Review of: Prey
Horreur / SF:
Norman J. Warren

Reviewed by:
Rating:
4
On 27 novembre 2020
Last modified:6 décembre 2020

Summary:

Un film d'horreur/SF au budget minuscule mais plutôt bien fichu où un trio improbable s'affronte. Deux monstres, une jeune femme naïve, qui va gagner ?

Un film d’horreur/SF au budget minuscule mais plutôt bien fichu où un trio improbable s’affronte. Deux monstres, une jeune femme naïve, qui va gagner ?

Prey (1977)

(Le zombie venu d’ailleurs)

Réalisé par Norman J. Warren

Ecrit par Max Cuff d’après une histoire de Quinn Donoghue

Avec Barry Stokes, Sally Faulkner, Glory Annen,…

Direction de la photographie : Derek V. Browne / Direction artistique : Hayden Pearce / Montage : Alan Jones / Musique : Ivor Slaney

Produit par Terry Marcel et David Wimbury

Science-Fiction / Horreur

UK

Ecran noir. La voix de Kator (Barry Stokes). Il annonce qu’il est en orbite. Le vaisseau commandant lui ordonne de poursuivre sa mission. Dans son lit, une jeune femme, Jessica (Glory Annen) se réveille soudainement à cause du bruit et de la lumière qui provient de l’extérieur. Elle se dirige vers la fenêtre, mais elle est aveuglée. Puis le calme revient. Paniquée, Jessica court retrouver Josephine (Sally Faulkner), son amie, qui ne la prend pas au sérieux mais semble agacée quand elle parle d’un certain Simon.

Une créature s’approche d’une demeure, puis fait demi tour. Plus loin, un jeune couple s’embrasse dans une voiture. La jeune femme rejète les embrassades d’un jeune homme, Anderson (Barry Stokes). Quand celui-ci sort de la voiture, dépité, pour aller soulager un besoin naturel, il tombe sur ce qu’il croit être un voyeur. Une bagarre s’ensuit et la jeune femme s’enfuit. Mais elle tombe à nouveau sur Anderson et se précipite dans ses bras. Mais est-ce encore Anderson ?

Depuis la mort de ses parents, Jessica vit dans la grande demeure familiale avec son amie Josephine. Une relation amoureuse nait entre les deux femmes. Mais Joséphine est très jalouse et fait tout pour isoler Jessica, refusant qu’elle s’éloigne de la maison sans elle. Evidemment, quand un beau jeune homme un peu étrange débarque, venu de nulle part, Josephine déteste immédiatement l’inconnu. Quant à Jessica, elle est partagée entre curiosité et crainte.

Après un passage par le cinéma d’exploitation érotique (« Her Private Hell » en 1968), Norman J. Walker était passé au film d’horreur l’année précédente avec « Satan’s Slave » (1976). Ici c’est l’assistant réalisateur expérimenté Terry Marcel (Khartoum, Straw Dogs) qui lui demande s’il serait prêt à tourner dans trois semaines pour un tournage express de dix jours. Les studios de Shepperton sont libres, il a l’équipe technique. Mais pour l’instant il n’a qu’un pitch.  Walker demande alors à un jeune journaliste Max Cuff d’en tirer un scénario. L’écriture se continuera pendant le tournage ! Et étrangement, même s’il s’agit du seul scénario écrit par Cuff, il ne s’en tire pas si mal, loin de là.

Terry Marcel hypothèque sa maison et forme une coopérative pour réunir les 50.000 livres nécessaires pour financer le tournage. En ce qui concerne les trois acteurs, si la canadienne Glory Annen avait juste fait une petite apparition dans la série « Z cars », Barry Stokes et Sally Faulkner étaient quant à eux bien plus expérimentés.

Le résultat est un film de SF fauché (d’où l’écran noir du début et l’absence d’un quelconque vaisseau spacial), avec bien sûr des scènes gores et érotiques pour mériter un classement X. Mais « Prey », c’est aussi un drame psychologique horrifique efficace à l’ambiance tendue. Barry Stokes et Sally Faulkner savent donner un aspect inquiétant à leurs personnages en contraste avec la naïve Jessica. On peut se demander qui entre Josephine et Anders deviendra la proie de l’autre.

Etonnamment le film ne souffre pas de sa naissance hasardeuse et précipitée. Il faut dire que le producteur Terry Marcel connait du beau monde et que les années 70 ne sont pas tendres avec les professionnels du cinéma. Ainsi « Prey » a pu bénéficier pour peu de frais d’une équipe technique très expérimentée, au grand soulagement de Norman J. Warren.

A noter qu’on peut le retrouver, ainsi que d’autres films de Norman J. Warren, dans une belle copie 2K dans le coffret limité somptueux édité par Powerhouse en 2019.

Blu-ray UK. Studio Powerhouse, collection Indicator (2019). Disponible dans le coffret Normal J. Warren (édition limitée à 6.000 exemplaires). Version originale avec des sous-titres anglais optionnel. Nombreux bonus