Une excellente comédie familiale anarchiste avec un Alec Guinness en grande forme dans le rôle du fameux prêtre et détective amateur

FatherBrown1954

Father Brown (1954)

(Détective du bon Dieu)

Réalisé par Robert Hamer

Ecrit par Thelma Schnee et Robert Hamer d’après GK Chesterton

Avec Alec Guinness, Joan Greenwood, Peter Finch, Cecil Parker, Bernard Lee,…

Directeur de la photo : Harry Waxman

Produit par Paul Finder Moss pour Facet Productions

Crime / Comédie

91mn

UK

Des oeuvres d’art sont volées le maître cambrioleur Gustave Flambeau (Peter Finch). Il s’en prend à la croix de Saint Augustin qui se trouve dans l’église du prêtre catholique Father Brown (Alec Guinness). Ce dernier compte bien mettre ses talents de détective amateur à l’oeuvre, retrouver la croix mais aussi sauver l’âme de Flambeau.

FatherBrown-affiche1954« Father Brown » est basé très librement sur les aventures du héros créé par GK Chesterton et dont les aventures ont été publiées avec beaucoup de succès de 1911 à 1935.

Le père Brown n’est pas un prêtre comme les autres. Détective amateur à ses heures, c’est un instinctif (et non pas un cérébral à la Sherlock Holmes) excentrique mais obstiné.

Il y a eu de nombreuses adaptations cinématographiques, télévisées ou radio des aventures du Père Brown. Ici on retrouve Robert Hamer derrière la caméra. Hamer n’a pas une filmographie très étendue (notamment à cause de problèmes d’alcoolisme) mais il a bien entendu signer quelques très grands classiques : la comédie « Kind Hearts & Coronets » (Noblesse Oblige, 1949) et le film noir « It always rains on Sunday » (1947). On retrouve ici sa remise en cause des autorités (quelles qu’elles soient) typique de ce cinéaste anarchiste. Par contre, « Father Brown » jette un regard inhabituellement optimiste (pour Hamer) sur le genre humain si on en juge par la scène finale.

Niveau casting, on retrouve le toujours excellent Alec Guinness dans le rôle principal. Il incarne un Father Brown qui, sous ses allures de brave homme,  n’hésite pas à attaquer de front les autorités ecclésiastiques et policières. Father Brown ne condamne pas les voleurs et est bien plus intéressé par le fait de sauver leur âme que de retrouver le butin. Ce qui ne fait pas de lui un ami naturel de la police ou même de ses supérieurs du clergé.

Face à lui, Guinness peut compter sur un Peter Finch en forme et une Joan Greenwood toujours aussi belle et majestueuse – il avait déjà croisé cette dernière à plusieurs reprises dans « Kind Hearts… » (1949) et « The Man in the White Suit » (1951).

Le film se passe en partie en France, notamment à Paris (avec une séquence dans les catacombes). La réalisation de Hamer est solide, mais le film reste de toute évidence moins rythmé et nettement plus inoffensif que « Kind Hearts… ». « Father Brown », comme son personnage principal, manque un peu de mordant – je pense qu’une fin plus ambiguë aurait pu bénéficier au film. En l’état « Father Brown » reste une comédie familiale de grande qualité.

[xrr rating=7/10]

DVD Sony. Zone 2 UK. Version originale avec sous titres anglais