Des histoires d’amour malheureuses et une Rolls-Royce jaune. Le tout écrit par Terence Rattigan et filmé par Anthony Asquith avec un casting en or ! So old school but so charming!

The Yellow Rolls-Royce (1964)

The Yellow Rolls-Royce (1964)

(La Rolls-Royce Jaune)

Réalisé par Anthony Asquith

Ecrit par Terence Rattigan

Avec Rex Harrison, Jeanne Moreau, Shirley MacLaine, Ingrid Bergman, George C. Scott, Omar Sharif, Alain Delon, Edmund Purdom, Joyce Grenfell,…

Direction de la photographie : Jack Hildyard / Montage : Frank Clarke / Musique : Riz Ortolani

Produit par Anatole de Grunwald

Tourné en Italie, Yougoslavie, Grande Bretagne et aux studios MGM à Borehamwhood (England)

Comédie dramatique / Romance

122mn

UK

La Rolls Royce Jaune (1964) afficheComme l’indique clairement le titre, « The Yellow Rolls-Royce » est l’histoire d’une Rolls Royce jaune (une 1931 Phantom II Barker Sedanca DeVille bleue d’origine et peinte en jaune pour le film pour être précis !), qui au fil du temps passe entre les mains de différents propriétaires et se trouve liée, bien malgré elle, à des romances malheureuses.

Son premier propriétaire est un diplomate britannique (Rex Harrison), heureux en course mais bien moins heureux avec sa femme (Jeanne Moreau) amoureuse d’un jeune fonctionnaire de son service (Edmund Purdom). Lui offrir une Rolls suffira-t-il à la rendre heureuse ? Quelques milliers de kilomètres plus tard, la fiancée (Shirley MacLaine) d’un gangster américain (George C. Scott) s’éprend lors d’un voyage en Italie de la Rolls et d’un beau jeune photographe (Alain Delon). Enfin, en 1941 une riche américaine (Ingrid Bergman) décide d’acheter une Rolls pour se rendre en Yougoslavie afin de rencontrer le nouveau roi contre l’avis du consulat américain qui craint une invasion allemande imminente. Elle traverse la frontière avec un jeune homme persuasif mais mystérieux (Omar Sharif). Pour le pire ?

« The Yellow Rolls-Royce » est une grosse production avec des magnifiques décors (que ce soit en Grande Bretagne, Italie et Yougoslavie – enfin bon l’Autriche pour des raisons évidentes). Le casting est tout simplement trop beau pour être vrai. Et tout ces moyens sont au service d’un dramaturge de grand talent, Terence Rattigan, et de l’un des plus grands réalisateurs britanniques Anthony Asquith. Chef d’ouvre assuré ?

Bien entendu ce n’est pas si simple. « The Yellow Rolls-Royce » n’a pas laissé une trace impérissable dans l’histoire du cinéma. Mais ce n’est pas pour autant un mauvais film, loin s’en faut. Ces trois histoires d’amour malheureuses sont impeccables mais très vieux jeu pour un film du milieu des années 60. Déjà à l’époque c’est une madeleine de Proust plutôt qu’un film actuel. C’est d’ailleurs le dernier film d’Anthony Asquith qui a commencé sa carrière à l’époque du muet en 1928.  Pour sa part, Rattigan a connu son heure gloire dans les années 40 et 50 avec des pièces comme « The Winslow Boy » et « The Browning Version » qui seront d’ailleurs plusieurs fois portées à l’écran (« The Winslow Boy » notamment par Asquith en 1948), mais il est passé de mode depuis le milieu des années 50 et l’arrivée tonitruante des « angry boys ».

Dans le même genre, mais un peu plus poussif, Asquith et Rattigan avaient collaboré sur « The V.I.P.s » l’année précédente, là encore avec un casting en or et de jolis moyens.

Soit, « The Yellow Rolls-Royce » est un clin d’oeil dans le rétroviseur, mais il est fait avec l’élégance et la classe qu’on attend de ces deux maitres. Il serait donc idiot de se refuser ce plaisir, surtout si joliment enrobé.

DVD zone 2 UK. Studio Cornerstone Media (2009). Version originale sans sous-titres