Review of: Absolution
Thriller:
Anthony Page

Reviewed by:
Rating:
3
On 4 septembre 2019
Last modified:7 septembre 2019

Summary:

Richard Burton dans le rôle d'un père catholique rongé par la culpabilité quand un de ses élèves lui confesse un meurtre. Un thriller oublié des années 70

Richard Burton dans le rôle d’un père catholique rongé par la culpabilité quand un de ses élèves lui confesse un meurtre. Un thriller oublié des années 70

Absolution-1978

Absolution (1978)

Réalisé par Anthony Page

Ecrit par Anthony Shaffer

Avec Richard Burton, Dominic Guard, David Bradley, Billy Connolly,…

Direction de la photographie : John Coquillon / Production design : Natasha Kroll / Montage : John Victor Smith / Musique : Stanley Myers

Produit par Elliott Kastner et Danny O’Donovan

Drame / Thriller

95mn (86 mn pour la version final cut de 2018)

UK

Absolution (1978) afficheBlakey (Billy Connolly), un motard chevelu et joueur de bandjo, s’installe près d’une école catholique anglaise perdu dans la campagne anglaise. L’un des élèves Benjie (Dominic Guard) se lie d’amitié avec le marginal, ce qui ne plait pas au père Goddard (Richard Burton) qui désapprouve cette amitié, d’autant que Benjie est l’un de ses élèves favoris. Mais Benjie commence à dire des choses inquiétantes au père Goddard dans le confessionnal. Que peut faire ce dernier ? Il est lié par son devoir de secret.

Le père Godard (excellente interprétation de Burton, apparemment sobre pendant le tournage) est un père à l’ancienne, rigide mais qui malgré tout a des relations très émotionnelles avec ses élèves, qu’il les aime (Benjie) ou qu’il les déteste (Arthur Dyson). Une situation qui ici va dégénérer vers le pire.

« Absolution » est un thriller oublié des années 70 malgré le talent des individus impliqués sur le projet. Un sujet un peu difficile, un rythme un peu lent et des personnages peu sympathiques peuvent expliquer cet échec. En fait il s’agit autant d’un thriller sur la culpabilité que le portrait dramatique d’un père catholique dont le comportement n’est plus en phase avec ses fonctions (et l’impact que cela va avoir sur ses élèves).

Le scénario a été écrit dix ans auparavant par Anthony Shaffer, scénariste culte des années 70 grâce à plusieurs scénarios mémorables : « Frenzy » (1972) pour Hitchcock, « Sleuth » (1972) pour Mankiewicz et « The Wicker Man » (1973) pour Robin Hardy. Malgré la renommée de Shaffer et l’intérêt de Richard Burton, rattaché au projet depuis le début des années 70, « Absolution » n’a pas réussi à attiser l’intérêt des gros producteurs.

C’est d’ailleurs Richard Burton qui réussira à convaincre finalement  Eliott Kastner, producteur New-Yorkais avec qui il avait travaillé trois fois auparavant (sur « When the Eagles Dare » en 1968, « Villain » en 1971 et »Equus » en 1977) de reprendre le projet.

La réalisation est confiée à Anthony Page, formé à la télévision britannique et qui a alors de nombreux téléfilms et série ainsi que trois films cinéma à son actif. Page fait réécrire en partie les dialogues. Evidemment la tension va monter avec Shaffer et celui-ci gardera une certaine amertume contre le film et le réalisateur. Le film n’est pas aidé non plus quand le producteur Kastner (pour une raison inconnue) quitte le projet avec son argent, forçant Page a finir le tournage dans la précipitation !

L’intrigue de « Absolution » se termine sur un effet de surprise. Celle-ci pourra surprendre ou agacer, probablement les deux à la fois car ce genre d’effets fait toujours un peu artificiel. A noter d’ailleurs que Shaffer a voulu changer cet aspect du scénario en plein tournage mais que Page s’y est opposé fermement, scellant ainsi leur inimité.

Aux côtés de Richard Burton, très bon dans le rôle du prêtre, on retrouve deux ados stars. Dominic Guard a commencé sa carrière au cinéma à 15 ans dans « The Go-Between » (1971) et il a continué à tourner, essentiellement pour la télévision, jusqu’en 2000. David Bradley est célèbre pour avoir interprété le rôle principal dans « Kes » (1969). Comme Guard, il aura une suite de carrière un peu hiératique. Enfin, notons la présence du comique écossais Billy Connolly dans le rôle du motard chevelu et qui faisait ici sa première apparition sur grand écran.

« Absolution » sort en catimini en Angleterre et quelques années plus tard aux USA, puis sombre dans l’oubli. C’est un plaisir de le voir aujourd’hui en blu-ray grâce à l’éditeur Powerhouse Films. A noter que le réalisateur en a profité pour monter un final cut spécialement pour le blu-ray, retirant près de 10 minutes au montage initial. Des choix justifiés pour ce que j’ai pu constater. Le film est proposé dans les deux versions.

Blu-ray UK Powerhouse FIlms (2018). Edition limitée à 3000 exemplaires. Version originale sous titrée en anglais. Bonus : livret de 40 pages, interview avec Anthony Page (12mn), Dominic Guard (13mn), interview avec la costume designer Anne Gainsford (9 mn)