Un écrivain explorateur revient de chez les Bédouins et tente de convertir sa femme aux méthodes orientales. Une comédie de moeurs trop attendue et caricaturale mais avec un joli casting, 

His and Hers (1961)

Réalisé par Brian Desmond Hurst

Ecrit par Stanley Mann, Jan Englund and Mark Lowell

Avec Terry-Thomas, Janette Scott, Wilfrid Hyde-White, Nicole Maurey, Joan Simms, Keneth Connor, Joan Hickson, Oliver Reed,,…

Direction de la photographie : Edward Scaife / Direction artistique : Peter Proud / Montage : Max Benedict / Musique : John Addison

Comédie

90mn

UK

Dans la comédie britannique des années 50, Terry-Thomas s’est progressivement imposé comme l’archétype de l’Anglais aussi aisé qu’excentrique. Militaire, noble, banquier, ou écrivain explorateur dans « His and Hers ». Avec son sens comique, sa moustache et ses « dents du bonheur », il est l’incarnation rêvée de personnages inventés par GK Chesterton et PG Wodehouse, ces génies littéraires de la comédie anglaise.

Dans « HIs and Hers », le voici donc dans la peau de Reggie Blake, écrivain explorateur à succès. Ses récits de voyage se vendent à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires et il a même droit, devant sa maison à sa propre plaque bleue « English Heritage » qui note la signification historique d’un lieu (notamment parce qu’un personnage illustre y a vécu)   !

Le film s’ouvre sur un flash d’actualité : Reggie Blake se serait perdu ! Son éditeur et ami Charles Lutton (Wilfrid Hyde-White) s’empresse de rassurer sa femme Fran (Janette Scott). Tous ses voyages sont préparés dans les moindres détails et surtout dans un confort absolu (à mille lieues des aventures qu’il raconte dans ses livres). Mais voilà, cette fois-ci, il s’est perdu en traversant le Sahara suite à une tempête de sable. Obligé de passer des mois dans un campement de bédouins, il finit par être retrouvé et ramené à Londres. Mais c’est un Reggie Blake bien différent qui arrive à Londres et pas seulement parce qu’il est habillé en bédouin et a une barbe.

Ayant quatre femmes à sa disposition (!) chez les Bédouins, il exige désormais que sa femme anglaise lui obéisse au doigt et à l’oeil. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que Fran ne va pas se laisser marcher sur les pieds !

« His and Hers » est avant tout une comédie de moeurs sur les relations d’un couple bourgeois et  – couple en pleine mutation depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Le sujet n’est pas nouveau, et il a d’ailleurs ici un goût très années 50 (notamment par son humour colonial ou sa vision du couple). On a droit également à une satire du milieu de l’édition, mais là encore rien de très renversant.

Reggie et Fran habitent dans une maison moderne et chic avec leur jeune fils. Ce qui met d’autant plus en exergue les valeurs de Reggie, venues d’un autre temps.  Quand la relation entre Fran et Reggie en arrivent à la confrontation directe, ce dernier se retrouve complètement perdu face aux taches ménagères et à son fils. Fran est bien décidée à faire valoir ses droits de femme moderne. Mais ceux-ci vont passer au second plan quand une concurrente, une photographe française, débarque !

Tous les clichés possibles y passent et tout rentrera bien entendu dans l’ordre à la fin, mais j’avoue être tombé sous le charme de Janette Scott qui avait déjà partagé l’affiche avec Terry-Thomas dans la comédie culte « School for Scoundrels » (1960). Ajoutez à cela l’excellent Wilfrid Hyde-White dans le rôle sur mesure de l’éditeur et vieux garçon Charles Lutton, et vous aurez de quoi passer un bon moment. Sans oublier, les apparitions de Joan Simms et Keneth Connor, légendes des films « Carry On » ou encore Oliver Reed dans le rôle d’un jeune poète illuminé.

« His and Hers » est l’avant dernier film réalisé par le Nord Irlandais Brian Desmond Hurst, ici en pilotage automatique. Mais son nom restera célèbre pour la meilleure version du comte de Noël de Dickens « Scrooge » (1951) avec Alastair Sim, le docu-drama original « Theirs Is the Glory » (1946) sur la bataille de Arnhem qui a eu lieu l’année précédente.

PS : Je ne peux résister à l’envie de vous partager cette vision – étonnante – de l’Afrique du Nord :