« A dandy in aspic » n’aurait pu être qu’un film d’espionnage sur fonds de guerre froide parmi tant d’autres, pourtant il dispose de nombreuses qualités.

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A dandy in Aspic (1968)

(Maldonne pour un espion)

Réalisé par Anthony Mann (fini par Laurence Harvey)

Ecrit par Derek Marlowe d’après son roman

Avec Laurence Harvey, Tom Courtenay, Mia Farrow, Peter Cook, Lionel Stander

Directeur de la photographie : Christopher Challis et Austin Dempster

Durée 107 mn

Thriller

UK

Eberlin (Laurence Harvey) est un agent britannique qui à première vue semble surtout habitué au travail de bureau. Les supérieurs d’Eberlin lui demandent pourtant d’éliminer un agent du KGB, du nom de Krasnevin, qu’on suspecte d’avoir tué un certain nombre d’agents anglais. Le problème c’est que justement Eberlin est Krasnevin, un agent double russe. Eberlin veut retourner en Russie, mais le KGB refuse. Les Anglais lui demandent de partir pour Berlin où Krasnevin aurait été vu pour la dernière fois. Eberlin lui ne rêve que d’une chose, s’enfuir vers Berlin Est,… et ce même contre la volonté des Russes.

a-dandy-in-aspic« A dandy in Aspic » est un film injustement négligé. Dernier film d’Anthony Mann qui est mort pendant le tournage, il a été achevé par son acteur principal Laurence Harvey (qui avait déjà fait un petit tour derrière la caméra cinq ans auparavant pour un film de série B « The ceremony »).

Anthony Mann est un réalisateur américain prolixe (44 films en 29 ans) qui a notamment signé plusieurs films noirs notables dans les années 40 et un grand nombre de westerns au ton mature dans les années 50 (époque où il a signé cinq films avec James Stewart).

« A dandy in aspic » n’aurait pu être qu’un film d’espionnage sur fond de guerre froide parmi tant d’autres, pourtant la réalisation efficace de Mann (ce malgré quelques effets visuels un peu lourds qui sur-jouent l’évidence mais très typiques de l’époque), un scénario pas trop manichéen (avec une fin réussie), les dialogues tirés au cordeau non dépourvus d’humour (et quelques répliques cultes) de Marlowe et enfin l’interprétation de qualité (les seconds rôles sont délectables), en font une belle réussite.

Laurence Harvey, acteur né en Lituanie, mais qui a fait carrière en Angleterre notamment dans les kitchen sink dramas (dont le fameux « Room at the top« ), est ici assez glacial dans le rôle du héros torturé, avec un physique et un jeu très proche d’un Clint Eastwood, et une expressivité limitée, mais un style et une humanité plus convaincants que son homologue américain.

DVD Sony Pictures Home Entertainment (2008). Edition française, Audio en Français. Sous-titres français. Aucun bonus.