Un revenge movie bien glauque qui se déroule dans un East End apocalyptique. Michael Caine est impérial.

Harry Brown (2009)

Réalisé par Daniel Barber

Ecrit par Gary Young

Avec Michael Caine, Emily Mortimer, David Bradley, Charlie Creed-Miles, Plan B, Liam Cunningham,…

Direction de la photographie : Martin Ruhe / Production design : Kave Quinn / Montage : Joe Walker / Musique : Ruth Barrett et Martin Phipps

Produit par Keith Bell, Matthew Brown, Kris Thykier et Matthew Vaughn

Crime / Thriller

98mn

UK

Le film s’ouvre sur deux scènes filmées au téléphone portable. Un jeune rejoint un gang et reçoit un pistolet comme signe d’intégration. Plus tard, deux jeunes à moto s’amusent à tirer sur une jeune mère avec sa poussette. Ils la tuent, s’enfuient et se font renverser par un camion. Puis Harry Brown (Michael Caine) se réveille, entend les faits divers à la radio, jette un coup d’œil vers des vielles photos, se lève, prend un médicament et son petit déjeuner. Il s’habille, contourne le passage souterrain d’allure sinistre et tagué qui passe sous la route et se rend à l’hôpital pour visiter sa femme dans le coma. Enfin, il se rend au pub pour boire un verre et jouer aux échecs avec son ami Leonard (David Bradley). Devant eux, un camé vient chercher sa dose auprès de son dealer. En soirée, alors qu’il s’endort devant la télé, il est réveillé par une alarme de voiture. Un groupe de jeunes casse la vitre d’une voiture et tabasse le propriétaire quand celui-ci se pointe.

Une journée habituelle pour Harry Brown, ex-marine qui vit dans un petit appartement situé dans un parc de logements sociaux dans le quartier populaire du East End à Londres. Sauf que ce soir-là, on l’appelle en pleine nuit. Sa femme est en train de mourir. Il sort sous la pluie, fait encore une fois un détour et arrive trop tard. Elle est déjà morte. Après l’enterrement, Leonard lui confie qu’il est harcelé par des jeunes du quartier et qu’il compte se défendre (sortant une baïonnette de sous son manteau). Harry tente de le dissuader, mais quand Leonard est assassiné et que lui même se fait agressé et tue son attaquant en self defense, Harry décide qu’il est temps qu’il récupère un flingue.

« Harry Brown » est un revenge movie qui, comme la plupart des films du genre, ne fait pas dans la dentelle et la demi-mesure. Ici les jeunes du East End sont des criminels de la pire espèce, les camés des cadavres ambulants et la situation vire à la quasi guerre civile.

La photo avec le classique filtre gris (encore plus prononcé que d’habitude), le rythme posé (qui contraste avec les passages de violence), des méchants très méchants (à la limite du film d’horreur), les décors claustrophobes,… Tout est fait pour que le spectateur se sente oppressé et prenne un plaisir certains quand les méchants se font déglinguer.

Michael Caine, alors âgé 76 ans, incarne l’improbable vengeur du 3e âge Harry Brown. Il y met une bonne dose de fragilité, sans tomber dans le larmoyant, et sa prestation, impériale, joue pour beaucoup dans la réussite du film. « Harry Brown » se montre plus subtil dans la description de la solitude que celle de la violence… apocalyptique.

Comme pour tout revenge movie, il ne faut pas demander trop de subtilité vous l’aurez compris. Néanmoins dans le genre, le film est réussi et il arrive à mettre le spectateur100% aux côtés d’Harry Brown quand celui-ci décide de passer à l’acte.

Suite au succès de son premier long « Harry Brown », le réalisateur Daniel Barber partira tourner aux USA le western à petit budget « The Keeping Room » et le scénariste Gary Young, qui auparavant travaillait surtout avec le réalisateur Colin Teague pour des thrillers à petit budget, passera à la réalisation avec le très mauvais « Two Graves » (2018).

Quant à Michael Caine, il prouve qu’à près de 80 ans, il est encore capable de porter un film sur ses épaules, comme il l’avait déjà fait l’année précédente avec l’excellent drame, dans un genre bien difféfrent, « Is Anybody There?« .

DVD zone 2 FR ou combo DVD/blu-ray. Studio Canal (2011). Version originale sous-titré en français et version française.