Une curiosité, ce petit thriller horrifique un peu désuet se démarque quand même par une réalisation assurée de Don Sharp et un casting cinq étoiles

Dark Places (1974)

(Le manoir des fantasmes)

Réalisé par Don Sharp

Ecrit par Ed Brennan et Joseph Van Winkle

Avec Robert Hardy, Christopher Lee, Joan Collins, Herbert Lom, Jane Birkin, Jean Marsh,…

Direction de la photographie : Ernest Steward / Direction artistique : Geoffrey Tozer / Montage : Teddy Darvas / Musique : Wilfred Josephs

Produit par James Hannah Jr. pour Glenbeigh Limited

Horreur / Thriller

91mn

UK

Tourné à l’automne 1972, sorti aux Etats Unis au printemps 1974, en Angleterre en 1975 et en France en 1979, il ne faut pas s’étonner que « Dark Places » ait paru anachronique quand les critiques et spectateurs ont enfin pu le voir. D’autant qu’à l’époque, l’horreur connait de gros bouleversements en provenance des USA depuis la fin des années 60.

Cette histoire de vieille maison abandonnée et hantée, de meurtres et de folie sent un peu la naphtaline. Et n’est pas toujours très convaincante, il faut bien l’avouer.

Pourtant « Dark Places » est un chouette thriller timidement horrifique, bien réalisé par Don Sharp, un grand professionnel qui avait notamment travaillé pour la Hammer (The Devil-Ship Pirates, Rasputin, the Mad Monk,…). Sharp, qui sortait du tournage de l’étrange et fascinant « Psychomania », fait un très bon boulot pour donner un peu de vie à l’histoire et insérer avec fluidité les nombreux flashbacks.

Mais évidement le gros morceau du film c’est le casting. Le producteur américain James Hannah Jr., un personnage dont on sait peu de choses et c’est le seul film, avait réussi à attirer, sûrement avec l’aide de Sharp, de grosses pointures comme Christopher Lee (qui venait juste de finir le tournage de « The Wicker Man », Joan Collins qui était dans sa période de séries B horrifiques et évidemment le grand Herbert Lorm, ou encore Jane Birkin et Jean Marsh). Dans le premier rôle, mais pas en tête d’affiche, l’anglais Robert Hardy est convaincant dans un double rôle de père et mari malheureux et d’héritier malheureux de la maison qui sombre dans la folie.

L’éditeur français ESC a eu la bonne idée de nous refaire redécouvrir ce film un peu oublié dans sa collection « British Terrors ». Alors ok, on regrette la présentation luxueuse des premiers films de la collection et on n’a même pas droit à un livret cette fois-ci, mais l’éditeur se rattrape un peu dans les bonus, deux entretiens avec Nicolas Stanzick, un entretien du spécialiste anglais Jonathan Rigby qui revient sur la carrière de Christopher Lee ou encore un commentaire audio sous-titré en français (ces deux derniers bonus provenant de l’édition anglaise de Nucleus Films).

Combo blu-ray/DVD. Studio ESC, collection British Terrors (2023). Version originale sous-titrée en français et version française. Bonus ; entretiens, commentaire audio, bandes annonces,…