« The Wrong box » est un pur exercice d’auto-dérision nationale où aucun symbole de l’Angleterre n’est épargné. Avec une tonne d’acteur épatants! A ne pas manquer!

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The Wrong Box (1966)

(Un mort en pleine forme)

Réalisé par Bryan Forbes

Ecrit par Larry Gelbart et Burt Shevelove d’après le roman de Robert Louis Stevenson et Lloyd Osborne

Avec Michael Caine, Peter Sellers, Peter Cook, Dudley Moore, Ralph Richardson, John Mills, Nanette Newman, Tony Hancock, John Le Mesurier,…

Directeur de la photographie : Gerry Turpin

Production : Salamander Film Productions

UK

105 mn

Comédie

Au XIXème siècle, 20 pères décident de faire participer leurs fils à une tontine (un fonds est constitué et placé qui sera légué au dernier vivant). Environ vingt ans plus tard commencent les premiers décès, tous plus stupides les uns que les autres… Jusqu’à ce qu’il ne reste plus 70 ans plus tard que deux participants : deux frères qui bien que voisins ne se sont pas vus depuis 40 ans. Apprenant le décès du troisième participant restant, le plus âgé des frères (John Mills) décide de revoir enfin son plus jeune frère (Ralph Richardson) pour le… liquider! Mais c’est sans compter sans les neveux qui veulent leur part du gâteau.

TheWrongBox1966-afficheCette charmante comédie, bien qu’opportuniste, est souvent hilarante et ce pour plusieurs raisons.

D’abord nous avons droit à un portrait au vitriol de pratiquement tous les archétypes de la société anglaise : Les vieux oncles excentriques, la jeunesse complètement idiote et qui ne connaît rien de la vie, le majordome gâteux, le médecin qui a perdu sa tête et vit entouré de ses chats, les policiers inefficaces, le vieux colonel qui se croit toujours à l’armée, les soldates du Christ qui chantent des hymnes à tue-tête à la moindre occasion,…

Le film se moque également de tous les traits de caractère qu’on colle généralement aux Anglais : suffisants, pompeux, coincés, excentriques,…

« The Wrong box » est en effet un pur exercice d’auto-dérision où nul n’est épargné. Jusqu’au drapeau anglais. Ainsi quand une veuve voit le cercueil de son mari recouvert par l’Union Jack : « Et regardez ce drapeau ridicule! Il détestait l’Angleterre! ». Dans le prologue du film, ce n’est ni plus ni moins que la Reine Victoria coupe la tête d’un des participants à la tontine en voulant l’anoblir mais s’excuse : « Nous sommes désolé, Sir Robert ».

Les dialogues sont truculents. Bon exemple, l’histoire d’amour entre Julia et Michael est juste hilarante et merveilleusement interprétée par Nanette Newman et Michael Caine. En voici quelque extraits :

– Merci pour le thé et les gâteaux. J’en garderai le goût dans la bouche pendant toute la durée de ma classe de dissection.

– Pourrait on dire que vos études correspondent à une vocation?

– Non, c’est une idée de Grand Père. Il dit toujours : si on ne peut pas intégrer la classe dominante, on doit produire tous les efforts nécessaires pour la décimer.

Quand enfin, nos deux tourtereaux, après une poursuite, filmée au ralenti et en musique, finissent par s’embrasser, Michael se sépare soudainement de Julia, inquiet :

–  Nos enfants seront des idiots… C’est un fait médical prouvé que le mariage entre cousins…

Puis de plus en plus heureux :

– Mais nous ne sommes pas cousins. Oncle Joseph est juste mon tuteur. Je suis orpheline.

– Moi aussi. Je n’ai jamais connu mes parents. Ils se sont tués dans une ascension de montgolfière.

– Je les ai à peine connus. Mon père était missionnaire. Il a été mangé par sa classe d’évangélisation.

– Et votre mère ?

– Elle aussi. Ils ne mangent jamais l’un sans l’autre.

– Oh c’est le destin !

Et ils retombent dans les bras l’un de l’autre.

Enfin, le film serait à voir ne serait-ce que pour son casting qui est un véritable répertoire des stars anglaises de l’époque : Michael Caine, Peter Sellers, Peter Cook, Dudley Moore, Ralph Richardson, John Mills, Tony Hancock, John Le Mesurier,… Ils sont tous là !

Un mot sur le réalisateur Bryan Forbes qui a mis en scène seulement une dizaine de films, essentiellement dans les années 60, mais certains d’excellente facture. Ses oeuvres les plus connues restent « Whistle Down the Wind » (1961),  « The L-Shaped Room » (1962) et « Seance on a wet afternoon » (1964) ainsi que la version originale de « Stepford Wives » (1975).

Alors soit, le film accumule les effets comiques jusqu’à plus soif, le tout a un joli parfum suranné (et il l’avait déjà probablement en 1966), mais « The Wrong box » est une très bonne comédie qui vous fera passer un excellent moment.

DVD Sony Pictures Home Entertainment (2009). Audio Anglais. Sous-titres en anglais.