Une fille, une moto, l’amour,… Badaboum ! Faithfull est superbe, Cardiff est dans un trip hallucinogène. Hypnotisant !
The Girl On the Motorcycle (1968)
(La motocyclette)
Réalisé par Jack Cardiff
Ecrit par Ronald Duncan d’après le roman d’André Pieyre de Mandiargues
Avec Marianne Faithfull, Alain Delon, Roger Mutton,….
Directeur de la photographie : Jack Cardiff
Produit par Adel Productions, Mid-Atlantic Film (Holdings), Ares Production
Romance
91 Mn
UK / France
Rebecca (Marianne Faithfull) est fiancée à Raymond, un professeur de collège sans personnalité (Roger Mutton). Mais quand elle rencontre le beau et ténébreux universitaire Daniel (Alain Delon) elle est fascinée malgré elle. Pour tenter de se protéger de Daniel, elle avance son mariage avec Raymond. Mais comme cadeau de mariage, Daniel lui offre une superbe Harley Davidson. Moto qu’elle va utiliser pour s’échapper de sa vie morne et aller rejoindre Daniel en Allemagne.
Vous l’aurez deviné, le scénario de « The Girl on The Motorcycle » ne casse pas des briques.
Mais la mise en scène sous hallucinogène de Jack Cardiff est quasi expérimentale, et c’est finalement ce qui évite au film de ressembler aux légendaires films érotiques du dimanche soir sur M6. Pour info, l’intrigue est tirée d’un roman d’André Paul Édouard Pieyre de Mandiargues, surréaliste et collectionneur de pornographie (ah c’est donc ça !).
Jack Cardiff est bien entendu un directeur de la photographie légendaire, le Dieu du Technicolor (« Les chaussons rouges » et « Le Narcisse noir » pour Powell et Pressburger c’est lui !), mais en tant que réalisateur son film le plus célèbre reste « Sons and Lovers » (1960) un film en noir et blanc adapté du roman de D.H. Lawrence qui lui a valu une nomination aux Oscars.
Parmi la dizaine de films qu’il a réalisé, deux sont de vrais OFNIs (objets filmiques non identifiés) : ce « The girl on the motocycle » (1968) et « Mutations » (1974). La séquence de rêve qui ouvre « The girl… » donne le ton. Surimpressions, négatif saturé aux couleurs criardes,… Comme on dit « je ne sais pas ce qu’il a fumé mais ça devait être de la bonne » !
Marianne Faithfull est sublime mais elle avait probablement le même fournisseur. Il faut dire que Jack Cardiff a eu la bonne idée de lui demander d’avoir l’air de prendre son pied à chaque fois qu’elle est sur sa moto, et qu’elle y passe bien la moitié du film. Alors évidemment ça lui donne un air un peu (ahem) particulier. Surtout qu’à la fin, on ne la retient plus !
Les deux personnages principaux sont donc Rebecca et sa moto. On la verrait bien chanter le tube de Gainsbourg écrit pour Bardot (« Je n’ai besoin de personne… »), mais je préfère Faithfull finalement. De leur côté, le personnage du mari (Roger Mutton) et celui de l’amant (Alain Delon forcément !) ne sont que des pantins face aux interrogations et au mal de vivre de cette jeune femme torturée qui ne veut pas se ranger.
La magie est qu’on frôle le ridicule plusieurs fois (voire que l’on s’y vautre – c’est selon chacun), et pourtant il se dégage de « The girl on the motorcycle » un charme quasi hypnotique. Vous ne me ferez pas dire qu’il s’agit d’un mauvais film. Que nenni. Peut-être j’aime trop Cardiff ou alors c’est l’effet Marianne, je ne sais pas, mais cette femme, cette moto, mmh quel style.
DVD zone 2 FR. Studio Artus Films (2013). Version originale sous-titrée en français.