Le troisième épisode des aventures de la famille Hugget arrive encore à divertir son public et c’est un miracle !

Vote for Huggett (1949)

Réalisé par Ken Annakin

Ecrit par Denis Constanduros, Mabel Constanduros et Allan MacKinnon

Avec Jack Warner, Kathleen Harrison, Susan Shaw, Petula Clark, Diana Dors, Peter Hammond, David Tomlinson, Charles Victor, Hubert Gregg,…

Direction de la photographie : Reginald H. Wyer / Direction artistique : Norman G. Arnold / Montage : Gordon Hales / Musique : Antony Hopkins

Produit par Betty E. Box pour Gainsborough Pictures

Comédie dramatique

UK

Joe Huggett (Jack Warner) écrit une lettre au journal local pour qu’un jardin soit construit sur les bords de la rivière – en lieu et place d’un centre communal voulu par le maire Mr Hall (Charles Victor). Sa lettre est largement raccourcie mais est publiée. Elle attire l’attention du maire, très irrité car il voyait déjà un pourcentage du contrat juteux du centre dans sa poche, mais aussi d’un cabinet d’avocat qui veut qu’il se présente aux prochaines élections pour porter son projet. Mais plusieurs problèmes se profilent à l’horizon : sa fille Susan (Susan Shaw) travaille pour le cabinet d’avocat en question (et le patron a des vues sur Susan), Pet (Petula Clark) est un peu trop enthousiaste. En plus, il se trouve que l’obstacle qui empêche les deux projets est un bout de terrain qui appartient à moitié à Mme Hugget (Kathleen Harrison) et elle ne souhaite pas vendre.

On retrouve la famille au complet (moins l’ainée qui s’est mariée et est partie en Afrique du Sud suivre son mari). Cette fois-ci, le paternel Joe Hugget va se retrouver à se présenter au conseil municipal avec pour seul projet son jardin. Le maire, et sa femme, vont tenter de lui mettre les bâtons dans les roues mais aussi Diana (Diana Dors), propriétaire par sa mère défunte de l’autre moitié du terrain qui déchaîne toutes les passions. Diana, désormais mariée au garagiste opportuniste vu dans le précédent épisode, souhaite en tirer le meilleur prix et passer outres les réticences de Mme Hugget, quitte à falsifier sa signature.

Bien sûr il y a ici une petite satire de la vie politique locale et des dignitaires prêts à tous pour protéger leurs intérêts et se mettre quelques billets supplémentaires dans la poche. Joe Hugget incarne l’homme de la rue, honnête et qui pense au bien commun plutôt qu’à son intérêt particulier. C’est encore une fois un spectacle familial, bien rythmé et honnête. Pour relancer l’intérêt, on sort un peu de l’ordinaire avec cette histoire d’élection.

Mais plus que dans les deux précédents épisodes, Mme Hugget a tendance à incarner la mère de famille, peureuse et pas très finaude. D’ailleurs à la fin Joe Hugget tente de la rassurer sur son amour  : « Il y a deux choses que je ne peux supporter dans ce monde : les femmes belles et les femmes intelligentes. Tu n’es ni belle, ni intelligente. Pourquoi t’inquiètes-tu ? ». Bon, c’est lancé avec un humour pince sans rire, je vous rassure… D’ailleurs Mme Hugget est enchantée de la réponse de son mari !

Après les succès des deux premiers volets, « Holiday Camp » (1947) et « Here Come the Huggets » (1948), Gainsborough Pictures enchaine encore à toute allure avec un troisième volet (qui sort en février 1949 soit trois mois après le second !). Le scénario est créé par deux des trois scénaristes du deuxième épisode, Denis et Mabel Constanduros accompagnés d’un autre scénariste expérimenté Allan MacKinnon. La réalisation est toujours assurée par Ken Annakin.

On pourrait craindre que la lassitude s’installe dans le public, mais sans attendre les résultats du box-office, Gainsborough Pictures a déjà mis en chantier un quatrième épisode qui sortira trois mois plus tard (!) « The Huggets Abroad » !

DVD zone 2 UK. Inclus dans le coffret “The Huggets Collection”. Studio ITV DVD. Version originale avec sous-titres en anglais optionnels. Aucun bonus