Un film d’horreur adapté de Bram Stoker et réalisé par Ken Russell ? Malheureusement le résultat vire vers le grotesque

L

The Lair of the White Worm (1988)

(Le repaire du ver blanc)

Réalisé par Ken Russell

Ecrit par Ken Russell d’après le roman de Bram Stoker

Avec Amanda Donohoe, Hugh Grant, Peter Capaldi, Sammi Davis, Catherine Oxenberg,…

Direction de la photographie : Dick Bush / Direction artistique : John Ralph / Montage : Peter Davies / Musique : Stanislas Syrewicz

Produit par Ken Russell

Horreur

93mn

UK

Deux soeurs orphelines, Eve (Catherine Oxenberg) et Mary (Sammi Davis) accueillent un jeune archéologue écossais Angus (Peter Capaldi). Celui-ci entreprend des fouilles dans leur jardin et découvre des ruines datant de l’ère romaine mais surtout une tête de ce qui semble être un dinosaure. Cette découverte intrigue Lord James d’Ampton (Hugh Grant), jeune propriétaire du terrain où les deux soeurs habitent. Mais quand il veut voir la tête, celle-ci a déjà disparu, récupérée par la mystérieuse Lady Sylvia (Amanda Donohoe).

Bram Stoker n’est pas l’auteur d’une seule oeuvre, le fameux « Dracula ». Il a écrit une petite dizaine de romans, plusieurs appartenant au genre horrifique. Parmi ceux-ci, son dernier roman, publié en 1911, un an avant sa mort « The Lair of the White Worm », livre peu aimé qui est loin d’avoir eu la reconnaissance de son « Dracula ». D’ailleurs l’adaptation cinématographique, très libre, de Kevin Russell, est à ma connaissance la seule ayant vu le jour.

L’action de « The Lair of the White Worm » se déroule de nos jours et Ken Russell qui avait touché deux ans auparavant à l’horreur gothique avec le bien nommé « Gothic » est ici en terrain connu. On attend l’exubérance et l’excentricité de Russell pour sublimer cette histoire un peu ridicule de serpent géant et de femme très fatale. Mais le résultat est pour le moins décevant. Ken Russel sombre ici souvent dans le ridicule et il n’est pas aidé par des interprétations limites des deux héroïnes blondes, ni par les effets visuels « numériques » qui ont extrêmement mal vieillis (mais bon c’est un film de… 1988). On se demande si Russell ne voulait pas signer une comédie horrifique (Angus jouant de la cornemuse en kilt pour charmer les serpents et la psychologie adolescente des personnages principaux va dans ce sens). Russell nous livre-t-il une parodie des films d’horreur pour ado typiques des années 80 ? J’ai tendance à le croire. On a parfois l’impression de regarder un épisode de Scooby-Doo classé X. Mais personnellement j’ai trouvé le résultat peu convaincant, ni très horrifique, ni très drôle et réalisé sans grande conviction.

En 1988, Ken Russell sort deux films et un documentaire pour la télé. Peut-être un peu trop pour une seule année, et on comprend qu’avec cet emploi du temps « The Lair of the White Worm » semble un peu bâclé. Dommage.

Le casting est pourtant alléchant. Russel recrute les services de Hugh Grant, découvert l’année précédente dans « Maurice » de James Ivory. Amanda Donohe avait fait la tête d’affiche dans « Castaway » (1986) de Nicolas Roeg aux côtés d’Oliver Reed. Quant à Peter Capaldi il avait joué dans l’un des triomphes de 1984 « Local Hero » de Bill Forsyth. Bref un trio de jeunes acteurs prometteurs mais pas ici à leur avantage.

En France, on doit se contenter d’un DVD de 2002 dont il semble manquer quelques minutes. Je n’ai pas ce DVD donc je ne peux pas vérifier.