Horreur:
Terence Fisher

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5
On 27 août 2019
Last modified:28 septembre 2019

Summary:

Le film mythique qui a inauguré l'horreur gothique à la Hammer. Un monument réalisé par Terence Fisher avec bien entendu Peter Cushing et Christopher Lee !

Le film mythique qui a inauguré l’horreur gothique à la sauce Hammer. Un monument réalisé par Terence Fisher avec bien entendu Peter Cushing et Christopher Lee !

Frankenstein s'est échappé !

The Curse of Frankenstein (1957)

(Frankenstein s’est échappé !)

Réalisé par Terence Fisher

Ecrit par Jimmy Sangster d’après le roman de Mary Shelley

Avec Peter Cushing, Hazel Court, Robert Urquhart, Christopher Lee, Melvyn Hayes,…

Directeur de la photographie : Jack Asher / Production design : Bernard Robinson / Direction artistique : Edward Marshall / Montage : James Needs / Musique : James Bernard

Produit par Anthony Hinds pour Hammer Film Productions

Horreur

82mn

UK

Au XIXe siècle en Suisse, le jeune baron Victor Frankenstein (Melvyn Hayes puis Peter Cushing) se retrouve orphelin à l’âge de 15 ans suite au décès de sa mère. Il s’empresse alors de prendre un tuteur Paul Krempe (Robert Urquhart) afin de lui apprendre les sciences. Ensemble, durant une dizaine d’années il s font des recherches sur la réanimation de créatures mortes. Mais quand ils réussissent à ressusciter le cadavre d’un chien, Frankenstein veut aller plus loin et créer un homme à partir de membres et d’organes récupéré sur des cadavres !

Paul Kemp décide alors d’abandonner les recherches et de quitter Frankenstein. Mais quand il voit que ce dernier a fait venir sa jeune cousine Elizabeth ( Hazel Court), Paul décide de rester jusqu’à ce qu’il arrive à convaincre Elizabeth de partir avec lui. Mais Frankenstein continue seul dans ses recherches et est prêt à faire tout ce qu’il faut pour mener à bien ses expériences, quels que soient les moyens.

« The Curse of Frankenstein » est un film fondateur dans l’histoire du cinéma britannique. Il s’agit du premier film d’horreur gothique de la Hammer, studio fondé avant guerre et qui produisait bien d’autres choses (et continuera à le faire) mais qui grâce à ce coup de maître va entrainer l’âge d’or du gothique britannique et inspirer de nombreuses suites et copies.

Mais pourquoi se lancer alors dans l’horreur gothique ? Bon la Hammer avait déjà fait un tournant vers l’horreur SF en adaptant la première série à succès de la télévision britannique, une mini série sf horrifique diffusée en 1953 et qui fit grand bruit, avec « The Quatermass Xperiment » (1955).

Mais l’opportunité est venue d’un certain Max Rosenberg (futur fondateur de la Amicus qui sera le concurrent direct de la Hammer dans la seconde moitié des années 60). Rosenberg est un Américain installé à Londres et il connait un financier qui travaille alors pour Associated Artists. Cette dernière avait racheté le catalogue Universal (et leurs fameux films de monstres produits dans les années 30). C’est Rosenberg qui propose le deal à la Hammer.

Rosenberg avait déjà travaillé sur un scénario de « Frankenstein », porté à l’écran par James Whale en 1931 avec Boris Karloff dans le rôle du monstre. Mais la Hammer refuse le script et décide d’écrire le scénario en interne.

La mission d’adapter le roman de Mary Shelley fut confiée à Jimmy Sangster qui venait de signer son premier scénario pour la Hammer, sorti un an avant, le film de SF horrifique « X the Unknown » (1956). Pour la réalisation la Hammer porte son choix sur quelqu’un qui avait déjà travaillé pour eux sur de petits films noirs dans la première moitié des années 50, un certain Terrence Fisher. Pour ce qui est du casting, Peter Cushing et Christopher Lee font alors leurs premiers pas chez la Hammer. Ce que ce joli monde ne sait pas encore c’est que le triomphe commercial et l’aversion des critiques pour « The Curse of Frankenstein » va engendrer un sous-genre dont ils seront à jamais les incarnations ! Ce n’était que le début et « Dracula« , signé par les mêmes, va enfoncer sinon le pieu, au moins le clou, un an plus tard !

Evidemment la qualité des productions de la Hammer doit aussi à Anthony Hinds (production), Jack Asher (photographie), Bernard Robinson (production designer) ou encore James Bernard (musique). Autant de noms qui sont inséparables de la légende Hammer.

Le film doit également beaucoup à la qualité de ses interprètes. Peter Cushing, qui était déjà bien installé dans le cinéma britannique, apporte tout le classicisme et la précision dont il est capable. Il est juste parfait. Christopher Lee, à l’époque abonné aux petits rôles et desservi par sa taille (1m96), joue ici donc le monstre et se retrouve ainsi dans un rôle où il est très maquillé (maquillage qui rend mieux à l’écran que sur les photos je tiens à le préciser) et où il ne profère aucun dialogue. Sa présence est remarquable mais évidemment le rôle qui va le révéler va venir l’année suivante avec « Dracula ». Pour la petite histoire, ce n’était pas la première fois que Cushing et Lee jouaient dans le même film (ce qu’ils feront en tout 24 fois !). L’honneur revient à… « Hamlet » (1948) de Laurence Olivier (avec Lee dans un rôle non parlant encore une fois – il s’agissait d’une simple figuration).

Dans le rôle de la fiancée du baron, on retrouve Hazel Court, vue précédemment dans l’inénarrable « Devil Girl from Mars » (1954). Elle jouera à nouveau pour la Hammer dans le mineur « The Man Who Could Cheat Death » (1959) , avant de s’exiler aux USA où elle tourne notamment dans quelques classiques de Roger Corman : « Premature Burial » (1962), « The Raven » (1963) ou encore « The Masque of the Red Death » (1964).

Bizarrement avec toutes les rééditions françaises des films de la Hammer, notamment chez ESC ou Elephant Films, à date d’août 2019 « The Curse of Frankenstein » n’est pas trouvable en France en blu-ray et l’édition DVD date de 2002. J’ai personnellement vu le film dans l’édition combo blu-ray/DVD UK (Lionsgate Home Entertainment, 2012). La copie du film est tout juste correcte (les fans de remastering ultra HD peuvent passer leur chemin) mais l’édition se démarque par le retour d’une séquence perdue (le gros plan sur l’oeil) et ses nombreux bonus (sans sous-titres anglais par contre contrairement au film lui-même. Un blu-ray (avec copie restaurée ?) devrait bien arriver chez nous un jour. Patience.

Combo UK blu-ray/2 DVDs. Studio Lionsgate Home Entertainment (2013). Film en version originale avec sous-titres optionnels en anglais. Bonus non sous-titrés.