L’une des rares apparitions sur grand écran d’un monument de la comédie britannique Tony Hancock. Une satire du milieu de l’art pas très subtile mais suffisamment drôle et colorée pour qu’on passe un bon moment !

The Rebel (1961)

Réalisé par Robert Day

Ecrit par Alan Simpson et Ray Galton

Avec Tony Hancock, George Sanders, Paul Massie, Margit Saad, Grégoire Aslan, Dennis Price, Irene Handl, John Le Mesurier, Nanette Newman,…

Direction de la photographie : Gilbert Taylor / Direction artistique : Robert Jones / Montage : Richard Best / Musique : Frank Cordell

Produit par W.A. Whittaker pour Associated British Picture Corporation (ABPC)

Comédie

105mn

UK

‘Vous n’êtes pas l’un de ces jeunes hommes en colère ? » demande inquiet son responsable de bureau (John Le Mesurier) à Anthony Hancock, son employé qui dessine des caricatures de ses collègues au lieu de remplir ses cahiers de comptabilité. On est en 1961 et depuis quelques années le cinéma britannique est dépoussiéré par sa nouvelle vague aux revendications sociales portées initialement par des dramaturges et écrivains qualifiés par les critiques débordant de désapprobation de jeunes hommes en colère (the Angry Young Men).

Non, nous ne sommes donc pas ici dans un film de la nouvelle vague mais dans une satire du monde artistique des années 50. Anthony Hanckok (joué par l’acteur du même nom) est un comptable qui travaille pour une grosse firme londonienne. Mais il n’en peut plus de son train train quotidien, craque et suite à l’incompréhension de la logeuse qui refuse de voir un vulgaire artiste vivre chez elle, il décide devant tant d’incompréhension de se rendre à Paris accompagné de sa dernière création, une statue de nymphe d’un genre un peu particulier. Malheureusement la nymphe sera décapitée puis noyée lors du transport et il arrive à Paris seul et sans le sous. La rencontre de jeunes artistes torturés, dont un autre peintre anglais Paul (Paul Massie) l’introduit dans le fabuleux monde artistique parisien où ses élucubrations incompréhensibles sur l’art et ses toiles infantiles le font passer pour un génie maudit. Il y rencontrera notamment une secte existentialiste menée par Jim Smith (Denis Price) et un critique d’art richissime Sir Charles Brewer (George Sanders) qui méprend le travail de Paul pour le sien ! Mais après tout, pourquoi pas, le génie ne remplit pas un ventre vide !

A moins que vous soyez féru de comédie britannique, vous n’avez peut-être jamais entendu de Tony Hancock, figure mythique de la radio britannique avec «  »Hancock’s Half Hour » de 1954 à 59, ce qui lui vaudra de poursuivre sa carrière à la télévision et au cinéma. Malheureusement, dépressif et miné par l’alcool, il se suicide en 1968. Il tournera seulement deux films en tête d’affiche dont le premier, « The Rebel », une comédie ambitieuse, en couleurs (c’était encore assez rare à l’époque pour des comédies et la première fois que ses fans pouvaient le voir sur grand écran et en couleurs – comme le mentionne l’affiche anglaise du film), filmée en partie à Paris et dotée d’un casting cinq étoiles.

Au scénario, Hancock retrouve le duo de scénaristes qui ont fait son succès à la radio, Alan Simpson et Ray Galton. La réalisation est confiée à Robert Day, un réalisateur protéiforme et prolifique qui a touché à tout, mais à montré dès ses débuts un talent certain pour la comédie (« The Green Man » en 1956).

Avec tous les talents qu’il regroupe, « The Rebel » aurait dû être un classique de la comédie. Ce n’est pas vraiment le cas car comme on le sait, en comédie plus que dans tout autre genre, la formule magique est très difficile à obtenir, d’autant plus quand il s’agit de porter sur grand écran une recette qui a si bien marchée ailleurs. Reste que la satire du monde de l’art, si elle est chaussée de gros sabots, est très distrayante et « colorée ». Et Hancock s’en donne à coeur joie, difficile de faire la fine bouche !

Blu-ray UK. SutioCanal, collection « Classic Vintage ». Version originale sous-titrée en anglais. Bonus : « An Irrepressible Streak: Paul Merton on The Rebel »,  « A Definitive Comedian: Diane Morgan on Tony Hancock », Commentaire audio avec Paul Merton et les scénaristes Ray Galton et Alan Simpson