Des vampires de l’espace envahissent la Terre, et c’est un sacré bordel, particulièrement jouissif et culte.

Lifeforce (1985)

(L’étoile du mal)

Réalisé par Tobe Hooper

Ecrit par Dan O’Bannon et Don Jakoby d’après le roman de Colin Wilson

Avec Steve Railsback, Mathilda May, Peter Firth, Frank Finlay, Patrick Stewart,…

Direction de la photographie : Alan Hume / Production design : John Graysmark / Direction artistique : Robert Cartwright / Montage : John Grover / Musique : Henry Mancini

Produit par Yoram Globus et Menahem Golan pour Cannon Group

SF / Horreur

116mn

UK

L’équipage de la navette HMS Churchill découvre un vaisseau caché dans le sillage de la commette de Halley. Ils trouvent sur place des cadavres qui ressemblent à des chauve-souris et trois corps humanoïdes en suspension (deux masculins et un féminin). Ils décident de prendre les corps et de les ramener sur Terre. 30 jours plus tard, alors que le vaisseau approche de la Terre, aucun signe de vie n’est détecté à bord…  Transporté au centre européen spacial, la fille de l’espace (Mathilda May) se réveille, absorbe l’énergie du garde, et s’enfuit, nue. Plus tard, une navette de secours du HMS Churchill, le colonel Carlsen (Steve Railsback) arrive sur Terre. Carlsen et le Colonel des services secrets Colin Caine (Peter Firth) partent à la recherche de la fille.

Depuis le triomphe de « The Texas Chain Saw Massacre » (1974), le nom de l’Américain Tobe Hooper est connu de tous. Il a renforcé son prestige en 1982 avec « Poltergeist ». Il n’est donc pas surprenant que les champions de la série B eighties, Cannon Group, parient sur le réalisateur pour une production SF/horreur à gros budget de 25 millions de dollars, et lui laissent une totale liberté.

Le scénario est adapté librement de « Space Vampires » (1976), un roman de l’écrivain originaire de Leicester, Colin Wilson (qui sera scandalisé du résultat). Il y aurait eu sept ou huit versions du scénario avant que Dan O’Bannon (Alien, Dark Star, The Return of the Living Dead) et Don Jakoby (The Philadelphia Experiment) soient appelés à la rescousse.

Le résultat est un étrange film qui mélange science-fiction (assez kitch), chasse à l’homme, horreur gothique et finit en apocalypse vampire-zombie dans un Londres dévasté. Tout ça enrobé d’une couche d’érotisme (les créatures puisent l’énergie en faisant l’amour) et d’humour (notamment via une scène avec Patrick Stewart). C’est bordélique, parfois un peu long, mais assez jouissif et tout à fait fascinant.

Malheureusement pour le Canon Group, « Lifeforce » sera accueilli avec froideur par la critique et le public. Ce sera un échec cuisant, comme nombre de leurs tentatives de mega productions (« Sahara » et « The Wicked Lady » en 1983,…).

Autant il n’est guère étonnant que « Lifeforce » n’ait trouvé son public à sa sortie, autant aujourd’hui il n’est pas non plus surprenant que le film réalisé par Tobe Hooper soit devenu culte. Il est rare de voir une telle débauche d’effets spéciaux et de moyens pour un film aussi improbable. Ajoutez à cela Mathilda May, choisie pour sa superbe plastique, qui est nue et fait l’amour pendant une bonne partie du film, et vous obtenez l’un des OFNIs les plus incroyables qu’ait produit les années 80.

« Lifeforce » est bien sorti en DVD FR il y a quelques années mais il est désormais introuvable. Il n’est pas pour l’instant disponible en blu-ray sur notre territoire (novembre 2021) mais l’éditeur anglais Arrow Films a sorti une superbe édition (comprenant la version internationale (116mn) et la version américaine (101mn) avec de très nombreux bonus).

Blu-ray Arrow Films (2018). Version originale sous-titrée en anglais. Livret de 28 pages (version steellbook). Bonus : Making of, commentaires audios, interviews avec Tobe Hoper, Mathilda May et Steve Railsback,…