Review of:
Horreur:
Michael Carreras

Reviewed by:
Rating:
3
On 7 juin 2020
Last modified:15 juin 2020

Summary:

Film d'horreur, avec des pointes d'humour, ce deuxième film gothique égyptien de la Hammer vaut le coup d'oeil

Film d’horreur, avec des pointes d’humour, ce deuxième film gothique égyptien de la Hammer vaut le coup d’oeil

The Curse of the Mummy’s Tomb (1964)

(Les maléfices de la momie)

Réalisé par Michael Carreras

Ecrit par Michael Carreras (sous le pseudo d’Henry Younger)

Avec Terence Morgan, Ronald Howard, Jeanne Roland, Fred Clark, George Pastell,…

Directeur de la photographie : Otto Heller / Production design : Bernard Robinson / Montage : Eric Boyd-Perkins / Musique :
Carlo Martelli

Produit par Michael Carreras

Horreur

78mn

UK

En Egypte en 1900, des archéologues britanniques découvrent la momie de Ra-Antef, fils ainé d’un pharaon assassiné sur les ordres de son frère. L’un des archéologues en chef est lui-même assassiné, et les locaux rappellent la malédiction qui pèse sur les profanateurs des tombes. Le représentant du gouvernement égyptien Hashmi (George Pastell) souhaite que la momie soit exposée en Egypte, mais le financier de l’expédition Alexander King (Fred Clark) a déjà organisé une tournée mondiale contre l’avis de l’archéologue  Sir Giles (Jack Gwillim) qui démissionne. John Bray (Ronald Howard) et sa fiancée Anette Dubois (Jeanne Roland), également membres de l’expédition, accompagnent la momie jusqu’à Londres où aura lieu l’inauguration de l’exposition. Durant le voyage du retour ils rencontre Adam Beauchamp (Terence Morgan) qui les invite à rester chez lui. Les préparatifs de l’exposition se déroulent sans accroc, mais lors de la présentation devant les journalistes, King ouvre un sarcophage vide !

« The Curse of the Mummy’s Tomb » est le deuxième film consacré au gothique égyptien après « The Mummy » sorti en 1959. Malgré le succès du premier film sorti cinq ans plus tôt, la Hammer prendra son temps pour revenir sur ce thème. Exit les grands noms de la Hammer (le fameux trio Fisher/Cushing/Lee), cette fois-ci c’est le producteur et fils du co-fondateur de la nouvelle Hammer en 1946, Michael Carreras qui prend les rênes, assurant le scénario (sous le pseudo de Henry Younger), la réalisation et la production. Carreras avait déjà réalisé le film d’aventures « Visa to Canton » (1960) et « Maniac » (1963) pour la Hammer.

« The Curse of the Mummy’s Tomb » met en scène la fascination de l’époque victorienne pour l’égyptologie et aussi le pillage en règle des artefacts égyptiens par les occidentaux, ici sous la tutelle du financier de l’opération et showman américain Alexander King  qui n’a qu’une idée en tête : faire un maximum d’argent avec la momie en organisant dans le monde entier un spectacle où le sarcophage est ouvert devant le public avec de nombreux effets de son (un orchestre est présent) et de lumière.

Le film mélange allègrement aventures, comédie et horreur. Alexander King (merveilleusement interprété par l’acteur américain Fred Clark) est une caricature du producteur de show-business américain sans scrupule. Un duo de travailleurs anglais qui passent leur temps à faire des siestes dans les caisses pendant la préparation de l’exposition et prennent peur face à cette histoire de malédiction apportent également une petite dose d’humour. Il faut dire que Carreras n’était pas un fan d’horreur d’où sûrement le mélange des genres. Mais le film est malgré tout assez sanglant, à l’exemple du meurtre qui ouvre le film et aux morts violentes provoquées par une momie bien décidée de se venger.

Dans les rôles principaux, on trouve surtout de nouveaux visages. Hors Fred Clark, Terence Morgan (un acteur diplômé de la prestigieuse Royal Academy of Dramatic Art et vu notamment dans « Hamlet » et « Mandy« ) est efficace dans le rôle du mystérieux Adam. Ronald Howard, fils du mythique Leslie Howard, est surtout connu pour son interprétation de Sherlock Holmes dans la série de 1954-55.  Quant à la Hammer girl de service, il s’agit de Jeanne Roland (Myrna Jean Rollins de son vrai nom), d’origine anglo-birmanienne et surtout connue comme mannequin. Au cinéma, elle fera surtout de la figuration et arrêtera sa carrière en 1968.

C’est aussi la seule collaboration avec la Hammer du prestigieux directeur de la photographie Otto Heller (« Richard III« , « Peeping Tom« , « The Ipcress File« ,…).

Sans prétendre égaler « The Mummy » ou même concurrencer les meilleurs films d’horreur gothique de la firme, « The Curse of the Mummy’s Tomb » vaut le coup d’oeil, notamment parce que c’est l’un des films d’horreur de la Hammer qui mélange le mieux horreur et éléments de comédie, sans être pour autant une comédie d’horreur ou une parodie. On est heureusement assez loin de « The Horror of Frankenstein » (1970) qui sombrait presque dans l’auto-parodie.

Combo blu-ray/DVD. Studio ESC Editions (2020). Version originale sous-titrée en français et version française. Bonus : livret, Les trésors de la Hammer par Nicolas Stanzick (13′) + Analyse du film par Nicolas Stanzick (17′)