Un film coup de poing, un film rock’n’ roll (la bande son est culte), qui frise l’opportunisme et une certaine facilité, mais qui impose le style Danny Boyle.

Trainspotting (1996)

Réalisé par Danny Boyle

Ecrit par John Hodge d’après le roman de Irvine Welsh

Avec Ewan McGregor, Ewen Bremner, Johnny Lee Miller, Petter Mullan, Robert Caryle,…

Directeur de la photographie : Brian Tufano

Drame

94 mn

UK

A Edimbourg, Mark Renton (Ewan McGregor) et sa bande d’amis vivent à l’héroïne, 24 heures sur 24. Quand l’un essaie de décrocher il est vite replongé dans la drogue par ses « amis ». Toujours à la recherche d’argent pour se piquer, quasi dépourvus de vie sociale et sexuelle, ils s’enfoncent dans la marge. Jusqu’où ?

« Trainspotting » (1996) est le deuxième film de Danny Boyle, très remarqué pour ses débuts sur grand écran, deux ans plus tôt, dans le cynique « Shallow grave » (Petits meurtres entre amis,1994) avec son humour noir décapant. Un contrepoint décalé à l’autre grand succès de l’année côté anglais : « Four Weddings and a Funeral » (Quatre mariages et un enterrement).

Avec « Trainspotting », Danny Boyle reprend la même recette que précédemment (des « amis », une réalisation « djeune » qui flirte avec le clip, beaucoup d’humour noir), avec le même scénariste et plusieurs acteurs déjà présent sur « Shallow grave », mais sur un fond beaucoup plus sombre : les ravages, bien réels, de la drogue.

Choisissez votre futur. Choisissez la vie… Mais pourquoi voudrais-je faire une telle chose ? J’ai choisi de ne pas choisir la vie. J’ai choisi quelque chose d’autre. La raison? Il n’y en a pas. Qui a besoin de raisons quand il a de l’héroïne ? »

Il est rare que le sujet de la drogue soit traité avec humour (un humour encore une fois très grinçant mais qui ne quitte jamais le film même dans les moments les plus durs et particulièrement glauques – et il y en a !). Comme « Shallow grave » on reste également du côté du buddy movie (film de potes) mais sacrément dégénéré. Les réactions des « copains », leurs vacheries, leurs trahisons sont irrésistibles, même si les conséquences sont parfois terribles (l’épisode de la cassette porno).

Pour nous introduire dans ce monde glauque, Danny Boyle nous fait rentrer dans le crâne de Mark Renton (très bien interprété par Ewan McGregor) et qui commente en voix off les différentes étapes de sa relation, et de celle de ses amis, avec la drogue. On le sait, la voix off est souvent une facilité et une lourdeur. Mais bien qu’utilisée abondamment dans « Trainspotting », elle permet de donner une touche d’humanité au personnage central et de mieux le comprendre.

Un film coup de poing, un film rock’n’ roll (la bande son est culte), qui frise l’opportunisme et une certaine facilité, mais qui impose le style Danny Boyle. Ce dernier va d’ailleurs continuer à agacer son monde de films en films, se permettant quelques films de genre réussis (« 28 days Later« , « Sunshine »,…), et atteignant la consécration publique et critique ultime dans la polémique (« Slumdog millionnaire », son côté clip et son portrait de l’Inde jugé très caricatural par certains).

Blu-ray et DVD Universal Pictures (2017). Version française et vostf.