Science-fiction:
Robert Parrish

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2
On 1 janvier 2020
Last modified:4 janvier 2020

Summary:

Quand les créateurs de "Thunderbirds" passent au film avec des acteurs en chair et en os, c'est le clash entre l'ambition d'une SF adulte et un résultat souvent ennuyeux

Quand les créateurs de « Thunderbirds » passent au film avec des acteurs en chair et en os, c’est le clash entre l’ambition d’une SF adulte et un résultat souvent ennuyeux

Doppelgänger (1969)

(Danger, planète inconnue)

Réalisé par Robert Parrish

Ecrit par Gerry Anderson, Sylvia Anderson et Donald James

Avec Roy Thinnes, Ian Hendry, Patrick Wymark, Lynn Loring, Herbert Lom,…

Direction de la photographie : John Read / Direction artistique : Bob Bell / Montage : Len Walter / Musique : Barry Gray

Produit par Gerry Anderson et Sylvia Anderson

Science-Fiction

101mn

UK

L’EUROSEC (European Space Exploration Council) décide d’envoyer deux hommes dans l’espace, le colonel Glenn Ross (Roy Thinnes) et l’astrophysicien John Kane (Ian Hendry). Leur mission ? Mettre les pieds sur une nouvelle planète découverte dans notre système solaire et qui nous était cachée par le soleil. Malgré le coût pharaonique de la mission, le conseil obtient l’appui des Etats-Unis. Pas question de laisser les Russes y aller en premier ! Mais trois semaine plus tard, les deux hommes envoyés dans l’espace reviennent sur Terre. Comment est-ce possible, puisque c’est juste la durée de l’aller !

« Doppelgänger », distribué aux USA sous le nom de « Journey to the Far Side of the Sun » est un projet du duo Gerry et Sylvia Anderson. Les époux sont célèbres en Angleterre où ils ont créé plusieurs séries de science-fiction pour les enfants, basées sur des marionnettes et maquettes, dont la plus connu reste « Thunderbirds » (Les sentinelles de l’air, 1965-66). Série qui connait une déclinaison cinématographique à succès avec « Thunderbirds Are GO » (1966).

« Doppelgänger » est leur première création sans marionnettes, avec des acteurs en chair et en os (1). Et ils n’ont pas lésiné sur les moyens. La réalisation est assurée par l’Américain Robert Parrish, ancien acteur et monteur passé à la réalisation en 1951 avec le film noir « Cry Danger » (1951). Il venait de signer plusieurs co-productions anglo-américaines dont les comédies « The Bobo » (1967) avec Peter Sellers ou « Duddy » (1967) avec James Coburn et James Mason. « Doppelgänger » reste son unique film de SF.

Au casting, pour interpréter les deux cosmonautes, ils ont recruté l’acteur américain Roy Thinnes qui venait de triompher dans « The Invaders » (Les envahisseurs, 1967-68) et Ian Henrdy (« Room at the Top », « The Avengers », « Repulsion »,…). La femme du personnage incarné par Roy Thinnes est interprétée par…. sa femme (suite à une désaffection de dernière minute).

Niveau effets spéciaux, on retrouve donc la patte inimitable de Gerry Anderson. Pas de marionnettes mais les maquettes sont bien là et ont un côté délicieusement sixties, très old school. Dire que l’année précédente venait de sortir « 2001: A Space Odyssey » ! Mais passe encore, les effets de la plupart des films de SF des années 60 sont loin de la quasi perfection du film de Kubrick.

Non, le gros problème de « Doppelgänger » c’est le scénario pas passionnant pour un sou et complètement invraisemblable, puis le manque de rythme. Plus des 3/4 du film se déroulent dans la station de l’EUROSEC et on ne verra pas grand chose de l’espace. La fin étonnement noire ne rachète pas une tentative manquée de faire un film de SF adulte et mature. On devine un Robert Parrish désespéré de se retrouver là et pas investi pour un sou.

Une occasion ratée donc pour les époux Anderson qui néanmoins ré-utiliseront décors, costumes et quelques acteurs pour leur première série SF sans marionnettes et destiné à un public plus adulte « UFO » (1970-73). Et nul doute que c’est expérience leur servira également pour leur série la plus ambitieuse « Space: 1999 » (1975-77). Rien n’est jamais totalement perdu…

A noter que si vous êtes curieux néanmoins de voir se film de SF un peu oublié, l’éditeur Elephant Films a sorti sur le territoire français un beau combo DVD/blu-ray riche en bonus.

(1) Pour être exact, Gerry Anderson avait réalisé un film « classique » en 1960 pour AP Films, une adaptation d’Edgar Wallace, « Crossroads to Crime ».

Combo blu-ray/DVD FR. Studio Elephant Films (2019). Version originale sous-titrée en français et version française. Bonus : livret 24 pages, Introduction au film par Jean-Pierre Dionnet (11’36 »), Commentaire audio de Gerry Anderson (VOST), « Doppelgänger » : version alternative anglaise du film (100’34 », DTS-HD MA 2.0mono, VOSTF), « Doppelgänger : le miroir à deux faces » : documentaire de Julien Comelli et Erwan Le Gac (18’31 »), Maquettes en open-matte (17’42 », VOST), Bande-annonce (3’13 », VOST)