« Forget me not » est une romance touchante et efficace qui plaira particulièrement aux amateurs d’opéra.
Forget Me Not (1936)
(Le ténor)
Réalisé par Zoltan Korda
Ecrit par Hugh Gray et Arthur Wimperis
Avec Beniamino Gigli, Joan Gardner, Ivan Brandt, Jeanne Stuart, Richard Gofe…
Direction de la photographie : Hans Schneeberger / Montage : Henry Cornelius / Musique : Mischa Spoliansky
Produit par Alberto Giacalone et Alexander Korda pour London Film Productions
Romance
69mn
UK
Lors d’un voyage en bateau vers New-York, la jeune Helen (Joan Gardner) s’éprend follement du commandant Hugh Anderson (Ivan Brandt). Mais son amour éperdu rencontre un obstacle en la personne de la jalouse Irene (Jeanne Stuart). Anéantie par les médisances de cette dernière, elle se réfugie à l’opéra, où le ténor Enzo (Beniamino Gigli) tombe sous son charme, quand elle succombe pour sa musique. Le chanteur, veuf et père d’un enfant, épouse rapidement Helen. Mais pourra-t-elle un jour oublier son amour de jeunesse ?
« Forget me not » est une romance touchante, courte (le film ne dure que 68 minutes) mais efficace qui plaira aux amateurs d’opéra, élément central grâce à la présence au générique du fameux ténor italien Beniamino Gigli.
La trame scénaristique est des plus simples et tourne autour d’un amour contrarié par la jalousie. Les deux amoureux font leur vie chacun de leur côté. Helen se marie avec un ténor italien plus âgé qu’elle admire et qui a un petit garçon craquant (Richard Gofe) qu’il élève tout seul et qu’il endort en chantant des berceuses. Est-ce que ça suffira à la rendre heureuse ?
Même s’il apparait seulement après le premier tiers du film, « Forget me not » est construit autour de Gigli. Il a tourné précédemment dans deux films italiens, mais son expérience du cinéma était quelque peu limitée. Ca tombe bien, Gigli n’a pas à faire un gros travail d’improvisation et il fait majoritairement ce qu’il sait bien faire : chanter ! Non qu’il soit totalement ridicule dans les moments d’émotion d’ailleurs.
Dans le rôle principal féminin on retrouve Joan Gardner, une danseuse et comédienne anglaise qui a épousé Zoltan Korda en 1930. Elle a fait ses débuts au cinéma avec la maison de production fondée par Alexander Korda sur « Men of Tomorrow » et « Wedding Rehearsal« , tous deux sortis en 1932. Elle tournera en tout 14 films, essentiellement chez London Films, en à peine six ans de carrière (elle arrêtera le cinéma après « Taras Bulba » en 1938). Sa prestation dans « Forget me not » est excellente, et c’est l’une des rares occasions de la voir en tête d’affiche.
Dans le rôle de l’amoureux transi, on retrouve un autre habitué de London Film, Ivan Brandt qui apparaitra également, dans de petits rôles, au générique des deux autres films sortis cette année là par la société de production de Korda (« The Man Who Could Work Miracles » et « Things to Come »). Il arrêtera le cinéma en 1948, après 18 ans de carrière et 14 films (plus un court métrage et un téléfilm).
Si le réalisateur Zoltan Korda allait plutôt poursuivre sa carrière dans les grosses productions exotiques, à l’instar de « Sanders of the River », tourné l’année précédente, il se montre ici à l’aise dans la romance et qu’il sait faire jouer les enfants sans qu’ils deviennent des têtes à claques – ce n’est pas donné à tout le monde. On aura la confirmation de ce talent avec ses films à venir pour le jeune indien Sabu (notamment « Elephant Boy » et « The Drum« ).
« Forget me not » est disponible en France sous le titre « Le ténor » chez Elephant Films en version originale sous-titrée en français.
DVD zone 2 FR. Studio Elephant Films (2013). Version originale sous-titrée en français. Bonus : présentation du film par Jean-Pierre Dionnet
[amazon_link asins=’B00FEPQ5W8′ template=’ProductAd’ store=’cinemaderien-21′ marketplace=’FR’ link_id=’432e3d45-cfa4-11e8-a37e-dbbf4c2795b6′]