Un générique impressionnant qui donne un film d’ensemble sympathique mais anecdotique 

The V.I.P.s (1963)

(Hôtel international)

Réalisé par Anthony Asquith

Ecrit par Terence Rattigan

Avec Elizabeth Taylor, Richard Burton, Louis Jourdan, Margaret Rutherford, Rod Taylor, Maggie Smith, Orson Welles, Dennis Price, David Frost, Elsa Martinelli,…

Direction de la photographie : Jack Hildyard / Montage : Frank Clarke / Direction artistique : William Kellner / Musique : Miklós Rózsa

Produit par Anatole de Grunwald pour Metro-Goldwyn-Mayer (MGM) et De Grunwald Productions

Comédie dramatique / romance

119mn

UK

Un groupe hétéroclite de gens aisés se retrouve coincé dans le salon VIP de l’aéroport de Londres-Heathrow à cause du brouillard qui empêche tout décollage. Et pour chacun d’entre eux, ce retard ne les arrange pas du tout, c’est le moins qu’on puisse dire.

Frances (Elizabeth Taylor) est conduite en hélicoptère à l’aéroport par son mari, le célèbre homme d’affaire Paul Andros (Richard Burton). Elle part une semaine en Jamaïque en passant par New York. Mais en fait Frances a rendez-vous avec son amant, le playboy international March Champselle (Louis Jourdan). Tous deux veulent s’installer à New York, loin de Paul.

Malheureusement, le brouillard retarde le décollage. Mais pour combien de temps ? Dans le salon V.I.P. de l’aéroport ils vont croiser d’autres personnages qui ont également intérêt à quitter le territoire britannique sans trop tarder.

Accompagné d’une starlette Gloria ( Elsa Martinelli), un producteur de cinéma Max Buda (Orson Welles) doit absolument quitter le territoire britannique ce soir à minuit pour des raisons fiscales. La duchesse de Brighton (Margaret Rutherford), une aristocrate sans le sou, dopée aux médicaments car elle a peur de l’avion, se rend à New York pour y travailler dans un hôtel afin de payer les factures de son château. Un chef d’entreprise australien Les Mangrum (Rod Taylor), propriétaire des tracteurs du même nom, doit se rendre à New York pour trouver des partenariats et éviter de perdre son entreprise. Malgré l’aide de sa secrétaire Miss Mead (Maggie Smith) l’affaire se relève plus compliquée que prévu.

« The V.I.P.s » est un film d’ensemble avec un casting prestigieux réuni autour du couple Elizabeth Taylor et Richard Burton (c’est leur deuxième film ensemble, ils en tourneront onze). Il est de plus réalisé par Anthony Asquith (qui a signé certains des plus grands films britanniques depuis l’époque du muet), écrit par l’un des dramaturges anglais les plus réputés du milieu du XXe siècle Terence Rattigan et produit par un producteur-scénariste très expérimenté Anatole de Grunwald. Ces trois-là, alors en fin de carrière, avaient déjà travaillé plusieurs fois ensemble, notamment sur « The Winslow Boy » (1948).

Pour la trame principale autour du couple Burton-Taylor, Terence Rattigan s’est basé sur une histoire réelle, celle de la fuite de Vivien Leigh qui a tenté de quitter son mari Laurence Olivier en s’envolant pour New York avec l’acteur australien Peter Finch… mais qui a été retenu au sol par ce satané brouillard londonnien.

Le résultat est distrayant mais décevant vu les talents présents au générique. L’histoire principale, celle de la fuite de Frances, et le tiraillement entre son mari et son amant, est traité sur le mode drame romantique… mais quelle drôle de romance. Difficile d’avoir de la sympathie à la fois pour Paul, homme de pouvoir, caractériel et violent à l’occasion, et Marc, le playboy sur le retour. On rêverait bien que Frances réussisse à se débarrasser de ces deux andouilles, mais il n’en sera rien.

Le reste est léger comme des bulles de champagne. L’idylle non consumée entre Mangrum et sa secrétaire est  gentillette, mais guère plus. Quant aux deux autres personnages clés, la baronne et le producteur de cinéma, ils sont utilisés à des fins comiques. Orson Welles (moustache et faux nez à la rescousse) et Margaret Rutherford (toujours égale à elle même) s’en donnent à coeur joie. D’ailleurs Rutherford décrochera avec « The V.I.P.s » sont unique nomination aux Oscars et elle sera couronnée de succès puisqu’elle obtiendra l’Oscar du meilleur second rôle féminin.

Le succès relatif de « The V.I.P.s » n’empêchera pas le trio Asquith-Rattigan-Grunwald de récidiver l’année suivante avec « The Yellow Rolls-Royce » (La Rolls-Royce jaune, 1964) sur le même modèle. « The Yellow Rolls-Royce » sera le dernier film d’Asquith qui meurt quelques années plus tard, en 1968 à l’âge de 65 ans.

On remarquera au passage la nullité du titre français. 80% de l’action se déroule dans un aéroport et non pas dans un hôtel. Mais bon…

Pas d’édition DVD à la date du 14 août 2018 – sauf une édition espagnole avec la version originale mais des sous titres en espagnol.