Review of: The Night Digger
Drame / Thriller:
Alastair Reid

Reviewed by:
Rating:
4
On 4 décembre 2020
Last modified:4 décembre 2020

Summary:

Une ambiance malsaine parfaitement maitrisée, un casting porté par Patricia Neale et Pamela Brown. Aujourd'hui encore la moralité trouble de cette histoire fait son effet

Une ambiance malsaine parfaitement maitrisée, un casting porté par Patricia Neale et Pamela Brown. Aujourd’hui encore la moralité trouble de cette histoire fait son effet

The Night Digger (1971)

Réalisé par Alastair Reid

Ecrit par Roald Dahl d’après le roman de Joy Cowley

Avec Patricia Neal, Pamela Brown, Nicholas Clay, Graham Crowden,,…

Direction de la photographie : Alex Thomson / Direction artistique : Anthony Pratt / Montage : John Bloom / Musique : Bernard Herrmann

Produit par Alan D. Courtney et Alan D. Courtney

Thriller / Drame

97mn

UK

La pluie battante s’écrase contre la fenêtre. L’intérieur d’un hôpital. Une jeune femme tente de lire un texte avec peine. Elle est aidée par une femme plus âgée Maura (Patricia Neal). A travers la porte vitrée, un docteur les regarde. Une fois que Maura a finit, ils échangent dans le couloir. Le docteur la félicite et l’empresse d’accepter un poste à plein temps pour s’occuper des victimes d’AVC, mais Maura refuse car elle doit s’occuper de sa mère. « Vous ne devez rien à votre mère – Elle m’a recueilli pendant 5 ans – C’était il y a 20 ans ». Maura rente en bus chez elle dans une vielle villa bourgeoise en dehors de la ville, délabrée.

A peine a-t-elle franchie le seuil que sa mère Edith (Pamela Brown) l’interpelle. Elle est en retard. Sans prendre le temps d’enlever son manteau, après un passage rapide dans sa chambre, où elle replace un carton afin de colmater une vitre manquante, Maura va voir sa mère qui lit un livre en braille. Quand Edith apprend que Maura a reçu une proposition de travail à temps complet, elle fait un malaise.

Sur la route, un jeune homme en moto se bat contre la pluie. Quelqu’un sonne à la porte. C’est un ami, Mr Bolton (Graham Crowden) qui vient dire que finalement son neveu ne viendra pas s’occuper du jardin contre gîte et couvert. Edith est très déçue et suite à un malentendu en discutant avec Mr Bolton, pense que le pasteur va se faire opérer pour changer de sexe ! Vraiment, la vie ne lui épargne rien !

Le lendemain matin, le jeune homme en moto, Bill (Nicholas Clay) débarque car il a entendu qu’Edith et Maura cherchent un jardinier. Maura ne veut pas en entendre parler, mais Edith décide de l’accepter et de lui donner la chambre de sa fille.

Le début de « The Night Digger » pose l’ambiance. Edith a adopté Maura quand elle avait 15 ans et depuis celle-ci s’occupe de sa mère adoptive aveugle dans cette vaste demeure qui tombe en ruine. Le jeune homme mystérieux va bien entendu rompre cet équilibre si fragile.

La réalisation d’Alastair Reid, formé à la télévision et qui avait tourné deux ans auparavant son premier film « Baby Love » (1969), est assurée. Il sait parfaitement utiliser le décor de la grande maison décatie, ses trois interprètes principaux et la musique du grand Bernard Herrmann pour créer une ambiance malsaine.

L’histoire demeure moralement dérangeante aujourd’hui (je ne vous dirai pas pourquoi ça en dirait trop sur l’intrigue). Le scénario, basé sur un roman de l’écrivaine néo-zélandaise Joy Cowley, est signé par l’écrivain gallois Roald Dahl, ancien pilote de chasse et espion,… Poussé à l’écriture par C. S. Forester, il signera beaucoup de nouvelles pour adultes, plusieurs qui seront adaptées par Hitchcock dans sa série télé. Mais aujourd’hui on se souvient surtout de lui pour ses romans pour enfants, souvent cruels, et portés à l’écran à de multiples reprises : « Charlie et la chocolaterie », « James et la pêche géante » ou encore « Les sorcières » (portée à l’écran par Nicolas Roeg en 1990, « The Witches« ).

Ici Dahl adapte l’histoire du livre de Joy Cowley pour y glisser des références à l’histoire personnelle de sa femme, l’actrice américaine Patricia Neal, qui joue donc ici le rôle principal. En 1965, Patricia Neale alors enceinte, avait souffert de crise d’anévrisme et avait dû être ré-apprendre à parler et à marcher. « The Night Digger » était seulement son deuxième depuis l’accident.

Dans le rôle de la mère adoptive de Maura, on retrouve la londonienne Pamela Brown, qui a joué sur les planches aussi bien à l’Old Vic qu’à Broadway. Elle fut l’une des actrices régulières de Michael Powell et d’Emeric Pressburger à qui elle doit sa première apparition à l’écran dans « One of Our Aircraft Is Missing » (1942). Elle fera à nouveau deux films avec eux et deviendra également la compagne de Powell jusqu’à sa mort en 1975.

Dans le rôle du jeune homme à la moto, Nicholas Clay bénéficie d’un « introducing credit » mais avait déjà bien roulé sa bosse sur scène, à la télé et décroché un petit rôle dans « The Damned » (1963). Il est ici excellent même s’il ne décrochera que peu de rôles marquant au cinéma. Notons quand même le rôle principal dans « The Darwin Adventure » (1972) ou celui de Lancelot dans « Excalibur » (1981) ou encore de l’amant dans la version signée Just Jaeckin de « Lady Chatterley’s Lover » (1981).

Un peu oublié aujourd’hui, « The Night Digger » a bénéficié quand même d’une sortie DVD en France dans la collection « Les Trésors Warner – Collection Ecrivains à Hollywood ». Même si les deux producteurs sont américains et le film est co-produit par MGM British, on peut difficilement parler d’un film hollywoodien pour autant, mais bon…

DVD zone 2 FR. Studio Warner (2014). « Les Trésors Warner – Collection Ecrivains à Hollywood »  Version originale avec des sous-titres français. Aucun bonus