Une romance qui a pour originalité de se dérouler dans le département de codage des services secrets britanniques durant les swinging sixties !

Sebastian (1968)

(Les filles du code secret)

Réalisé par David Greene

Ecrit par Gerald Vaughan-Hughes d’après une histoire de Leo Marks

Avec Dirk Bogarde, Susannah York, Lilli Palmer, John Gielgud, Janet Munro, Nigel Davenport, Donald Sutherland…

Direction de la photographie : Gerry Fisher / Direction artistique : Fred Carter / Montage : Brian Smedley-Aston / Musique : Jerry Goldsmith

Produit par Michael Powell, Gerry Fisher et Herbert Brodkin pour Maccius

Tourné aux stdiso de Twickenham

Drame/romance/Thriller

100mn

UK

Sebastian (Dirk Bogarde) dirige le département de codage des services secrets britanniques. Il est à la tête d’une équipe composée d’une centaine de jeunes femmes choisies pour leur rapidité d’esprit et leur capacité logique. Mais dans la dernière fournée, Sebastian finit par tomber sous le charme de Rebecca Howard (Susannah York).

Le concept de « Sebastian » est original. Voici une espèce de comédie romantique dans le milieu du codage avec un ton très swinging sixties ! Avouez que vous ne saviez pas que ça existait. Moi non plus avant de voir le film, j’avoue. « Sebastian » est un film largement oublié aujourd’hui, et il ne semble pas exister en édition DVD digne de ce nom (à fin novembre 2017).

C’est fort dommage parce que ce film étrange, qui hésite constamment entre comédie romantique, thriller et Dieu sait quoi, vaut le coup d’oeil. C’est une incursion originale dans les couloirs des services secrets. Et c’est votre seule chance (à ma connaissance) de voir Dirk Bogarde sous LSD !

On ne sera guère étonné d’apprendre que cette histoire est basée sur une idée de Leo Marx qui a été pendant la guerre responsable du département de codage et de sécurité pour le Special Operations Executive (SOE) et à la tête d’une équipe composée de 400 femmes. Egalement scénariste, il a signé notamment « Peeping Tom » pour Michael Powell et « Twisted Nerve » (1968) pour Roy Boulting. C’est d’ailleurs Powell qui co-produit « Sebastian ». Le scénario a lui été écrit par Gerald Vaughan-Hughes qui a beaucoup travaillé à la télévision mais dont le deuxième et dernier crédit au cinéma est pour avoir signer le scénario de l’excellent premier film de Ridley Scott, The Duellists (1977).

Le casting est exceptionnel avec Dirk Bogarde et Susannah York dans les rôles principaux. Autour d’eux on retrouve Lili Palmer, Sir John Gileguld ou encore Nigel Davenport.

Originaire de Manchester, le réalisateur David Greene est un touche à tout (il a d’abord été journaliste pendant les années 30) puis essentiellement un homme de télévision (au Canada, au UK et aux USA). Il a signé une petite dizaine de films dans les années 60-70.

Espérons que « Sebastian » aura en tout cas droit à un jour à une édition digne de ce nom. A défaut d’être un grand film, c’est une bizarreté divertissante, c’est déjà pas si mal. Si le personnage de Sebastian, véritable génie mais piètre être humain (à l’image d’un Sherlock Holmes), avait été mieux exploité, et si le scénariste de cet OFNI s’était décidé de ce qu’il voulait faire exactement, ça aurait même pu être un sacré film !