On ne pourra pas dire que l’édition 2024 des BAFTA se sera montrée très audacieuse. Les favoris ont été récompensés avec les co-productions « Oppenheimer » et « Poor Things » récompensées respectivement par sept et cinq masques. Plus tôt dans le mois, les London Critics’ Circle Awards avaient eux mis en avant « Zone of Interest » (meilleur film, meilleur réalisateur, récompense technique, « How to Have Sex » (meilleur début d’un réalisateur britannique/irlandais, révélation de l’année) “All of Us Strangers” (meilleur film britannique, meilleur acteur), ce dernier étant reparti bredouille des BAFTAs.

« Oppenheimer » emporte les masques du meilleur film, meilleur réalisateur (Christopher Nolan), meilleur acteur (Cillian Murphy), meilleur second rôle masculin (Robert Downey Jr.), cinématographie (Hoyte van Hoytema), montage (Jennifer Lame) et musique (Ludwig Göransson).

« Poor Things » remporte les masques pour la meilleure actrice (Emma Stone), production design (Shona Heath, James Price, Zsuzsa Mihalek), costume (Holly Waddington), maquillage et coiffure (Nadia Stacey, Mark Coulier, Josh Weston), meilleurs effets visuels (Simon Hughes)

Autre prétendant, “The Zone of Interest”, le nouveau film de Jonathan Glazer remporte lui notamment les masques pour le meilleur film en langue étrangère et le meilleur film britannique. Deux récompenses a priori antinomiques mais qui sont bien ici décernées au même film ! Pour information, « The Zone of Interest » a été tourné en allemand. Il a également remporté le masque du meilleur son (Johnnie Burn, Tarn Willers)

Le prix du meilleur début par un scénariste, réalisateur ou producteur britanniques a été décerné à “Earth Mama” écrit, réalisé et co-produit par Savanah Leaf (Shirley O’Connor et Medb Riordan ont également été récompensés au titre de producteurs).

Le prix de la révélation de l’année a été emporté par l’actrice native du Kent, Mia McKenna-Bruce. Elle a déjà une carrière longue, ayant débuté dans le soap « Eastenders » en 2008, mais c’est sa composition dans « How to Have Sex » qui lui vaut cette distinction. On l’a vu également récemment dans « Kindling » (2023), « Persuasion » (2022) et « Last Train to Christmas » (2021).

Les prix des meilleurs courts métrages britanniques sont allés à « Jellyfish and Lobster” (Yasmin Afifi et Elizabeth Rufai) et pour l’animation “Crab Day” (Ross Stringer, Bartosz Stanislawek, Aleksandra Sykulak).

A noter que l’actrice Samantha Morton a reçu un BAFTA fellowship en reconnaissance de son apport au cinéma britannique. Elle a notamment joué dans « Under the Skin » (Carine Adler, 1997), “Morvern Callar” (Lynne Ramsay, 2002), “Code 46” (Michael Winterbottom, 2003) ou encore « Sweet and Lowdown » (Woody Allen, 2003).

Elle a profité de sa récompense pour lancer un appel au financement dans le cinéma britannique : « Nous avons besoin d’investissements. Je le dis depuis des années car nous ne pouvons être juste une industrie de service pour les merveilleux américains. Ils sont fantastiques et heureusement qu’ils viennent faire des films ici et nous incluent dedans, Merci. Comme en France, nous avons besoins de nos propres quotas et d’investir ».