Une version seventies très sage, qui tire limite vers la comédie, des aventures des plus célèbres trafiquants de cadavres

Burke & Hare (1972)

Réalisé par Vernon Sewell

Ecrit par Ernle Bradford

Avec Derren Nesbitt, Glynn Edwards, Yootha Joyce, Harry Andrews, Françoise Pascal,…

Direction de la photographie : Desmond Dickinson / Direction artistique : Scott MacGregor / Montage : John Colville / Musique : Roger Webb

Produit par Guido Coen pour Kenneth Shipman Productions

Tourné aux Twickenham Film Studios

Crime / Comédie dramatique

UK

Edinburgh. Au début du XIXe siècle, Hare (Glynn Edwards) demande à son ami Burke (Derren Nesbitt) de l’aider à sortir le cadavre d’un de ses vieux locataires. Hare convainc Burke de vendre le corps à une école de médecine pour récupérer l’argent du loyer non payé par le décédé. Les deux amis tombent sur l’école du Dr Knox (Harry Andrews).

« Burke & Hare’ est la troisième adaptation cinématographique en Grande Bretagne des aventures criminelles des trafiquants de cadavre Burke et Hare. Un fait divers célèbre qui a déjà été adapté en 1948 (« The Greed of William Hart« ) et en 1960 (« The Flesh and the Fiends« ).

Après deux adaptations qui étaient avant tout des films d’horreur, « Burke & Hare » est plutôt un film criminel avec des éléments de comédie dramatique. Le film s’ouvre d’ailleurs sur un générique rythmé par une chanson très seventies. Puis changement de ton. Comme dans le film de 1960, le film s’ouvre sur des déterreurs de cadavre il ne s’agit nullement de Burke et Hare.

On retrouve Burke post générique qui gagne sa vie en vendant de vieilles chaussures. Ce n’est que suite à la mort naturelle d’un des locataires de Hare que ceux-ci découvrent l’activité lucrative de la vente de cadavres. Burke met du temps à se laisser convaincre par Hare, puis quand leurs femmes respectives apprennent la vérité, elles les encourage à voir plus grand et la « fabrication de cadavres » prend alors un rythme industrielle.

Mais Burke, incarné ici par Derren Nesbitt comme son compère rustre Hare interprété par  Glynn Edwards ne sont pas montrés comme des monstres, mais juste des criminels qui ont réussis. Le tout est montré avec une certaine légèreté, même les scènes de meurtre sont expédiées et quasiment vidées de tout caractère horrifique. Quant au Dr Knox, bien qu’interprété avec talent par Harry Andrews, il redevient un personnage secondaire comme dans « The Greed of William Hart ».

Ici aussi comme dans « The Flesh and the Fiends », le bordel local est l’un des lieux centraux du film, plus que la taverne locale. Mais globalement, le film se moque des fantasmes des clients, sujet de comédie, mais montre peu de nudité. L’aventure entre un étudiant et une prostituée (qui finira comme une victime de Burke & Hare) est moins bien exploitée que dans le film de 1960.

La retenue au niveau des crimes et du sexe est pour le moins étonnante pour un film du début des années 70 où la plupart des productions profitent d’une censure plus laxiste. « Burke & Hare » est une version inattendue par sa légèreté sur un fait divers digne d’un bon film d’horreur et qui a traité de la sorte en 1948 et en 1960.

La fin précipitée et son ambiance étrange ne jouent pas en la faveur du film qui essaie d’être un film criminel à la cool. Michael Caine aurait presque pu jouer Burke ! Largement oublié aujourd’hui « Burke & Hare » est le dernier film réalisé par Vernon Sewell. Ce spécialiste de la série B durant les années 40 et 50, avait dirigé quelques films d’horreur en fin de carrière pour Tigon avec « The Blood Beast Terror » et « Curse of the Crimson Altar« , tous deux sortis en 1968 et assez moyens.