Horreur / Drame / Romance / Musical:
Terrence Fisher et Anthony Hinds

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4
On 13 décembre 2022
Last modified:13 décembre 2022

Summary:

Avec ce remake du Fantôme de l'Opéra, la Hammer signe l'un de ses plus beaux films gothiques mais où l'horreur est secondaire

Avec ce remake du Fantôme de l’Opéra, la Hammer signe l’un de ses plus beaux films gothiques mais où l’horreur est secondaire

The Phantom of the Opera (1962)

(Le fantôme de l’opéra)

Réalisé par Terence Fisher

Ecrit par Anthony Hinds d’après Gaston Leroux

Avec Herbert Lom, Heather Sears, Michael Gough, Thorley Walters, Edward de Souza, Harold Goodwin, Patrick Troughton, Miles Malleson, Martin Miller,…

Directeur de la photographie : Arthur Grant / Production design : Bernard Robinson / Direction artistique : Don Mingaye / Musique : Edwin Astley

Produit par Anthony Hinds pour Hammer Films

Horreur / Drame / Romance / Musique

84mn

UK

Suite à un « suicide » en pleine représentation, l’opéra « Janne d’Arc » de Lord Ambrose D’Arcy (Michael Gough) est mis en pause, d’autant que la chanteuse star a décidé de plier bagage. Alors que le producteur Harry Hunter (Edward de Souza) pense avoir trouvé sa remplaçante, la jeune Christine (Heather Sears), Lord d’Arcy s’y oppose pour une simple raison : elle a refusé de coucher avec lui ! Alors que l’ambiance dans les coulisses vire au vinaigre, un fantôme (Herbert Lom) semble bien décidé à ce que l’opéra quitte définitivement les planches.

Après le triomphe de « The Curse of Frankenstein » (1957), la Hammer exploite à fond le catalogue de la Paramount dans sa série de remakes de films d’horreur gothique en Technicolor flamboyant. Voici donc le remake de « The Phantom of the Opera » (1925) avec Lon Chaney.

C’est suite à une visite de la star Cary Grant dans les bureaux de la Hammer que le producteur Anthony Hinds proposa d’adapter « The Phantom of the Opera » pour Grant. Il écrit lui-même le scénario sous le pseudonyme de John Elder, mais alors que le script est prêt et les dates de production décidées, Grant a disparu. Il sera remplacé à l’écran par Edward de Souza, et ce malgré l’intérêt formulé par Christopher Lee, l’un des acteurs maison, pour le rôle.

« The Phantom of the Opera » n’est pas le plus connu des Hammer gothiques. Il faut dire qu’on est assez loin de Frankenstein et de Dracula ou même de la version avec Lon Chaney. L’horreur est ici secondaire. Nous avons ici affaire à la fois à une romance (entre la jeune chanteuse et le producteur), un drame humain (le « monstre » est un compositeur génial dont on a volé l’oeuvre, défiguré mais qui ne commet aucun meurtre) et un musical (avec de beaux morceaux d’opéra composés pour l’occasion par  Edwin Astley). Sans parler de morceaux de comédie (les licenciements à répétition du personnel travaillant sur l’opéra).

Atypique, « The Phantom of the Opera » l’est aussi par son casting. Ici pas de Peter Cushing, ni de Christopher Lee. Hammer recrute pour le rôle du monstre Herbert Lom, habitué aux productions plus classiques, Edward de Souza connu à l’époque pour ses rôles à la télévision britannique ou la jeune actrice Heather Sears qui avait emporté un BAFTA pour « The Story of Esther Costello » en 1957. Seul retour parmi les habitués de la Hammer en tête d’affiche, John Hough, qui avait joué Arthur dans « Dracula » mais qui ici joue magnifiquement le rôle de l’aristocrate détestable Lord Ambrose D’Arcy, véritable méchant de l’histoire.

Par contre on retrouve le plus grand réalisateur de la Hammer, Terence Fisher, aux commandes. Celui-ci fait encore une fois des miracles avec une mise en scène classieuse et utilisant au mieux les capacités de chacun et des budgets toujours limités.

Cette fois-ci les critiques britanniques reprochèrent non pas les outrances de la Hammer mais le manque d’horreur comparé au film original avec Lon Cheney. Si on peut en effet reprocher une chose au film c’est le masque un peu trop basique porté par Herbert Lom. Mais la prestation de Cheney et son maquillage le rendent inégalable. Le film fonctionna bien au box office anglais et américain et permit à la Hammer de re-signer avec Universal Pictures pour une poignée de films.

Aujourd’hui, on ne peut que regretter que « The Phantom of the Opera » version Hammer, ne soit pas plus connu, car en terme de réussite artistique il n’a rien à envier aux meilleurs films gothiques produits par la firme.

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