Drame / Histoire:
Fred Zinnermann & Robert Bolt

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4
On 28 octobre 2021
Last modified:28 octobre 2021

Summary:

Un sublime film justement récompensé par six Oscars dont le meilleur scénario adapté et le meilleur rôle masculin pour le magistral Paul Scofield

Un sublime film justement récompensé par six Oscars dont le meilleur scénario adapté et le meilleur rôle masculin pour le magistral Paul Scofield

A Man for All Seasons (1966)

(Un homme pour l’éternité)

Réalisé par Fred Zinnemann

Ecrit par Robert Bolt d’après sa pièce

Avec Paul Scofield, Wendy Hiller, Robert Shaw, Orson Welles, Leo McKern, Susannah York, Nigel Davenport, John Hurt, Colin Redgrave, Colin Blakely, Vanessa Redgrave,…

Direction de la photographie : Ted Moore / Production design : John Box / Direction artistique :Terence Marsh / Montage : Ralph Kemplen / Musique : Georges Delerue

Produit par Fred Zinnemann pour Highland Films

Historique

UK

Le moins qu’on puisse dire c’est que le règne d’Henry VIII a engrangé des kilomètres de pellicule. Mais il est vrai que le caractère emporté et l’obsession du fameux roi à avoir un fils va profondément changer le Royaume. De nombreuses têtes vont tomber, dont deux de ses femmes, Anne Boleyn et Catherine Howard, et bien sûr il va créer l’Eglise anglicane pour passer outre le refus du pape d’annuler son mariage avec Catherine d’Aragon sous le prétexte qu’il était contraire au Leviticus 20:21 (il avait épousé la veuve de son frère et aurait commis un péché d’inceste).

Ici, le dramaturge et scénariste anglais Robert Bolt, qui adapte sa propre pièce, s’intéresse à Thomas More, juge, philosophe et homme d’Etat. Suite à la tombée en défaveur de Thomas Wolsey qui n’a pas pu convaincre le pape d’annuler le mariage avec Catherine d’Aragon, More est nommé par Henry VIII Lord Chancellor, soit l’homme le plus puissant du royaume après le roi.  Le problème ? C’est que Thomas More est lui-même un fervent catholique et refuse de reconnaitre le mariage avec Anne Boleyn et la position de Henry VIII comme chef de l’église. S’il pense pouvoir se protéger un temps en gardant le silence et en refusant de justifier son refus, Henry VIII n’acceptera pas bien entendu une telle provocation et Cromwell, opposant de More, sera chargé de faire plier ce dernier.

« A Man for All Seasons » raconte le terrible combat de Thomas More pour garder à la fois intactes ses convictions et garder la vie.

La réalisation et la production sont assurées par Fred Zinnemann, réalisateur américain né en Autriche. qui a notamment signé les classique « High Noon » (Le train sifflera trois fois, 1952), « The Nun’s Story » (Au risque de se perdre, 1959) ou encore « From Here to Eternity » (Tant qu’il y aura des hommes, 1953) qui lui vaudra un Oscar.

Ici Zinnemann reste donc fidèle à la pièce de Bolt et à l’histoire. Il réunit un casting prodigieux qui, à part Woley (joué par Orson Welles) est entièrement britannique. Robert Shaw joue un Henry VIII quasi bipolaire assez effrayant dont la cour s’esclaffe ou se tait au moindre geste. Leo McKern et John Hurt (dans les rôles respectifs de Cromwell et du misérable Richard Rich). Mais le coup de génie en terme de casting, c’est d’avoir garder l’acteur qui a porté le rôle de Thomas More dans la pièce originale, Paul Scofield.

Paul Scofield n’est pas le plus connu des acteurs britanniques… au cinéma. Au théâtre c’est autre chose. C’est un acteur shakespearien de la trempe d’un Laurence Olivier. Mais avant 1966, alors qu’il a déjà 44 ans, il n’a fait qu’une poignée d’apparitions sur le grand écran, dans « That Lady » (1955), « Carve Her Name with Pride » (1958) et « The Train » (1964).

Sa performance dans « A Man for all Seasons » est tout bonnement magistrale. Tout en nuances et en sincérité, sans aucun artifice, il est tout simplement Thomas More. Une magnifique leçon de jeu qui lui vaudra une première nomination aux Oscars… qu’il remportera.

Fred Zinnemann, qui signe une réalisation sobre dans une production chatoyante où il suit ses acteurs et leur fait totalement confiance. Zinneman dira dans son autobiographie que cela a été son film le plus facile à tourner grâce au talent des acteurs et de l’équipe technique. En tout cas, « A Man of all Seasons » lui vaudra un deuxième oscar. Le film remportera quatre autres statuettes (meilleur film, meilleur scénario adapté, meilleure photo et meilleurs costumes).

Un triomphe largement mérité car grâce aux talents cumulés, « A Man for all Seasons » est bien plus qu’un simple drame historique. Les personnages et l’écriture, mis en valeur par de grands artistes, donnent un résultat qu’on ne peut  qualifier que de magistral.

A ce jour (octobre 2021), on peut voir le film sur Netlfix France, mais sinon on doit se tourner vers une édition DVD un peu datée. Une ressortie en blu-ray serait la moindre des choses.

DVD zone 2 FR. Studio  Sony Pictures (2007). Version originale sous-titrée en français et version française.