« The league of gentlemen » est un bon film de hold-up made in UK, rondement mené avec ce qu’il faut d’humour, de camaraderie et d’action.
The league of gentlemen (1960)
(Hold-up à Londres)
Réalisé par Basil Dearden
Ecrit par Bryan Forbes d’après le livre de John Boland
Avec Jack Hawkins, Nigel Patrick, Roger Livesey, Richard Attenborough…
Directeur de la photographie : Arthur Ibbetson
Produit par Allied Film Makers (AFM)
Durée 116 mn
UK
Crime
Récemment mis a la retraite de force, le lieutenant-colonel Hyde (Jack Hawkins) décide de se venger et réunit sept officiers renvoyés de l’armée et en fort besoin d’argent pour commettre un casse. Après tout quel meilleur casting pour réussir un bon hold-up que des ex militaires formés à la discipline mais qui n’ont pas un sens de la moralité trop aiguë ? Hyde décide donc de conduire son projet comme une véritable organisation militaire.
« The league of gentlemen » est un bon film de hold-up rondement mené avec ce qu’il faut d’ humour, de camaraderie et d’action. Une formule aujourd’hui bien connue dont l’une des dernières incarnations en date est le fameux « Ocean’s Eleven » (2001) et ses deux suites toutes signées Steven Soderbergh.
Soit le hold-up en lui-même est plutôt anecdotique (difficile de saisir en quoi l’idée de Hyde est si brillante) et la scène proprement dite expédiée en quelques minutes, mais tout l’intérêt du film réside dans les personnages (superbe casting!). Les complices de Hyde nous sont présentés au tout début du film (où chacun reçoit une enveloppe du colonel contenant un livre sensé décrire le hold-up idéal, une moitié de billet de cinq livres et une invitation à dîner) et rapidement on se prend de sympathie pour ce groupe de braves gars un peu truands.
En 1960, les films de hold-up n’étaient pas vraiment à la mode outre manche et les deux principaux films de l’époque qui s’inscrivent dans ce genre sont des comédies Ealing : The lavender hill mob (1951) et The Ladykillers (1955).
Si comme dans ces deux films Ealing, l’aventure se terminera mal pour les malfaiteurs (morale oblige), notons qu’ici on nous présente des figures de truands qui emportent la sympathie, des ex militaires qui ont tous quelque chose à se reprocher, mais qui se sont battus pour leur pays, et qui grâce au hold up, espèrent retrouver une place dans la société (et dans certains cas planter leur femme!).
A noter deux petits caméos d’acteurs connus : Oliver Reed (qui joue un jeune homme efféminé qui cherche le cours d’art dramatique) et Deborah Kerr dans le rôle de la femme de Hyde mais qu’on ne voit qu’en peinture (la même toile qui a été utilisée dans « The Life and Death of Colonel Blimp » de Michael Powell). Quand l’un de ses complices demande à Hyde si sa femme est toujours vivante, il dit en passant devant la toile :
J’ai le regret de dire que la salope se porte de mieux en mieux chaque jour.
Deborah Kerr a dû apprécier !
Le réalisateur Basil Dearden a beaucoup travaillé dans la comédie (tournant plusieurs films avec Will Hay au début de sa carrière) et a signé nombre de films au ton léger (à la fin de sa carrière il signera quelques épisodes de « Persuaders » / »Amicalement Vôtre »), néanmoins il a signé l’une de ses oeuvres les plus intéressantes juste après « The league of gentlemen » : « Victim » (1961), un drame qui dénonce la situation des homosexuels en Grande-Bretagne, avec Dirk Bogarde dans le rôle principal.
DVD Network. Zone 2 UK. Version anglaise. Aucun sous titres.
Disponible également dans le coffret « Basil Dearden : London underground » publié par Criterion avec des sous titres anglais.
Je sens qu’on va bien s’amuser…