Comédie / Horreur:
Robert Fuest

Reviewed by:
Rating:
4
On 25 novembre 2021
Last modified:26 novembre 2021

Summary:

Une comédie horrifique baroque avec Vincent Price dans l'un de ses rôles européens les plus célèbres de l'ingénieux et macabre Dr. Phibes

Une comédie horrifique baroque avec Vincent Price dans l’un de ses rôles européens les plus célèbres de l’ingénieux et macabre Dr. Phibes

The Abominable Dr. Phibes (1971)

(L’Abominable Docteur Phibes)

Réalisé par Robert Fuest

Ecrit par James Whiton et William Goldstein

Avec Vincent Price, Joseph Cotten, Virginia North, Peter Jeffrey,…

Direction de la photographie : Norman Warwick / Direction artistique : Bernard Reeves / Montage : Tristam Cones / Musique : Basil Kirchin

Produit par Ronald Dunas et Louis M. Heyward pour AIP

Tourné aux studios Elstree EMI-MGM

Comédie / Horreur

95mn

UK

L’inspecteur Trout (Peter Jeffrey) est bien embêté. Plusieurs médecins meurent de façon non conventionnelle, dévorés par des abeilles, des chauves souris,… Rapidement, il constate cependant que toutes ces victimes ont un rapport, ils ont travaillé avec le Dr Vesalius (Joseph Cotten). D’après ce dernier, ils n’ont travaillé qu’une fois tous ensembles, pour l’opération ratée d’une certaine Victoria Phibes. Reste que le mari de cette dernière est mort. Mais alors qui est le coupable qui a l’idée de reproduire des meurtres inspirés par les dix plaies d’Egypte ?

Le scénario de Dr Phibes est imaginé par deux Américains, James Whiton et William Goldstein, qui proposent leur scénario à AIP (American International Pictures).  AIP voit là un rôle en or pour leur star sous contrat, Vincent Price, et ce dernier, pas très chaud au départ pour rempiler sur un énième film d’horreur au scénario douteux, manque de refuser avant de lire le scénario et de se laisser séduire.

A l’époque AIP fait travailler Price en Angleterre où il a tourner pour eux « The Oblong Box » (1969) et « Cry of the Banshee » (1970) quand il n’allait pas faire un petit tour chez Amicus (« Scream and Scream Again« , 1970) où chez Tigon en co-production avec AIP (« Witchfinder General« , 1968).

AIP confie la réalisation à Robert Fuest, ancien designer/directeur artistique qui a travaillé notamment sur « The Avengers » (Chapeau melon et bottes de cuir) au design mais aussi à la réalisation. Il avait même depuis tâté à l’horreur avec l’excellent « And Soon the Darkness » (1970). Fuest retravaille le scénario original (avec quelques conseils de Brian Clemens, tête pensante de « The Avengers ») et y introduit une bonne dose d’humour et situe le repère de l’odieux Dr (en théologie !) dans des décors flamboyants entre art déco et art nouveau.

Le résultat est pour le moins peu orthodoxe et on se rapproche beaucoup de « The Avengers » avec le sens du design et des couleurs flashy ainsi que l’humour pince sans rire même dans les situations les plus macabres. Vincent Price, privé de voix (le Dr Phibes parle via un gramophone) et le visage figé derrière un masque, s’en donne à coeur joie en en faisant des tonnes. Un type de rôle, plus grand que nature et volontairement excessif, qu’il reprendra par la suite avec la même réussite dans « Theater of Blood » (1973).

Aux côtés de Vincent Price, on a droit à du beau monde. L’ex fidèle collaborateur d’Orson Welles, Joseph Cotton, est de la partie. Et dans les seconds rôles, on a droit à Terry-Thomas (l’une des victimes) et bien sûr à Peter Jeffrey, second rôle célèbre du cinéma britannique. Sans oublier John Laurie, Hugh Griffith,… Petit bonus, si on ne la voit qu’en photo ou étendue morte à la fin du film, comment ne pas noter la présence de Caroline Munro (l’une des Hammer girls les plus célèbres).

Si les responsables d’AIP sont un peu dubitatifs sur le résultat obtenu, eux qui attendaient un film d’horreur plus traditionnel, le film fait un carton aussi bien auprès des critiques que du public et deviendra l’un des plus gros succès de la société de production. Sans surprise, une suite est mise en chantier dans la foulée avec la même équipe sous le nom de « Dr. Phibes Rises Again » (1972).

Combo blu-ray/DVD Livret FR. Studio ESC, collection British Terrors (2020). Version originale sous-titrée en français et version française. Bonus : livret de 16 pages par Marc Toullec, entretien avec Pascal Françaix (53mn)