Review of: Commando
Action:
Ian Sharp

Reviewed by:
Rating:
4
On 22 mars 2019
Last modified:24 mars 2019

Summary:

Un film d'action manichéen, hommage aux formes spéciales britanniques, mais diablement efficace

Un film d’action manichéen, hommage aux formes spéciales britanniques, mais diablement efficace

Who Dares Wins (1982)

(Commando)

Réalisé par Ian Sharp

Ecrit par Reginald Rose sur une idée de George Markstein

Avec Lewis Collins, Judy Davis, Richard Widmark, Edward Woodward, Ingrid Pitt,…

Direction de la photographie : Phil Meheux / Production design : Syd Cain / Direction artistique :
Maurice Cain / Montage : John Grover / Musique : Roy Budd

Produit par Euan Lloyd

Action / Thriller

UK / Suisse

Un groupuscule d’extrême gauche, le People’s Lobby, organise des protestations contre l’armement nucléaire. Suite à l’assassinat dans une manifestation pour la paix d’un agent infiltré, les autorités décident d’envoyer un officier du SAS, le capitaine Peter Skellen (Lewis Collins) dont le renvoi des forces armées est mis en scène. Skellen se rapproche de l’une des leaders du mouvement Frankie Leith (Judie Davis) qui tombe sous son charme… Mais il provoque la méfiance de l’entourage de Leith qui fait suivre Skellen.

Souvenez-vous. On est au début des années 80. La tension bat son plein entre les Américains menés par le va-t-en-guerre Ronald (Star Wars) Reagan et les Soviétiques dont le régime politique parrait un peu secoué par une succession de secrétaires généraux à la santé plus que médiocre (Brejnev doit céder sa place en 1982 à Andropov qui durera à peine deux ans comme son succésseur Tchernenkov). Le risque d’une guerre nucléaire hante les esprits. Et parallèlement l’activisme politique prend parfois une tournure violente, notamment à l’extrême gauche dont les actions terroristes secouent l’Europe.

Bref tous les ingrédients du scénario de « Who Dares Win » sont dans l’air du temps. On a donc des méchants radicaux de gauche qui sous un message de paix sèment meurtres et désolation, mais qui va les affronter ?

Le producteur anglais Euan Lloyd avait acquis sa renommée notamment avec ses films de barbouze « The Wild Geese » (Le oies sauvages, 1978) et « The Sea Wolves » (1980). Alors voisin de l’ambassade d’Iran, il est aux premières loges pour assister à l’opération Nimrod menée par les forces armées britanniques armées, les fameuses SAS, pour mettre un terme à la prise d’otage de début mai 1980. Il décide alors de déposer plusieurs titres de film dont « Who Dares Win », la devise de l’unité.

L’idée du scénario est signée par l’Allemand George Markstein, ancien script editor pour la télévision (il a notamment travaillé sur les séries de Patrick McGoohan « Danger Man » et « The Prisoner »). Au cinéma, il a oeuvré sur les scénarios de « Robbery » (1967) et « The Odessa File » (1974). Le scénario définitif sera écrit par l’Américain Reginald Rose, auteur notamment du scénario original « 12 Angry Men » (1957). Rose avait déjà travaillé avec Lloyd sur « The Wild Geese ».

Résolument patriotique, « Who Dares Wins » ne fait pas dans la dentelle. Et même si le début est un peu confus, il démontre une belle efficacité. Le film aurait été l’un des favoris de Ronald Reagan et aurait reçu également les louanges de Stanley Kubrick. Il faut dire que la production a pu bénéficier de l’implication directe des SAS pour la scène d’assaut de l’Ambassade ! Plutôt habitué à la télévision, le réalisateur anglais Ian Sharp démontre d’une sacrée maîtrise qui malheureusement ne l’amènera pas à poursuivre dans ce sens, si ce n’est une direction de seconde équipe sur le James Bond « Goldeneye » (1995).

En tête de casting, Lewis était alors l’un des protagonistes de la série d’action à succès « The Profesionnals » (1977-1983). Sa performance dans « Who Dares Win » lui aurait permis d’être considéré un temps pour le rôle de James Bond mais des choix de carrière malheureux, notamment dans des productions italo-allemandes d’Antonio Margheriti, ont vite fait de porter ombrage à sa carrière.  Il retournera rapidement à la télévision et prendra sa retraite des écrans en 2002.

A ses côtés, dans le rôle de la « terroriste de la paix », on retrouve l’australienne Judy Davis, déjà remarquée dans plusieurs productions australiennes dont « Heatwave » (1982) réalisé par Phillip Noyce. Elle aura une suite de carrière bien plus heureuse et enchaînera au cinéma avec le rôle principal dans « A Passage to India » (1984) pour David Lean qui lui vaudra une nomination aux Oscars !

Niveaux seconds rôles, « Who Dares Wins » bénéficie de la présence de pointures comme Richard Widmark bien sûr mais aussi Edward Woodward (« The Wicker Man ») et Ingrid Pitt (« Countess Dracula » et « The Vampire Lovers » pour la Hammer) pour ne citer qu’eux.

Blu-ray UK. Studio  Arrow Video (2014). Version originale sous-titrée en anglais. Bonus : commentaire audio du producteur Euan Lloyd et du réalisateur Ian Sharp / Documentaire sur le producteur (« The Last of the Gentleman Producers »)