Un thriller méconnu de la Hammer où une adolescente décidée affronte son beau-père, assassin aussi cruel qu’ingénieux
The Snorkel (1958)
(L’homme au masque de verre)
Réalisé par Guy Green
Ecrit par et Peter Myers et Jimmy Sangster d’après le roman d’Anthony Dawson
Avec Peter van Eyck, Mandy Miller, Betta St. John, William Franklyn, Grégoire Aslan,…
Direction de la photographie : Jack Asher / Montage : James Needs / Direction artistique : John Stoll / Musique : Francis Chagrin
Produit par Michael Carreras pour Hammer Film Productions
Crime / Thriller
90mn
UK
Paul (Peter van Eyck) tue sa (très riche) femme dans sa villa italienne et passer passer son meurtre pour un suicide au gaz. Grâce à un masque et un tuba et une cachette secrète, il commet le crime parfait. D’autant que tout le monde croit qu’il était en France au moment des faits. Tout le monde sauf sa belle fille Candy (Mandy Miller), convaincue qu’il a assassiné sa mère, comme son père des années plus tôt. Jean (Betta St. John), son tuteur, l’inspecteur (Grégoire Aslan) et le représentant du consulat britannique Wilson (William Franklyn) pensent qu’elle a perdu la tête. Mais Candy est déterminée à prouver le meurtre.
« The Snorkel » est un thriller et film criminel signé par le fameux studio britannique Hammer. L’année précédente, le studio vient d’inaugurer le cycle d’horreur gothique qui va faire son succès avec « The Curse of Frankenstein » et a enfoncé le clou en 1958 avec « Dracula » et « The Revenge of Frankenstein ». Si le triomphe de ces derniers éclipse le reste de la production hammerienne de cette année-là, il serait dommage d’oublier « The Snorkel », le film de guerre « The Camp on Blood Island » et la comédie « Up the Creek! ».
Même si la Hammer a sorti de nombreux films criminels avant et après, « The Snorkel » est une production assez atypique pour le studio. D’abord le tournage s’est déroulé loin des studios de Bray, en Italie et en France. Ensuite, le héros du film est une héroïne, une adolescente qui décide seule et contre tous de démontrer la culpabilité de l’assassin de sa mère. Candy est une jeune fille déterminée, très loin des héroïnes typiques des productions horrifiques de la Hammer, des victimes ou des psychopathes (souvent hyper sexualisées).
Le film dispose d’un scénario ingénieux traité avec sobriété et efficacité par Guy Green, ancien directeur de la photographie oscarisé pour « Great Expectations » (1948) de David Lean et qui se fera remarqué en tant que réalisateur en 1960 avec « The Angry Silence« . On peut regretter l’ajout d’une dernière scène non prévue dans le scénario pour rendre la fin – et Candy – moins cruelles.
Dans le rôle de Candy, on retrouve (pour la dernière fois sur grand écran) l’enfant star Mandy Miller découverte en 1951 dans la comédie Ealing « The Man in the White Suit » et son plus grand rôle, celle d’une enfant sourde dans le drame « Mandy » (1952). Le méchant de service est incarné par Peter Van Eyck, un acteur allemand anti-fasciste qui ironiquement s’est retrouvé de nombreuses fois a joué des officiers nazis !
Difficile encore aujourd’hui de voir « The Snorkel ». L’éditeur anglais Powerhouse vient toutefois d’en éditer une version de qualité sur blu-ray dans son coffret « Hammer Volume Two ». Mais le film n’est pas disponible à l’unité.
Blu-ray UK. Studio Powerhouse Films, collection Indicator (2019). Inclus dans le coffret « Hammer Volume Two – Criminal Intent ». Tirage limité à 6.000 exemplaires. Version originale avec des sous-titres optionnels. Bonus : livret (28 pages) et interviews vidéo.