Drame:
Henry Herbert

Reviewed by:
Rating:
4
On 21 février 2022
Last modified:21 février 2022

Summary:

Un joli drame porté par le duo touchant entre Donald Pleasence et Veronica Quilliga, seuls face à l'adversité de la nature et des hommes

Un joli drame porté par le duo touchant entre Donald Pleasence et Veronica Quilliga, seuls face à l’adversité de la nature et des hommes

Malachi’s Cove (1973)

(La crique de Malachi)

Réalisé par Henry Herbert

Ecrit par Henry Herbert et Andrew Sinclair d’après la nouvelle de Anthony Trollope

Avec Donald Pleasence, Veronica Quilligan, David Bradley, Peter Vaughan,…

Direction de la photographie : Walter Lassally / Direction artistique :Jacqueline Charriot-Lodwidge / Montage : Teddy Darvas / Musique : Brian Gascoigne

Produit par Andrew Sinclair et Kent Walwin

Drame / Famille

UK

Au XIXe siècle sur la côte cornouaillaise, Mally (Veronica Quilligan) est une jeune fille qui vit seule dans une crique isolée avec son grand-père handicapé. Depuis la mort de ses parents qui se sont noyés, elle en veut aux villageois qui ne sont pas venus à leur aide. Quand le jeune Bary (David Bradley) vient voler des algues dans sa crique, c’est la guerre entre les deux adolescents.

Encore un film rare qui débarque en France à l’occasion d’un passage sur Netflix. On peut avec raison râler contre le géant américain qui distribue des films anciens sans faire le moindre effort de restauration (la copie est ici encore d’une qualité toute relative). Mais si les amoureux de 4K peuvent peuvent passer leur chemin, ceux qui sont à la recherche de films méconnus, comme moi, sont heureux de pouvoir découvrir ce petit film introuvable.

« Malachi’s Cove » est un joli drame, sensible, adapté d’une nouvelle de l’écrivain victorien Anthony Trollope, aujourd’hui un peu oublié, mais qui comptait parmi ses fans un certain Alec Guinness. Grâce à sa carrière au Post office  (service postal britannique), il a roulé sa bosse en Angleterre, au pays de Galles et en Irlande. L’action de « Malachi’s Cove » se déroule sur la côte cornouaillaise, une région inhospitalière, pauvre et battue par les vents. Pas vraiment le lieu pour un conte de fée, mais comme vous l’aurez compris, l’histoire de l’orpheline Mally est plutôt tragique.

Pourtant, « Malachi’s Cove » n’est pas un drame misérabiliste. Mally est une jeune fille de nature plutôt joyeuse malgré la dureté de sa vie.  Courageuse, elle s’occupe seule de son grand père bougon qui passe son temps à boire du gin et à fumer sa pipe. Avec son âne Jesse, elle descend chaque jour dans la crique pour récupérer les algues qu’elle vend ensuite aux agriculteurs qui s’en servent comme engrais. Rejetée par le village qui voit en elle une souillon, elle leur rend bien la pareille. Heureusement elle peut compter sur la mansuétude de certains villageois et du pasteur. Mais sa relation exécrable avec le jeune Barry pourrait bien tourner au drame quand celui-ci décide de venir chercher des algues dans la crique de Mally.

La jeune irlandaise Veronica Quilligan irradie la pellicule par sa beauté dans le rôle principal, et est bien secondée par Donald Plaisance parfait en vieil irascible mais qui adore sa petite fille. Les paysages sont bien entendu magnifiques dans leur rugosité bien rendue par la photographie du cultissime Walter Lassally (A Taste of Honey, Zorba the Greek,…) – ce qui fait d’autant plus regretter l’absence de restauration. Le Gallois Henry Herbert signait ici son premier long et c’est une réussite avec ce qu’il faut de sensibilité mais sans en faire trop. Il aura l’occasion de signer  seulement deux autres longs métrages, dans des genres différents avec le drame « Emily » en 1976 et le thriller « Crossmaheart » en 1998.