Drame:
Pat O'Connor

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4
On 15 mai 2021
Last modified:16 mai 2021

Summary:

Un beau film qui traite de la première guerre mondiale avec une subtilité rarement vue à l'écran et interprété avec sensibilité par des jeunes acteurs prometteurs

Un beau film qui traite de la première guerre mondiale avec une subtilité rarement vue à l’écran et interprété avec sensibilité par des jeunes acteurs prometteurs

A Month in the Country (1987)

Réalisé par Pat O’Connor

Ecrit par Simon Gray d’après le roman de J.L. Carr

Avec Colin Firth, Kenneth Branagh, John Atkinson, Natasha Richardson, Patrick Malahide,…

Direction de la photographie : Kenneth MacMillan / Production design : Leo Austin / Montage : John Victor Smith / Musique : Howard Blake

Produit par Kenith Trodd pour Channel Four Films, Euston Films, PfH Ltd

Drame

96mn

UK

Birkin (Colin Firth) est un rescapé des tranchées de la première guerre mondiale. Il se rend dans un petit village du Yorkshire pour exercer son métier de restaurateur pour une peinture murale recouverte de peinture dans l’église locale. Mais il est accueilli avec froideur par le révérend Keach (Patrick Malahide) qui ne veut pas que cette peinture médiévale soit révélée car elle risque de distraire ses paroissiens de la prière. Birkin obtient le droit de dormir dans le clocher et sympathise avec un autre ancien soldat James Moon (Kenneth Branagh) qui travaille sur des fouilles dans le champ voisin – une requête effectuée selon les dernières volontés d’un dignitaire local. Tous deux s’ils ne sont pas marqués physiquement par la guerre, sont très marqués psychologiquement. Birkin bégaye et James dort dans un trou la nuit et se réveille parfois en hurlant. Quand Birkin rencontre Alice (Natasha Richardson), la femme du révérend, il semble qu’une idylle pourrait naitre, mais est-ce vraiment possible ?

« A Month in the Country » est un film très calme et peu bavard car les personnages ne sont pas du genre à s’épancher. La seule image de la guerre vient au début du film quand Birkin se réveille en sueur après avoir cauchemardé sur les tranchées. Birkin et James, tous les deux rescapés sans blessure physique apparente, font partie des chanceux. Et pourtant comment guérir des blessures psychologiques de la guerre ? Comment dialoguer ou échanger avec les villageois qui n’ont pas été en France ou qui ont perdu quelqu’un là bas ?

Par leurs occupations respectives, Birkin et James se consacrent à un passé lointain, bien avant la guerre. Mais un passé qui n’est lui-même pas sans ombres. Et sans le savoir, ils cherchent tous les deux la même chose, concrètement aussi bien que métaphoriquement.

« A Month in the Country » est adapté d’un court roman de l’écrivain anglais J.L. Carr à la demande du producteur Kenith Trodd et financé par Euston Films (filiale de Thames Television) et Channel 4. L’adaptation est confiée au dramaturge Simon Gray et la réalisation (étonnement pour un sujet si anglais) à l’Irlandais Pat O’Connor formé à la RTE, la télévision irlandaise et qui s’était fait remarqué dès son premier film, « Cal » (1984).

Niveau casting, le rôle principal est confié à un jeune acteur de 25 ans, Colin Firth, qui a fait ses premiers pas dans « Another Country » (1984) et une mini-série de Granada TV, « Lost Empires » (1986) sur le théâtre de vaudeville au début du XXe siècle. A ses côtés, Kenneth Branagh avait une expérience plus importante à la télévision mais faisait ici ses débuts sur grands écrans. Quant à Natasha Richardson, un véritable enfant de la balle (fille de Tony et de Vanessa Redgrave), on l’avait vu l’année précédente dans « Gothic » (1986) de Ken Russell.

Film à petit budget réalisé en quelques semaines, « A Month in the Country » pouvait se permettre de ne pas avoir à parier sur de grosses têtes d’affiche. Ce qui est ironique vu la carrière à venir de ses trois acteurs principaux (Natascha Richardson nous a malheureusement quitté trop tôt en 2009 à l’âge de 45 ans).

« A Month in the Country » est une petite merveille d’équilibre crue un temps perdue (ce qui est étonnant pour un film assez récent). Le BFI est heureusement venu à la rescousse pour le sortir en combo Blu-ray/DVD en 2012.

Combo blu-ray/DVD BFI (2012). Version originale avec des sous-titres optionnels en anglais. Bonus : livret, commentaire audio, interviews de Pat O’Connor et de Colin Firth