Un film d’horreur très seventies pas spécialement original mais qui vaut le détour pour ses décors naturels (les Cornouailles anglaises) et son artiste malsain joué par Mike Raven
Crucible of Terror (1971)
Réalisé par Ted Hooker
Ecrit par Ted Hooker et Tom Parkinson
Avec Mike Raven, James Bolam, Ronald Lacey, Mary Maude, Betty Alberge, John Arnatt,…
Direction de la photographie : Peter Newbrook / Direction artistique : Arnold Chapkis / Montage : Maxine Julius / Musique : Paris Rutherford
Produit par Tom Parkinson pour Glendale Films
Horreur
91mn
UK
Le cinéma britannique s’est enfoncé dans la crise depuis la fin des années 60 suite au retrait des studios américains (eux même confrontés à une crise qui amènera à la naissance du Nouvel Hollywood). Durant cette période de vaches maitres, les seuls genres où les cinéastes indépendantes pouvaient espérer récupérer leur investissements et gagner un peu d’argent sont les comédies érotiques et les films d’horreur.
C’est à partir de ce constat de Ted Hooker et Tom Parkinson décident de produire un film d’horreur. Les deux Anglais se sont rencontrés sur le documentaire « A Horse Called Nijinsky » (1970). Ted Hooker y officiait comme monteur tandis que Tom Parkinson en était le producteur. A eux deux, ils rédigent le scénario de ce « Crucible of Terror ». Ted Hooker se charge de la réalisation (ce sera son unique film) et Tom Parkinson de la production.
Le scénario n’est pas un modèle d’originalité. John Davies (James Bolam) est un agent artistique qui, grâce à l’appui financier d’une bienfaitrice, a pu monter une exposition à Londres avec plusieurs artistes. Les oeuvres de Victor Clare attisent la curiosité et Davies compte bien profiter de l’aubaine. Le problème ? L’artiste vit en reclus dans les Cornouailles anglaises. Mais heureusement John a un contact ; le fils de l’artiste, Michael (Ronald Lacey) qui lui a vendu les oeuvres. Ensemble, avec leurs conjointes respectives, John et Michael se rendent en Cornouailles dans l’espoir de convaincre Victor de vendre d’autres oeuves mais les statues que Victor cachent un terrible secret.
Atouts majeurs de « The Crucible of Terror », les décors naturels fournis par la région autour du village de St Agnès, situé sur la côte ouest des Cornouailles. Les falaises inquiétantes rappellent celles du Finistère et sont un cadre parfait pour une ambiance sinistre à souhait. Ajoutez à cela les couloirs obscurs d’une mine, témoignage du passé minier de la région, et vous aurez un magnifique combo. Evidemment, le tout forme un contraste total avec le Londres un peu arty dans lequel baigne John.
Victor Clare est le personnage central de cette histoire. Artiste qui ne travaille que pour lui et se moque de vendre ses oeuvres… grâce à l’argent de sa femme Dorothy (Betty Alberge). Il traite cette dernière comme une pestiférée et l’a réduit à un état infantile à force de brimades. Par ailleurs, Victor est un amateur de jeunes femmes, qu’il aime inviter à poser pour lui (et plus si affinités – ou pas d’ailleurs car l’artiste est du genre insistant). Malheureusement pour John, le fils et le père ne s’entendent pas, ce dernier accusant son fils de lui avoir volé les oeuvres et le premier lui reprochant la façon dont il traite sa mère. Et Victor est de toute façon plus intéressé par la femme de John, la belle Millie (Mary Maude) que par John lui-même.
L’explication de ce qui va se dérouler relève du fantastique, il est en conséquence assez amusant de voir les scénaristes se livrer à une explication du comment et du pourquoi. Deux variables généralement ignorées par le genre.
Pour ce qui est du casting, Victor Clare est joué par Mike Raven, un DJ qui a eu son heure de gloire à l’époque des radios pirates. Au début des années 70, il fait quelques apparitions dans des films d’horreur. L’acteur, par ailleurs adepte de l’occultisme, se met dans la peau du personnage de manière convaincante, sorte de croisement entre Christopher Lee et Vincent Price (sans égaler of course ni l’un, ni l’autre). On le retrouve la même année dans le rôle du comte Karnstein dans « Lust for a Vampire » (pour la Hammer) et d’Enfield dans « I, Monster » (pour Amicus). Il fera une dernière apparition sur le grand écran l’année suivante dans « Disciple of Dead » réalisé par Tom Parkinson (qui poursuivra sa carrière de producteur, surtout à la télévision).
Dans le rôle de John, James Bolam, qui n’était pas très content de se retrouver sur le tournage d’une petite production (mais après tout personne ne l’a forcé), est une figure connue pour avoir interpréter Terry dans la série « The Likely Lads » (qui sera d’ailleurs portée sur grand écran en 1976). Quant à Ronald Lacey, l’un des seconds rôles les plus actifs des années 60 à 80, on se souvient de lui a minima pour son rôle d’agent de la Gestapo dans « Raiders of the Lost Ark » (Les aventuriers de l’arche perdue, 1981).
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