Rien ne vaut une bonne bière après une traversée du désert ! Un film d’aventures très efficace avec un quatuor mythique.
Ice Cold in Alex (1958)
(Le désert de la peur)
Réalisé par J. Lee Thompson
Ecrit par Christopher Landon et T.J. Morrison d’après le roman de Ch. Landon
Avec John Mills, Sylvia Syms, Anthony Quayle, Harry Andrews, Diane Clare,…
Directeur de la photographie : Gilbert Taylor
Musique : Leighton Lucas
Produit par W.A. Whittaker pour Associated British Picture Corporation (ABPC)
Filmé en Libye et aux Associated British Elstree Studios
Guerre / aventures
130mn
UK
Le capitaine Anson (John Mills) est un officier en place à Tobruk, souffrant de trouble de stress post-traumatique et sombrant dans l’alcoolisme. Alors que la cargaison britannique se prépare à un nouveau siège, le supérieur d’Anson décide de le charger de l’évacuation. Bientôt, Anson se retrouve à traverser le désert au volant d’une ambulance du nom de Katy, et accompagné d’un autre officier, de deux infirmières et d’un soldat sud africain, embarqué en route, mais qui se comporte étrangement.
« Ça valait le coup d’attendre » dit Anson, après avoir caressé amoureusement son verre de Carlsberg, et s’être enfilé sa bière en une seule gorgée. Cette séquence mythique (et d’un érotisme torride !) donne donc également son titre original au film (on oubliera le titre français « Le désert de la peur » et le titre américain « Desert Attack » !).
Cette séquence sera reprise quelques années plus tard tel quelle par la marque de bière danoise dans une pub (et que je mets ici en lieu et place de la bande annonce du film).
En dehors d’être donc une très bonne pub pour Carlsberg, « Ice Cold in Alex » est un excellent film d’aventures avec un quatuor d’acteurs de référence. Le vétéran John Mills est égal à lui même (magistral) et il est ici entouré par Anthony Quayle (un acteur admirable trop souvent oublié et un habitué de J. Lee Thompson), Harry Andrews (un des seconds rôles inoubliables du cinéma britannique) et la superbe Sylvia Syms (ici dans l’un de ses premiers rôles importants).
Ça tombe bien car le film repose largement sur leurs épaules (et les jantes de l’ambulance Katy qui devient un membre du groupe à part entière). « Ice Cold in Alex » est un huis-clos dans l’immensité désertique. La tension est entretenue par le comportement étrange du capitaine sud africain van der Poel (Anthony Quayle) et la lutte constante du groupe pour sa survie (entre la menace du désert et celle des patrouilles allemandes).
« Ice cold in Alex » est un film d’aventures sur fond de guerre, et il est très efficace. Les personnages restent au coeur du film (ils sont filmés de prêt, la sueur dégoulinant sur leurs corps virils et la poussière collée au visage – sauf pour Sylvia Syms bien sûr !) et J. Lee Thompson signe ici encore une très bonne réalisation, maintenant sans soucis la tension pendant deux heures.
J. Lee Thompson s’était alors fait remarquer pour des films bien différents. Il sortait tout juste d’un film socialement réaliste précurseur du kitchen sink : « Woman in a Dressing Gown » en 1957, et avait réalisé l’année précédente un bon drame engagé contre la peine de mort « Yield to the Night » avec Diana Dors. L’année suivante il réalisera le très chouette thriller « Tiger Bay » où le criminel finit par être plus sympathique que le policier qui le traque (à nouveau avec John Mills et… sa fille Hayley dans son premier rôle sur grand écran).
Des films humanistes de très belle facture à des années lumières de ses films avec Charles Bronson dans les années 80. J. Lee Thompson a beaucoup tourné (49 films et téléfilms en 39 ans de carrière), mais entre ces deux extrêmes, on a eu quand même droit à des films aussi différents que « The Guns of Navarone » (1961), « Cape Fear » (1962) et « What a Way to Go! » (1964).
DVD FR. Studio Tamasa Distribution (2020). Version originale sous-titrée en Français. Livret : « Le Regard de Charlotte Garson » (16 pages)