La plus mythique des séries SF anglaises est portée sur grand écran deux ans après sa création. Malheureusement, le résultat est très primitif

Dr. Who and the Daleks (1965)

(Dr Who contre les Daleks)

Réalisé par Gordon Flemyng

Ecrit par David Whitaker et Milton Subotsky d’après Terry Nation

Avec Peter Cushing, Roy Castle, Jennie Linden, Roberta Tovey, Barrie Ingham,…

Direction de la photographie : John Wilcox / Direction artistique : Bill Constable / Montage : Oswald Hafenrichter / Musique : Malcolm Lockyer

Produit par Milton Subotsky et Max Rosenberg

Tourné aux studios Shepperton

Science Fiction / Famille

82mn

UK

Le Dr who (Peter Cushing), un inventeur excentrique, est très fier car il vient de finir enfin sa plus belle invention, le TARDIS, une machine capable de voyager dans le temps et l’espace. Il propose à ses deux petites filles Susan (Roberta Tovey) et Barbara (Jennie Linden) et au petit ami de cette dernière Ian (Roy Castle) de faire un petit tour. Mais par maladresse, Ian dérègle la machine et les voici propulsé sur une planète extra-terrestre inconnue et inhospitalière. Intrigué, au lieu de repartir de suite, Dr Who fait le coup de la panne pour pouvoir aller inspecter une ville à quelque distance de là. Mais, manque de pot, ils vont faire la connaissance la connaissance des terribles Daleks.

En 1963, la BBC diffuse une nouvelle série de science-fiction pour enfants intitulée « Doctor Who » conçue par Sidney Newman, alors directeur du département fictions dramatiques, et ses équipes. L’histoire de ce Seigneur du Temps va connaitre un succès fulgurant, un phénomène de société toujours actuel : la série est encore en production. Début 2020, on en est à la 13e incarnation du docteur (le rôle est tenu pour la première fois par une femme, Jodie Whittaker) !

Comme la Hammer l’avait fait en 1955 avec « Quatermass », série SF/horreur de 1953 portée sur grand écran sous le titre de « The Quatermass Xperiment« , ici Amicus (avec Regal International) a vu le vent venir, et deux ans après sa création, « Doctor Who » a les honneurs du grand écran. La production a pu surtout s’assurer les services de Terry Nation, créateur de l’ennemi juré du Doctor, les Daleks (apparus pour la première fois à la télévision en décembre 1963). Les Daleks, ces créatures diaboliques enfermés dans leurs carapaces de métal et inspirées par les Nazis, sont devenus des icônes de la culture pop au même titre que le Docteur.

Le collaborateur de Terry Nation, David Whitaker, et le producteur Milton Subotsky, adaptent ici un arc épisodique de la série télé intitulé « The Daleks » qui marquait la première apparition des fameux cyborgs. Les différences avec la série télé sont cosmétiques, les plus gros chargements concernant le passage en couleur bien sûr, ou encore l’introduction d’un élément comique avec l’ajout d’un personnage maladroit et peureux (Ian), mais surtout le remplacement de celui qui incarnait alors le Docteur à l’écran (William Hartnell) par une figure plus connue des Américains, Peter Cushing.

Le résultat est malheureusement bien trop lisse. Si les moyens sont nettement plus élevés que pour la BBC, l’histoire sent le renfermé (en gros le film compte 4-5 décors pas toujours très convaincants), et surtout est essentiellement destiné aux enfants. Peter Cushing sur-joue le gentil grand père inoffensif, les Daleks s’ils sont très, très méchants ne sont guère malins.

La réalisation de l’écossais Gordon Flemyng (qui a remplacé en cours de pré-production Freddie Francis) et a démarré sa carrière de réalisateur à la BBC en 1959, signe une mise en scène mollassonne (mais il est vrai que le script ne l’aide guère). Malgré un succès très correct en Angleterre, le film est passé relativement inaperçu aux US (Dr Who y était alors inconnu). Ce qui n’empêchera pas une suite avec la même équipe l’année suivante, toujours centrée sur les Daleks et du même acabit, « Daleks’ Invasion Earth 2150 A.D. » (Les Daleks envahissent la Terre, 1966). Par contre l’idée de tourner un troisième opus sera finalement abandonnée.

Si vous voulez voir ce film, ainsi que le suivant, je vous suggère l’achat du coffret DVD de la FNAC « Doctor Who et les Daleks ». Il comprend les deux films plus un excellent documentaire « Dalekmania » réalisé par Kevin Davies.

Coffret DVD zone 2 FR, édition spéciale FNAC. Version originale sous-titrée en français (les deux films et le documentaire), version française (les deux films)