’est le dernier film de la Hammer dont la musique est composée par James Bernard, collaborateur régulier de la firme depuis « The Quatermass Xperiment »  (1955).

La même année, la Hammer sort un autre film de vampires iconoclaste, également mésestimé, « Captain Kronos – Vampire Hunter« . Car contrairement à la légende, la Hammer produit encore de belles choses dans les années 70 – on ne le répétera jamais assez.

DVD zone 2 FR. Studio Warner Bros (2004). Version originale sous-titrée en français et version française.