Un jeune ultra-nationaliste sort de prison mais le monde a changé autour de lui et la pression monte de tous les côtés… jusqu’à l’implosion ? 

British Made (2019)

Réalisé par Simon Rickards

Ecrit par Simon Rickards avec Paul Rickards et Annie Power

Avec James Knapp, Cordelia Levinson, John Slade, John Bagenal,..

Direction de la photographie : Mikhail Nekrasov / Montage : Roger Butler / Musique : Richard Dutnall

Produit par Simon Rickards et Niti Sidpra pour Godiva Films

Drame

98mn

UK

Daniel (James Knapp), un jeune ultra nationaliste sa passé deux ans de prison pour avoir essayer de faire sauter une mosquée. Il peut enfin sortir en période de probation suite à une promesse d’embauche dans une usine arrangée par son ami Mike (John Slade). Mais le retour à la vie « normale » n’est pas des plus aisés après deux ans enfermé. Sa mère est toujours alcoolique, et manque de pot pour Daniel, le boss est d’origine d’Asie du Sud-Est et son chef d’équipe d’origine polonaise.

Et le pire ? Le groupe nationaliste auquel il appartenait a changé de nom et veut se donner une légitimité et une place dans la communauté !

Le titre de ce premier long métrage de Simon Rickards « British Made » est un clin d’oeil évident au téléfilm culte « Made In Britain » (1983) d’Alan Clarke et David Leland avec Tim Roth dans le rôle de Trevor, un skinhead en révolte permanente et totale contre le système.

Daniel est différent dans le sens où il avait surtout trouvé une nouvelle famille, même si celle-ci était soudée par la haine. Et quand il sort de prison, il se sent trahi par celle-ci qui a renié ses convictions. Et sa petite amie Gemma qui faisait partie du « club » a disparu. On lui fait bien sentir de tous les côtés qu’il n’a plus droit à l’erreur. La question n’est pas de savoir s’il va craquer, mais quand et contre qui.

« British Made’ s’ouvre sur une citation d’Hannah Arendt :  » La vérité est que le la plupart du temps le mal est fait par des gens qui n’ont jamais décidé d’être bon ou mauvais ». Et cette citation résume bien l’histoire de Daniel pour lequel on finit par ressentir de la pitié qu’autre chose. Ce n’est pas le mal qu’il a choisi, mais comme il répond à sa mère qui lui reproche d’avoir repris contact avec ses amis ultra-nationalistes qui lui bourrent le crâne de haine : « C’est peut-être ce dont j’ai besoin. Au moins, ils me remplissent la tête avec quelque chose ».

Pour son premier long, Simon Rickards construit une histoire, certes parfois caricaturale, mais le personnage de Daniel reste crédible et est très bien interprété par James Knapp dont c’était l’un des premiers rôles à l’écran. Et si le clin d’oeil à « Made in Britain » était osé, « British Made » s’en sort avec les honneurs.

A l’heure où j’écris ces lignes (octobre 2024), le film est disponible sur la plateforme de streaming d’Amazon avec des sous-titres français. Je l’ai regardé avec les sous-titres anglais, mais comme d’habitude, il y avait ses problèmes récurrents (grammaire,…) typique des sous-titres gérés automatiquement. Cela doit donc être pareil (ou pire) avec les sous-titres français. Un peu de respect de Prime Video envers les oeuvres qu’elle diffuse ne serait pas un luxe.