Pour l’époque « Here we go round… » est un film osé, avec même une paire de seins (!), des dialogues crus, des sous-vêtements, une capote,...
Here we go round the mulberry bush (1967)
(Trois petits tours et puis s’en vont)
Réalisé par Clive Donner
Ecrit par Hunter Davies d’après son roman
Avec Barry Evans, Judy Geeson, Denholm Elliott,…
Directeur de la photographie : Alex Thomson
Produit par Giant Film Productions
Comédie
96 mn
UK
Jamie est un lycéen obsédé par le sexe mais toujours puceau. Le problème c’est que le « swinging London » met du temps à passer par son bout de province. Et comme il n’a pas de voiture, et n’est pas très doué pour la faire conversation, évidemment ça ne bouge pas trop. Cerise sur le gâteau, les filles ne lui facilitent pas les choses. Eh oui perdre sa virginité même en pleine libération sexuelle n’est pas si facile pour Jamie ! Les garçons ne pensent qu’au sexe, les filles sous leur allure libérée, et bien que pas très futées, tiennent à leur réputation… ou sont bien trop libérées !
« Here we go round the mulberry bush » est un film qui tente de voguer sur le Swinging London. Mais deux ans après « The knack… and how to get it » et un an après « Alfie« , n’est-il pas déjà trop tard ? En fait avec ses jeux de mot salaces mais bon enfant, cette comédie sexuelle anticipe plutôt les comédies coquines qui vont faire fureur en Grande-Bretagne dans les années 70.
Car pour l’époque « Here we go round… » est un film osé, avec même une paire de seins (!) d’une jeune fille qui prend un bain de minuit en pleine journée, des dialogues crus, des sous-vêtements, une capote,… Tout ça sera coupée pour la sortie britannique (faut pas déconner non plus ! ). On y parle que de sexe, même si bien entendu le contenu peut sembler tout à fait innocent aujourd’hui (à noter que le BFI qui vient de sortir le film en DVD/blu-ray dans sa collection « Flipside » reproduit la version non censurée du film – mais même là il n’y a pas de quoi fouetter un chat).
Principal handicap du film, si comme dans « Alfie » le héros parle à la caméra, dans « Here we go round… », les monologues ne sont pas aussi finement écrits, et l’acteur principal n’a pas un centième du charisme de Michael Caine.
Le réalisateur Clive Donner avait déjà pratiqué avec succès la comédie avec « Nothing but the best » (1964) et « What’s New Pussycat? » (1965) sur un script de Woody Allen. Ici, il ne fait pas d’étincelles, mais « Here we go round… » se révèle une comédie sympathique tout à fait dans le ton de l’époque. Les séquences psychédéliques, qui illustrent les fantasmes de Jamie, font toujours leur effet. Les couleurs pètent dans tous les sens. La bande son, excellente, est signée par deux groupes de Stevie Winwood, Traffic et Spencer Davis Group.
Il paraît que pour la première du film, tout ce qu’il y avait alors de branché à Londres était présent.Le film aurait dû être présenté au festival de Cannes de 1968, mais finalement la compétition a été annulée pour les raisons que vous connaissez. Mais après tout ce n’est qu’un juste retour des choses. Au printemps 68, les jeunes étaient intéressés par une autre forme de révolution que seulement sexuelle.
DVD/Blu-ray BFI. Collection BFI Flipside. Livret de 34 pages . Deux courts métrages « Because the road is trodden » (Tim King, 1969) sur les confessions d’un lycéen et « Stevenage » (Gordon Rutton, 1971) sur la ville nouvelle de Stevenage où a été tourné « Here we go round… »?